• Municipales de 2020 : en coulisses, la bataille a commencé

      17h21 , le 28 septembre 2018

    Beaucoup y réfléchissent, mais peu ont encore officialisé leur candidature pour les élections municipales de 2020. En coulisses pourtant, chacun se prépare. Tour d'horizon des ambitions dans les grandes villes françaises.

    Martine Aubry, le 26 septembre à Lille.

    Martine Aubry, le 26 septembre à Lille. (Sipa Press)
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    Elle a commencé sa conférence de presse par une mise au point. "Je ne dirai rien" au sujet d'une éventuelle candidature aux élections municipales de 2020 à Lille, a déclaré vendredi Martine Aubry. Pourtant, alors qu'elle avait elle-même affirmé en 2014 que ce serait son dernier mandat, "sauf catastrophe", la socialiste semble en passe de revenir sur ses propos. "Personne ne savait qu'Emmanuel Macron serait élu et moi, je n'ai pas envie qu'on laisse Lille devenir ce que la France devient aujourd'hui", déclarait-elle en août à France Bleu.

    "Lille avenir" lancé cet été par Martine Aubry

    Quelques semaines avant, elle avait créé début juillet un groupe de réflexion baptisé "Lille 2030". Selon La Lettre A, un micro-parti doté d'une association de financement nommée "Lille avenir" a également été lancé par Martine Aubry au cours de l'été. La déclaration de l'association remonte au 21 août, d'après le Journal officiel. "Martine Aubry sera candidate, il n'y a plus de doute à ce sujet-là", indiquait la sénatrice PS Martine Filleul, responsable de la fédération du Nord, dans Le Parisien. Ce que n'a pas manqué de critiquer l'opposition, et notamment l'Insoumis Adrien Quatennens qui a lui aussi des ambitions :

    Adrien Quatennens 
     
    @AQuatennens
     
     

    Vous ne voulez pas lui fiche la paix un peu à @MartineAubry ? Elle ne dira rien ce matin car elle a déjà répondu à votre question il y a 5 ans ! Tout de même, vous pourriez l’écouter quand elle parle !

     

    Et il n'y a pas qu'à Lille que les tractations ont débuté. A Lyon, le ministre Gérard Collomb a officiellement annoncé sa candidature il y a quelques jours. A Bordeaux, si Alain Juppé a indiqué qu'il se prononcerait juste avant l'été 2019 sur une éventuelle candidature, une soirée de lancement de l'association "Esprit Bordeaux" s'est tenue en juin avec dans l'assistance, une grande partie de l'actuelle majorité municipale. Parmi eux, son directeur de cabinet, Ludovic Martinez. "On veut créer avec ce rassemblement les conditions pour qu'il soit bien élu, s'il veut être candidat. On ne veut pas que la ville tombe dans de mauvaises mains", expliquait ce dernier à France Bleu.

    Les règles édictées par la majorité

    S'il faut partir tôt, c'est aussi que la séquence à venir est particulière et sera signe - ou non - de la recomposition politique à l'œuvre depuis l'élection d'Emmanuel Macron. Les Républicains et le Parti socialiste devront défendre leurs bastions. La France insoumise et le Front national voudront traduire leurs récents résultats électoraux. Quant à la majorité, il lui faudra conquérir des villes pour commencer à s'implanter sur le territoire national. Espérant pouvoir s'appuyer sur certains maires sortants, La République en marche a d'ores et déjà édicté ses règles : ne pas avoir soutenu une liste d'un autre parti aux européennes de 2019, soit un an avant, s'être mis à "distance" avec son parti d'origine - sans que la démission ne soit exigée - et signer la "charte du progressisme municipale qui sera formalisée à l'automne".

    Lire aussi - Edouard Philippe à la chasse aux maires de droite

    Plusieurs personnalités pourraient entrer dans ce cas de figure. Parmi les "Macron-compatibles", sont notamment évoquées la ville d'Angers avec son maire Christophe Béchu (LR), de Reims avec Arnaud Robinet (LR) ou encore de Toulouseavec Jean-Luc Moudenc (LR). Ce dernier, qui est aussi le président de France urbaine (réunissant les grandes métropoles), n'a toutefois pas manqué de critiquer l'action du gouvernement en place. "Ce pourrait être le cas à Toulouse ; à Bordeaux, je ne sais pas si Alain Juppé sera à nouveau candidat. Mais ça pourra être le cas partout, je n'exclus rien", déclarait le patron d'En marche, Christophe Castaner, en juin dernier.

    Montpellier, avant l'été, les derniers échanges médiatiques entre ce dernier et le maire Philippe Saurel (DVG) ont été animés. "Il a déclaré qu'il ne serait pas candidat LREM. S'il considère cela, et qu'il ne veut pas travailler avec nous, la discussion est close. […] A lui de voir s'il veut se tourner vers nous. Ma porte est ouverte."

    En marche "n'a rien dans les mains", dit le PS

    "Il n'y aura aucun maire PS qui soutiendra En marche aux européennes", avançait le premier secrétaire socialiste la semaine dernière. Et Olivier Faure de critiquer l'attitude de son homologue : "C'est un joueur de poker. Il n'a rien dans les mains et va nous faire croire que c'est lui qui a le jeu."

