• Musique : Delgres retrouve la Gironde au Rocher de Palmer

    Musique : Delgres retrouve la Gironde au Rocher de Palmer

    Découvert lors du festival Climax, le trio emmené par Pascal Danaë (ancien sideman de Neneh Cherry ou Youssou N’Dour) revient jouer, ce samedi 3 mars, un répertoire qui mélange blues à la Hound Dog Taylor, musiques antillaises, jazz et rock’n’roll

    On avait découvert Delgres en 2019 au festival Climax ; depuis, on entend régulièrement ce trio de blues-rock créole sur les différentes ondes de Radio France ou sur Radio Nova. Et on retrouve son nom à l’affiche de grands festivals (Jazz in Marciac, Nuits d’Afrique de Montréal…), ou de salles réputées comme la Maroquinerie (Paris), l’Ubu (Rennes)… ou le Rocher de Palmer à Cenon, qui l’a programmé ce samedi 2 mars. C’est dire combien ce groupe fondé en 2015 occupe, neuf ans plus tard, une place bien à part dans le paysage musical.

    Une place bien à part pour un style bien à part. Déjà, le fait de chanter du blues en créole antillais n’est pas ce qui se fait le plus couramment. Et même quand le guitariste-chanteur Pascal Danaë revient au français, l’association du son rugueux de sa guitare – dans l’héritage de bluesmen des années 1950-1960 comme Hound Dog Taylor ou John Lee Hooker – avec le soubassophone de Rafgee marque un sacré pas de côté par rapport à ce que l’Hexagone a produit dans le genre, de Bill Deraime à Jean-Jacques Milteau.

     

    Panorama

    Et puis le trio sort des poncifs archi-recopiés sur BB King ou Elmore James, pour partir aussi du côté du funk, du rock’n’roll des origines ou des musiques de la Nouvelle-Orléans. Mais avec pour fil rouge les principales caractéristiques du blues : notes « bleues » typiques du genre, groove ternaire, son un peu sale…

     

    Le power-trio français publie son 3e album et reprend la route des concerts. Il sera vendredi 1er mars à La Rochelle et le lendemain à Cenon

    Un large panorama lié au parcours des trois musiciens. Pascal Danaë est passé par le folk, la pop (il a accompagné Neneh Cherry ou Laurent Voulzy) et les musiques brésiliennes et africaines (Youssou N’Dour, Souad Massi…). Le batteur Baptiste Brondy a des influences comparables, en ayant notamment joué au sein du groupe Lo’jo. Et le soubassophoniste, Rafgee, a étudié le jazz et la musique classique au conservatoire de Paris.

     

    Quant au nom de Delgres, il vient de Louis Delgrès, sous-officier de l’armée royale française ayant rejoint les républicains en 1792 pour devenir une figure de la lutte anti-esclavagiste contre l’armée napoléonienne. Et il témoigne des engagements politiques du groupe. La suite se raconte sur scène.

    20 h 30 au Rocher de Palmer. 23 à 27 euros. lerocherdepalmer.fr


  • À Bordeaux, les comedy clubs sont ultra tendances

     

    À Bordeaux, les comedy clubs sont ultra tendances

     

    En quelques années, les humoristes pratiquant le stand-up se sont multipliés à Bordeaux. Le genre n’est plus l’apanage de Paris, les Bordelais ont l’embarras du choix pour bien se marrer

    Kader Aoun peut se targuer « d’avoir découvert 90 % des artistes de stand-up connus aujourd’hui ». Le scénariste, auteur, metteur en scène et producteur parisien a créé la série « H », les émissions « Burger quiz » et « Jamel Comedy Club », lancé le « Visiophone » avec Omar Sy et Fred Testot, travaillé avec Thierry Ardisson et écrit les textes d’innombrables humoristes. Ce jeudi 29 février, il supervisait le tournage, à Bordeaux, d’une nouvelle émission, « Le Top Comedy Club ». Le réalisateur a considéré que Bordeaux devait impérativement faire partie de ce programme, la ville comptant pléthore de jeunes humoristes émergents et talentueux.

    Le producteur Kader Aoun (à gauche) donne des instructions à Barack, dans son Comedy Club le Fire Walk.

    Le producteur Kader Aoun (à gauche) donne des instructions à Barack, dans son Comedy Club le Fire Walk.

    Fabien Cottereau/SUD OUEST

    Apparue dans les milieux populaires parisiens, la pratique du stand-up (un humoriste qui raconte sa vie en interaction avec le public) a désormais dépassé les frontières de la capitale. « Des Bordelais se sont fait connaître à Paris : Dony London, Nordine Ganso, Morgane Méli… Ils apportent de l’enthousiasme, de la fraîcheur », relève Kader Aoun qui a lui-même sélectionné les dix artistes locaux figurant dans l’émission tournée aux Chartrons. Réalisée en public, elle sera diffusée en mai sur Culturebox.

