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Comment un satellite va protéger les végétaux du monde entier
Comment un satellite va protéger les végétaux du monde entier
14h00 , le 28 juillet 2017, modifié à 14h38 , le 28 juillet 2017Nouvel outil pour lutter contre le changement climatique, le microsatellite Venus sera lancé le 1er août depuis Kourou, en Guyane.
Le CNES a dévoilé deux projets de satellite affectés à la surveillance des émissions de CO2 et de méthane.(Reuters)L'influence des désordres environnementaux sur les champs et forêts sera bientôt observée depuis l'espace. Premier satellite entièrement dévolu à cette question, Venus sera lancé de Guyane par une fusée Vega dans une dizaine de jours. La lutte contre le changement climatique se livre en effet aussi en orbite. "Les satellites ont un rôle fondamental dans l'observation de l'évolution du climat. Ce sont eux qui ont mis en évidence l'augmentation de la température et du niveau des océans, ou qui permettent d'observer la concentration des gaz à effet de serre", rappelle Jean-Yves Le Gall, président du Centre national d'études spatiales.
En juin, à l'occasion du Salon aéronautique du Bourget, le Cnes avait déjà dévoilé deux projets de satellites affectés à la surveillance des émissions de CO2 et de méthane. Le projet franco-israélien Venus se concentrera, lui, sur l'impact de l'activité humaine sur la végétation. Pour une enveloppe globale de 80 millions d'euros, la "start-up nation" Israël et l'Hexagone – deuxième puissance spatiale du monde, selon le Cnes – ont mis au point un engin capable d'observer son évolution tous les deux jours, une fréquence inédite jusqu'alors.
Biodiversité marine et terrestre
Pendant deux ans et demi, le satellite scrutera quelque 110 sites répartis sur l'ensemble du globe. En orbite à 720 km de la Terre, il pourra mesurer la vitesse d'écoulement d'un glacier ou repérer des champs asséchés. "Nous avons cherché à échantillonner la plupart des écosystèmes terrestres, nous observerons des sites dans les tropiques, dans des zones agricoles, des zones de savane, de forêt tropicale, un site au-delà du cercle polaire…", détaille l'ingénieur du Cnes Gérard Dedieu.
Les photos prises par Venus devraient notamment contribuer à une compréhension plus fine des interactions entre sols et climat. Exemple : on estime aujourd'hui à 6,3 gigatonnes les émissions de carbone annuelles de l'homme, dont un tiers seraient absorbées par la végétation et les sols. Mais ces derniers pourront-ils continuer à jouer longtemps leur rôle de "puits de carbone"? C'est l'une des questions auxquelles Venus pourrait permettre de répondre.
Le microsatellite fournira également des informations sur l'agriculture dans le but d'augmenter la production. Enfin, il enregistrera des données sur le transport de sédiments dans les estuaires, ou sur la biodiversité marine et terrestre. Les premières données recueillies par le microsatellite sont attendues pour la fin du mois d'août.
Par Gaspard Dhellemmes
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