    De son côté, le maire de Nice, Christian Estrosi, a indiqué "ne pas avoir l'intention de quitter Les Républicains", dénonçant "les exigences" du parti majoritaire. La cinquième ville de France pourrait être le lieu d'un duel fratricide entre le sortant et son meilleur ennemi Eric Ciotti, qui dit y "réfléchir". Reste Marseille où pour l'heure, la situation n'est pas décantée. Christophe Castaner (LREM) et Jean-Luc Mélenchon (LFI) seront-ils sur la ligne de départ pour succéder à Jean-Claude Gaudin?

    Outre ces éventuels ralliements de maires sortants, certains membres du gouvernement pourraient en sortir pour mener la bataille des municipales. Outre Gérard Collomb, Gérald Darmanin a affirmé qu'il serait candidat à Tourcoing(Nord). "Si jamais le président de la République m'y autorise, je serai candidat tête de liste à Tourcoing", déclarait-il en mai. "Je n'ai pas encore dit à quelle position", a-t-il nuancé mardi Sur France Inter. Ce qui n'a toutefois pas d'importance dans le choix du maire. Marlène Schiappa pourrait, elle, être tentée par Le Mans. Quant au Premier ministre Edouard Philippe, il a redit jeudi soir son attachement à sa ville du Havre.

    Chacun place ses pions et tente d'évaluer les forces en présence. Mais si la bataille a commencé, la route est encore longue. Il reste 18 mois jusqu'à l'élection.

     

    Par Anne-Charlotte Dusseaulx 

     


  • Donald Trump ordonne une enquête du FBI sur l’affaire Kavanaugh et repousse le vote du Sénat

      13h13 , le 29 septembre 2018

    L'Amérique va devoir attendre pour connaître le dénouement de l'affaire Kavanaugh. Donald Trump a ordonné l'ouverture d'une enquête du FBI sur son candidat à la Cour suprême accusé d'agressions sexuelles. Le vote de confirmation du Sénat a été repoussé.

    Donald Trump a ordonné l'ouverture d'une enquête du FBI sur Brett Kavanaugh.

    Donald Trump a ordonné l'ouverture d'une enquête du FBI sur Brett Kavanaugh. (Reuters)
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    Brett Kavanaugh, accusé d’agressions sexuelles, va-t-il être confirmé par le Sénat américain pour devenir le 9e juge de la Cour Suprême? Alors que la commission judiciaire du Sénat a approuvé sa candidature, le vote de confirmation a été repoussé. En cause, Donald Trump qui a ordonné l’ouverture d’une enquête du FBI sur son candidat à la Cour suprême. Le magistrat de 53 ans autour duquel s'est cristallisée une intense controverse cette semaine a indiqué accepter de coopérer. "J'ai ordonné au FBI de mener une enquête complémentaire qui ne devra pas prendre plus d'une semaine", a déclaré vendredi Donald Trump dans un communiqué.

    Lire aussi - Etats-Unis : voici pourquoi vous devez vous intéresser à l'affaire Kavanaugh

    Il avait plus tôt de nouveau assuré Brett Kavanaugh de son soutien. Ce dernier "sera un jour ou l'autre reconnu comme un vraiment formidable Juge de la Cour Suprême des Etats-Unis", a écrit Donald Trump.

    Donald J. Trump 
     
    @realDonaldTrump
     
     

    Judge Kavanaugh showed America exactly why I nominated him. His testimony was powerful, honest, and riveting. Democrats’ search and destroy strategy is disgraceful and this process has been a total sham and effort to delay, obstruct, and resist. The Senate must vote!

     

    Rebondissements au Capitole

    Cette décision a clos une journée d'intense bras de fer et de rebondissements au Capitole autour de la confirmation du juge Kavanaugh et laisse planer l'incertitude sur son accession à la plus haute juridiction du pays. Le témoignage de Christine Blasey Ford, 51 ans, qui affirme que Brett Kavanaugh a tenté de la violer lorsqu'ils étaient lycéens, devant les sénateurs jeudi a ému une grande partie des Américains, les autres prenant le parti du juge, dans un pays profondément polarisé. Brett Kavanaugh a nié catégoriquement toutes les accusations le visant devant les mêmes sénateurs.

    Alors que le sénateur républicain Jeff Flake, qui détient un vote clé, s'est prononcé vendredi soir en faveur de Brett Kavanaugh devant la commission judiciaire du sénat américain, des femmes extrêmement émues l’ont pris à partie alors qu’il tentait de se rendre à une réunion. "J'ai été agressée sexuellement. Personne ne m'a crue. Vous dites à toutes les femmes américaines que leur voix ne compte pas", lui a crié l'une d'elles.

    Les investigations "limitées aux accusations plausibles"

    Debra Katz, l'un des avocats de Christine Blasey Ford, a estimé qu'"aucune limite artificielle, tant du point de vue du temps que de l'ampleur ne devait être imposée" à l'enquête du FBI, selon des médias américains. Les investigations seront "limitées aux accusations plausibles" portées contre le juge conservateur, a néanmoins précisé la commission judiciaire du Sénat.

    Au cours de son enquête, la police fédérale américaine aura la possibilité d'interroger Mark Judge, l'ami de Brett Kavanaugh identifié par Blasey Ford comme étant présent dans la chambre au moment de l'agression présumée au début des années 80.

    (avec AFP)