    Avec Madénian

    Pendant une heure, Peter Tipeur, Denis, Chiara Gaso, Sylvain Gautier, Tomtom, Morgane Méli, Tom Phénix, Célia Pelluet, Dony London et Antoine Jumeau ont livré une prestation de cinq minutes chacun. Ils étaient conseillés par le présentateur Mathieu Madénian, qui a lui-même été découvert par Kader Aoun et qui est désormais bien connu pour ses spectacles et interventions radiotélévisées. Ce comique est aussi jovial sur scène que dans la vie. Il a mis tout le monde à l’aise. « Si je peux donner un coup de main, je le fais, je suis comme un joueur qui fait une bonne passe, commente-t-il. La scène humoristique n’est pas qu’à Paris. Grâce aux réseaux sociaux, on a d’ailleurs plus forcément besoin d’y monter pour se faire connaître. »

    De passage à Bordeaux pour présenter le « Top Comedy Club », le comique Mathieu Madénian a détendu et rassuré les jeunes humoristes.De passage à Bordeaux pour présenter le « Top Comedy Club », le comique Mathieu Madénian a détendu et rassuré les jeunes humoristes.

    Fabien Cottereau/SUD OUEST

    Le tournage n’a connu aucun temps mort ; les enchaînements étaient parfaits et la salle a ri. Beaucoup ri. En abordant tous les travers humains et en s’en moquant, le stand-up, considéré à tort comme un sous-genre du one-man-show, fait du bien. Surtout lorsqu’il se tient dans une petite salle qui offre une proximité entre l’artiste et les spectateurs. Pour cette session bordelaise télévisée, Kader Aoun a choisi le Fire walk, un bar qui sert d’écrin au Fire comedy club fondé par Barack, le patron de ce lieu cosy. « Je l’ai ouvert il y a trois ans, relate-t-il. Je faisais du stand-up à Paris et je voulais un lieu pour continuer à en faire ici. Cela permet de faire émerger les talents de Bordeaux. »

    Chiara avant son entrée en scène devant les caméras de France Télévision.Chiara avant son entrée en scène devant les caméras de France Télévision.

    Fabien Cottereau/SUD OUEST
     
    Phénomène en expansion, les sessions de stand-up bordelais ne désemplissent pas. En connivence avec les artistes, le public apprécie de se moquer de tout. Et surtout de soi-même

    Professionnalisation

    Dans l’absolu, tout un chacun peut s’essayer au stand-up. Et les opportunités ne manquent pas. « Nous proposons des scènes ouvertes. Aux artistes qui se produisent pour la première fois, nous demandons de faire rire, que leurs propos n’agressent pas le public, et de ne pas venir les mains dans les poches sans textes », décrit Clément Dubéarn, directeur artistique de la salle Drôle de scène (100 places), lieu d’expression du comédie club le Gavé style. Elle est la première, à partir de 2013, à avoir mis le stand-up à l’honneur à Bordeaux. Et ses dirigeants se réjouissent que d’autres lieux de ce type aient ouvert récemment après la crise sanitaire.

    En deux ou trois vannes, l’humoriste bordelais Peter emporte le public dans ses expériences les plus insolites.En deux ou trois vannes, l’humoriste bordelais Peter emporte le public dans ses expériences les plus insolites.
    Fabien Cottereau/SUD OUEST

    Dans un bar à Gambetta, le duo de vrais jumeaux Paul et Quentin, 25 ans, passionnés de stand-up depuis l’enfance, a créé L’Engrenage Comedy Club dans une cave de 110 places. Non loin, rue Guiraude, Jérémy Mutin, 27 ans, a fondé Les Fernandels, club qui permet aux humoristes de tester leurs vannes. De même Colin Gigaroff, comédien qui enseigne au Cours Florent, a lancé son Colin’s comédie club dont les prestations ont lieu au bar le Zigzag. Des salles parmi tant d’autres qui proposent de belles découvertes et ne désemplissent pas. La filière du stand-up ne cesse de se professionnaliser. Et Bordeaux se marre de mieux en mieux.

    Où voir du stand up ?

    Les Comedy Clubs pullulent à Bordeaux. Ils sont accueillis dans des bars ou dans des salles de spectacles. La liste suivante n’est pas exhaustive : L’Improvidence (La Victoire), l’Estrade (Belcier), Café théâtre Drôle de scène (Chartrons), L’Engrenage (Gambetta), Big Fernand (rue Sainte-Catherine), Fire walk (Chartrons) ; Le Petit plateau (Chartrons) ; Les Marquises (quai de la Monnaie), le Zigzag (cours de l’Argonne), le Black cat (cours Aristide-Briand), La Tencha (quai de la Monnaie), le Society (quai de Bacalan), l’espace Now Coworking, The Starfish (place Sainte-Colombe), Les Brocs (Saint-Michel), Le Trianon (Grands-Hommes).




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