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Par rsfrontieres le 17 Juillet 2021 à 11:47
Marché du travail : l’Espagne détruit la machine à broyer
Samedi 17 Juillet 2021Thomas LemahieuMinistre du Travail du gouvernement de Madrid, Yolanda Diaz s’attelle depuis des mois à détricoter une par une toutes les mesures imposées lors de la crise des dettes publiques. Par cette contre-réforme, il s’agit de rétablir les droits et les protections volés il y a dix ans aux salariés.
Cela peut paraître technique. De la cuisine juridique, en quelque sorte. Mais cela ne l’est pas, en réalité : la réforme du marché du travail, en gestation en Espagne, est éminemment politique. Derrière le minutieux détricotage des mesures de dérégulation les plus néfastes imposées à la faveur de la crise des dettes publiques il y a une dizaine d’années – dans la péninsule Ibérique, mais également en Irlande, en Italie, à Chypre et, bien sûr, pour le pire du pire, en Grèce –, le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez opère une forme de « contre-contre-révolution néolibérale » et tente de remettre les droits comme les protections sociales à l’endroit dans un pays ravagé par les diktats de l’Union européenne, du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne (BCE).
Sous l’impulsion, dans ce domaine, de la communiste Yolanda Diaz, ministre du Travail et troisième vice-présidente du Conseil des ministres, la coalition au pouvoir à Madrid, rassemblant les socialistes (PSOE) et Unidas Podemos, s’attaque ainsi à quelques-uns des totems austéritaires, hérités des années de gouvernement de droite dirigé par Mariano Rajoy : modération ou même glaciation salariale, multiplication des contrats précaires, hiérarchie des normes inversée avec prééminence de l’accord collectif d’entreprise, etc.
Relance par les salaires
Dans le détail, après avoir augmenté le salaire minimum de près de 30 % depuis l’automne 2019 – il est désormais à 1 108 euros, alors qu’il culminait autour de 800 euros sous Rajoy –, le gouvernement de gauche espagnol promet de persévérer dans cette voie. « Politiquement, il y a toujours de la marge », constate Yolanda Diaz, à rebours des « comités d’experts » qui, sous couvert d’objectivité, limitent, comme mécaniquement, les évolutions salariales dans la plupart des autres pays européens. La Banque d’Espagne a, dans cet esprit, essayé d’allumer un contre-feu, avec une étude censée démontrer que la hausse du salaire
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Par rsfrontieres le 17 Juillet 2021 à 11:00
Retraites : la réforme, un choix très politique
DÉCRYPTAGE. Le comité de suivi des retraites éclaire les choix politiques qui sous-tendent les postures des partis en matière de retraites.
La réforme du régime universel à points a été mise de côté avec le déclenchement de la crise sanitaire tant elle avait suscité d'opposition. © JOEL SAGET / AFPPar Marc Vignaud
Publié le 16/07/2021 à 12h00 - Modifié le 16/07/2021 à 12h47Le comité de suivi des retraites vient de livrer son huitième avis sur l’état du système de retraite en France. Cette instance d’experts, créée lors de la dernière réforme de 2014, sous François Hollande, offre une image contrastée qui a l’avantage de souligner qu’une réforme financière des retraites dépend, avant tout, de choix politiques.
Le comité de suivi, présidé par Didier Blanchet, expert reconnu du sujet, sépare deux problèmes bien distincts. Le premier concerne la gestion des déficits à court terme engendrés par la crise du Covid. Celle-ci a fait baisser les cotisations qui alimente...
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