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Retraites complémentaires : les enjeux de la négociation
Retraites complémentaires : les enjeux de la négociation
Syndicats et patronat vont se mettre autour de la table pour définir les nouvelles règles de pilotage de l’Agirc-Arrco jusqu’en 2026 et discuter de son avenir… et de ses excédents.
Par Philippine Robert
Publié le 06/09/2023 à 07h14Vous avez aimé la saga de la réforme des retraites ? Cet automne, vous allez adorer les nouveaux épisodes Agirc-Arrco ! Ces derniers s'annoncent un peu moins houleux que ceux concernant le recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans… mais tout aussi décisifs pour les 13 millions de salariés du privé qui cotisent pour la retraite complémentaire.
Les partenaires sociaux ont en effet ouvert ce mardi 5 septembre une négociation qui devrait décider de l'avenir du régime des retraites complémentaires. D'ici au mois d'octobre, syndicats et patronat vont se mettre autour de la table pour définir les nouvelles règles de pilotage de l'Agirc-Arrco jusqu'en 2026, afin de l'adapter au nouvel âge de départ à la retraite et au retour de l'inflation.
Un pactole à la clé ?
Avec, au milieu des discussions, ce que certains considèrent comme un « pactole », d'autres comme le résultat d'une gestion vertueuse et de décisions difficiles prises ces dernières années : les excédents dégagés par le régime (plus de 5 milliards d'euros l'an dernier) et les plantureuses réserves (9 mois de versements, dépassant le minimum de 6 mois prévu par une règle d'or).
Selon le COR, la réforme des retraites devrait venir conforter ce joli magot. Pas si sûr, assurent d'autres observateurs, les hypothèses de l'organisme étant basées sur des projections trop optimistes… D'autant plus qu'un certain nombre de mesures au menu de la négociation devraient déjà venir manger sur les excédents dégagés par le régime.
Pas de marge de manœuvre
Au chapitre de la revalorisation des pensions, les syndicats et le patronat devraient redéfinir la manière dont sont revalorisées les pensions : le « coefficient de soutenabilité » – une des mesures ayant permis au régime de revenir à l'équilibre, et qui venait diminuer la valeur du point – est dans leur viseur. L'abandon du système de malus, qui incitait les salariés à partir plus tard à la retraite, devrait également être acté par les partenaires sociaux, et coûter au minimum 500 millions d'euros, s'il ne concerne que les nouveaux retraités. Enfin, le sujet du financement des petites pensions – l'exécutif souhaiterait que l'Agirc-Arrco y participe – devrait également atterrir sur la table des négociations.
« Si toutes ces nouvelles règles sont actées, le régime devrait se retrouver à l'équilibre, ou au mieux avec un léger excédent de 1 milliard d'euros : il n'y a pas assez de marges de manœuvre pour en faire plus, baisser les cotisations comme le voudrait le patronat ou revaloriser de façon déraisonnable les retraites complémentaires comme aimeraient le faire les syndicats de salariés, assure une source proche du dossier. Et les réserves ne sont pas non plus infinies : vu l'équilibre démographique, elles atteindront à nouveau le plancher des six mois d'ici à sept ou huit ans. »
Reste un dernier point qui occupera les partenaires sociaux : la question du cumul emploi retraites. Avec la réforme des retraites, les salariés peuvent désormais acquérir de nouveaux droits en continuant à travailler après avoir liquidé leur pension… Mais quid de la retraite complémentaire ? Le débat devrait surtout être technique et porter sur la façon d'absorber le flux de dossiers supplémentaires.
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