• Stationnement, accès à la clinique… À Bordeaux, le tracé du Réseau vélo express suscite des craintes

    Stationnement, accès à la clinique… À Bordeaux, le tracé du Réseau vélo express suscite des craintes

     

    Stationnement, accès à la clinique… À Bordeaux, le tracé du Réseau vélo express suscite des craintes

    Alors que la procédure de concertation touche à sa fin pour le réseau de voies cyclables, un nouveau collectif s’est créé, cette fois-ci autour de l’avenue d’Arès, très critique envers le projet de ligne 11 du ReVe. L’association Vélo-cité a également déposé des contre-propositions

    Commencée le 26 août, la concertation officielle pour le Réseau vélo express (ReVe) de Bordeaux Métropole devait s’achever le 4 novembre. La date butoir a finalement été repoussée. Le grand public a jusqu’au 12 novembre pour donner son avis par écrit et soumettre des idées d’amélioration. La ligne 11 du ReVe, entre Bordeaux et Mérignac, n’en est qu’à sa première phase, celle de l’avant-projet. Ce 3 novembre, le site Internet de Bordeaux Métropole affichait 142 propositions. « Il y a certes une propension des gens qui ne sont pas contents à plus s’exprimer, mais une partie non négligeable de personnes sont satisfaites », rapporte Isabelle Rami, conseillère métropolitaine en charge des mobilités alternatives, tout en rappelant que cet aménagement ne sortira de terre qu’en « 2027-2028 ».

    La contribution de riverains la plus peaufinée, croquis et mesures à l’appui, est celle du collectif La Voix de Bonnac, qui vient de se muer en association. Sa pétition en ligne totalise désormais 1 408 signatures. Ses porte-parole ont été reçus le 30 octobre par Isabelle Rami pour exposer leurs deux contre-propositions concernant « le périmètre entre les boulevards et le carrefour avec la rue de Lacanau ».

    Effet domino

    Pour cette portion de la rue Georges-Bonnac, il existe une autre contre-proposition, qui émane de l’association Vélo-cité, par ailleurs en phase avec la philosophie du projet ReVe. Le postulat est le même que celui de La Voix de Bonnac, à savoir ne pas basculer côté habitations la piste cyclable remontant vers Mérignac, qui longe actuellement le mur du cimetière de la Chartreuse. Cela éviterait aux vélos de franchir sept intersections. « Nous proposons une piste bidirectionnelle », indique William Boy, architecte de profession et membre du conseil d’administration de ce collectif de défense et de promotion du vélo. Sur ce tronçon, le ReVe ferait 3,60 m de large, protégé par un séparateur des bus et des voitures, qui rouleraient donc sur la même voie.

    La diminution du nombre de places de stationnement inquiète

    Une deuxième différence par rapport à La Voix de Bonnac, que Vélo-cité a rencontrée, c’est qu’il n’y aurait plus de piste cyclable à l’ombre de l’enceinte du cimetière, mais une bande végétalisée, les vélos-cargos n’ayant pas la place de passer dans un couloir d’1,40 m de large. L’autre argument est qu’un flux important de vélos se transformerait vite en bouchons. Vélo-cité, dont c’est le rôle, avait déjà soumis cette configuration il y a six mois à Bordeaux Métropole, qui ne l’avait pas retenue. La dernière mouture déposée par l’association incorpore une évolution qui ne devrait pas déplaire aux riverains, la conservation de 50 places de stationnement, là où Bordeaux Métropole prévoit de les faire passer de 77 à 0.

     

    Cette diminution du nombre de places (de 107 à 45 rue Judaïque, de 88 à 34 avenue d’Arès) inquiète. « Les arbres nous protègent », remarque Danielle Derogis, la présidente de l’association des commerçants de la barrière Judaïque. À partir de la place du Capitaine-Dutertre, tous les emplacements pour voitures sont effectivement insérés entre deux arbres. Sur cette partie de la rue Judaïque, comme avenue de la République, pas de bouleversement en vue. Mais la crainte est que les résidents à court de solution aillent se garer dans les rues adjacentes et que, par effet domino, le problème ne fasse que se déplacer. Une pétition tourne à ce sujet : « Environ 2 000 signatures. »

    Clinique Saint-Augustin

    Baptisé « Arès, République, Judaïque », un deuxième collectif s’est formé début octobre, à travers lequel les conseillers départementaux Gérald Carmona et Géraldine Amouroux entendent se faire le relais de « l’inquiétude du quartier », avec une attention particulière portée aux infrastructures de santé. Les abords de la clinique Saint-Augustin, située 114, avenue d’Arès, préoccupent. Sur les schémas de Bordeaux Métropole, voitures et bus devront se partager la voie principale, avec, à leur droite, la future piste cyclable ReVe, du côté où se trouve le parking de la clinique, juste après un arrêt de bus. Son directeur général, Bertrand Mignot, ne voudrait pas que des embouteillages viennent compliquer l’accès des véhicules de secours à son établissement, que rejoignent « entre 150 et 300 ambulances » par jour.

    « Nous avons une grosse activité de cardiologie. Le temps est précieux. » Dans le cadre de la concertation, il a fait plusieurs suggestions, dont le repositionnement de la station de bus après l’entrée de la clinique. Autre problématique mise en avant, la difficulté, notamment pour les visiteurs, de se garer à proximité du 194, la résidence pour seniors Ovelia, à laquelle les deux élus apportent également leur soutien. Le collectif demande « la suspension du projet ».
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