« Catastrophe » sanitaire, parents « dépassés » : lorsqu’il est question d’écrans, les discours deviennent vite anxiogènes. Les principaux intéressés, eux, font comme ils peuvent. «Je suis infirmière et je travaille parfois la nuit et le week-end. Mon mari est chauffeur routier, peu présent à la maison témoigne Audrey, qui vit à Cestas, en Gironde. Les samedis et dimanches matin, nous collons nos enfants devant la télé, car nous sommes épuisés et avons besoin de récupérer.» Quand elle supervise les devoirs de l’aîné, en classe de cinquième, ou qu’elle prépare le dîner, elle prête son smartphone au plus jeune (8 ans) pour « avoir la paix et gagner du temps ». Elle a conscience qu’il lui faudrait favoriser des activités extérieures ou culturelles. « La réalité, c’est que, avec mon mari, on fait ce qu’on peut. Entre le travail, la logistique familiale, l’administratif du quotidien et les enfants, nous sommes souvent épuisés, sur le fil. »