• Quand les virus informatiques et leurs victimes se font art

     

    C’est une vente pour le moins originale qui a eu lieu à New York fin mai. Présentée comme « l’œuvre la plus dangereuse au monde », l’œuvre intitulée « Persistence of Chaos » n’est autre qu’un ordinateur portable infesté par les six plus gros virus informatiques qui ont frappé à travers le monde depuis vingt ans. Un concept artistique différent de tout ce qui était connu jusqu’alors et qui s’est vendu pour la somme de 1,34 million de dollars. Une vente intéressante pour son concepteur, mais dont le but principal est de rappeler l’impact des virus informatiques sur le monde réel.

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    Le virtuel peut être une source extraordinaire de cash. Les nouvelles générations rêvent de faire fortune grâce à des applications, mais il existe aussi un revers à cette belle médaille : les virus informatiques. De plus en plus perfectionnés et sournois, ils peuvent mettre en péril des entreprises ou des administrations entières. Ce danger est désormais connu, mais il est trop souvent négligé. Une faute contre laquelle tente de se battre l’artiste contemporain Guo O Dong grâce à une œuvre unique en son genre : un ordinateur truffé de virus.

     

    Les éléments de notre vie quotidienne servent aux artistes contemporains. Mais une œuvre n’est pas réussie parce qu’un tel a été le premier à utiliser un objet en particulier, mais bien parce que le concept est fort et novateur. Celui de Guo O Dong l’est sans aucun doute puisqu’il a transformé un simple ordinateur portable de la marque Samsung en une œuvre d’art à part entière. Le comment ne fait plus mystère puisqu’il a compromis l’appareil avec les six virus parmi les plus dangereux qui ont été recensés dans le monde au cours des deux dernières décennies. Du désormais mythique « ILoveYou » qui a fait trembler les Etats-Unis en 2000 à WannaCry (2017), les virus les plus coûteux sur le plan économique ont été inoculés à un ordinateur sous la direction technique de l’entreprise de cybersécurité Deep Instinct.
     

    Certes, « mais pourquoi ? » s’interroge-t-on souvent au sujet d’une œuvre contemporaine. La réponse est simple dans le cas présent : dénoncer l’impact des virus dans le monde réel. L’artiste explique : « Nous avons cette fantaisie de penser que ce qui se passe dans les ordinateurs ne peut pas nous affecter, mais c’est absurde. Les virus qui affectent les réseaux électriques ou les infrastructures publiques peuvent causer des dommages directs ». Cela est tellement vrai que les six virus sélectionnés ont causé plus de 95 milliards de dollars à l’économie mondiale ! La somme de 1,345 million de dollars pour acquérir cette œuvre vraiment pas comme les autres paraît alors dérisoire.
     

    Sans aucun doute, le message de l’artiste est passé et l’acquéreur peut se réjouir d’avoir une œuvre vivante. En effet, l’ordinateur est en état de marche, mais l’heureux propriétaire a dû s’engager à ne pas le connecter au réseau Internet ni à brancher un quelconque périphérique. Les virus ne meurent jamais vraiment et une nouvelle contamination n’est pas souhaitée. Il s’agit bien de «  l’œuvre la plus dangereuse au monde » et elle ne doit pas tomber entre de mauvaises mains.

     

     

     

     

     

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