• À Mérignac, une dernière plongée dans les coulisses du Krakatoa avant sa grande rénovation

    À Mérignac, une dernière plongée dans les coulisses du Krakatoa avant sa grande rénovation

    À Mérignac, une dernière plongée dans les coulisses du Krakatoa avant sa grande rénovation

    Didier Estèbe (à gauche) et Lili Dieu (à droite), de l’association Transrock, ont fait découvrir les coulisses du Krakatoa ce mardi 12 novembre, avant les travaux. © Crédit photo : N. L.

     

    Un ultime concert aura lieu le 28 novembre prochain dans la mythique salle de spectacles avant sa fermeture pour treize mois de travaux. Elle a dévoilé pour la dernière fois les coulisses de sa version actuelle, avant d’être transformée

    Une page va bientôt se tourner dans le quartier d’Arlac, à Mérignac. Une nouvelle va s’écrire, en 2026, avec une salle de concert du Krakatoa totalement rénovée, plus grande et plus moderne. Cette transformation à 7,9 millions d’euros (financement partagé entre la Ville, la Direction régionale des affaires culturelles et la Région) débutera en janvier, pour une durée des travaux estimée à treize mois. Le dernier concert sera joué ce jeudi 28 novembre, avec le groupe de rock bordelais J. C. Satàn, avant un dernier Krakaboum (pour les enfants), le 30 novembre.

    Avant sa fermeture, Didier Estèbe et Lili Dieu, de l’association Transrock, qui gère cette salle appartenant à la mairie, ont fait visiter une dernière fois ses coulisses, le mardi 12 novembre. Une quarantaine de personnes se sont plongées dans l’histoire de cette salle mythique, l’une des plus anciennes Scènes de musiques actuelles (Smac) de France, arpentant les escaliers, les loges, la cuisine ou la scène, admirant la collection de photographies d’artistes accrochées sur les murs (dont celle du saxophoniste Maceo Parker, parrain du Krakatoa) et la liste de tous les groupes passés par là, inscrite sur le sol du hall d’entrée.

    Les photos des groupes passés par le Krakatoa sont affichées partout, jusque dans les loges.Les photos des groupes passés par le Krakatoa sont affichées partout, jusque dans les loges.

    N. L.

    Ces locaux exigus, « dont on compte chaque mètre carré », rigole Didier Estèbe, ont malgré tout fait le charme de cette salle. La déco vintage, l’ambiance feutrée et les murs serrés au sous-sol exaltent le côté intimiste. Il y a une certaine proximité entre les artistes et le personnel, à l’image de la cuisine, « où les musiciens s’y sentent comme à la maison », explique Lili Dieu.

    Les artistes déjeunent dans cette cuisine avant chaque concert.Les artistes déjeunent dans cette cuisine avant chaque concert.

    N. L.

    Et à chaque concert, le charme de la proximité opère entre les artistes et les spectateurs, grâce à une scène très proche du public. « On n’a pas l’impression qu’on peut loger 1 200 personnes ici, et pourtant, c’est autant qu’au Rocher de Palmer ! » fait remarquer une visiteuse. Cet ADN a fait toute la réputation du Krakatoa, de la France à l’étranger.

    La salle dispose de plusieurs petites loges au sous-sol, qui seront déplacées à l’étage avec un balcon après rénovation.La salle dispose de plusieurs petites loges au sous-sol, qui seront déplacées à l’étage avec un balcon après rénovation.

    N. L.

    34 ans d’histoire

    Le 17 mars 1990, le premier concert était donné, dans cette ancienne salle des fêtes d’Arlac, un bâtiment construit en 1960. Depuis, des centaines de groupes, français et internationaux, ont fait vibrer ces murs. Parmi eux, de nombreuses futures stars au début de leur carrière, « comme Muse ou Stromae, qui n’étaient même pas encore complets à l’époque », rappelle Lili Dieu. Le Krakatoa a toujours eu pour vocation de dénicher les talents. Avec près de 30 000 spectateurs par an, environ un million de personnes y ont découvert des artistes locaux ou des têtes d’affiche ces trente-quatre dernières années.

    Mais au-delà de la scène, le Krakatoa a aussi joué un grand rôle d’accompagnateur d’artistes locaux (avec la création d’un pôle dédié en 1992) et de médiateur auprès du public (un pôle créé en 2009), partout dans la région, pour créer du lien à travers la musique. Dans sa nouvelle version, une salle de médiation sera d’ailleurs ajoutée pour poursuivre cette mission. L’association Transrock aimerait faire du Krakatoa un lieu de vie qui accueille du public, même en dehors des concerts.

    « Essentielle pour les artistes »

    La jauge passera de 1 200 à 1 500 places, avec des coursives ajoutées sur les côtés du balcon, et une hauteur de plafond rehaussée de quelques mètres. L’acoustique, déjà excellente, sera améliorée. Une deuxième salle de 250 places permettra de faire découvrir de jeunes artistes. L’isolation phonique et thermique sera revue, ainsi que toute l’esthétique. 140 m² de panneaux photovoltaïques seront installés sur le toit. Surtout, la partie loge et accueil des artistes sera agrandie, déplacée à l’étage et modernisée. L’actuelle est très exiguë et peu adaptée pour acheminer le matériel des groupes.

    « Cette rénovation est essentielle pour améliorer le confort des artistes », assure Didier Estèbe, président de Transrock. Aucune transformation majeure n’a eu lieu depuis 1990. « Jusqu’à présent, l’association devait s’adapter à l’équipement. Avec la rénovation, c’est l’équipement qui s’adapte désormais à l’activité de Transrock », ajoute Vanessa Fergeau-Renaux, adjointe à la culture de Mérignac.

    La maquette de la future salle de concert du Krakatoa a été dévoilée.La maquette de la future salle de concert du Krakatoa a été dévoilée.
    N. L.

    Lors de cette dernière visite des coulisses, la maquette de la future salle a été dévoilée par le constructeur mérignacais Dune Constructions. L’extension se fera plutôt vers l’école Marcelin-Berthelot et l’avenue Victor-Hugo, afin de réduire les nuisances pour les riverains. Certains espéraient plus de places de parking, « pour éviter que tout le monde se gare dans les rues aux alentours, comme à chaque concert », ce qui ne sera pas le cas.

    La livraison du projet est prévue pour mars 2026. Les concerts devraient reprendre en septembre 2026.

     

     
     
     
     
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