• Isolation, chauffage, ventilation : en Gironde, des diagnostics et des solutions pour sortir de la précarité énergétique

    Isolation, chauffage, ventilation : en Gironde, des diagnostics et des solutions pour sortir de la précarité énergétique

     

    Isolation, chauffage, ventilation : en Gironde, des diagnostics et des solutions pour sortir de la précarité énergétique

     

    Le Département, via le programme Slime 33, accompagne les foyers victimes de surconsommation. Ce dispositif a été présenté début novembre en Haute Gironde et illustré par deux exemples

    La précarité énergétique est définie comme l’incapacité pour un ménage de chauffer correctement son logement à un coût acceptable au vu de ses revenus. Une question que le Département de la Gironde a prise à bras-le-corps depuis 2017, à travers le dispositif Slime 33 (Service local d’intervention pour la maîtrise de l’énergie).

    « C’est un service public fondamental qui cible les foyers hors métropole, parce que nous avons la volonté de n’oublier personne ni aucun territoire, notamment les secteurs ruraux », soulignait Jean-Luc Gleyze, le président du Département, mercredi 6 novembre en Haute Gironde. Le dispositif se veut au plus près des personnes en difficulté. « C’est un service au porte-à-porte pour les Girondins », précisait encore Jean-Luc Gleyze.

    « C’est toute une chaîne humaine qui lutte contre la précarité énergétique »

    À travers le Slime 33, tout un réseau se mobilise pour apporter accompagnement et recherche de solutions. Des lanceurs d’alerte qui sont bien souvent les travailleurs sociaux et leurs partenaires (Fonds solidarité logements de Gironde, CAF, CCAS ou CIAS), jusqu’aux opérateurs techniques qui peuvent assurer des travaux d’amélioration de l’habitat (Les Compagnons bâtisseurs, la Fondation Abbé-Pierre) et l’Adil pour un éventuel soutien juridique, en passant par l’étape de la visite du logement et du diagnostic. « C’est toute une chaîne humaine qui lutte contre la précarité énergétique », résumait le président.

    Quand la facture explose

    Deux témoignages sont venus étayer cette présentation. Le premier de Didier Robin, propriétaire d’une maison à Saint-Yzan-de-Soudiac, en cours de restauration. L’homme a eu la mauvaise surprise de voir sa facture d’électricité exploser cette année. « Au mois de septembre, j’ai reçu une facture de 3 500 euros. Cela a été une sacrée surprise », raconte-t-il. La note s’élevait auparavant à 1 800 euros. « Cela me faisait une mensualité à 130 euros, et là, elle passe à 311 euros. » Trop, beaucoup trop, pour quelqu’un se trouvant au RSA, soit un peu plus de 635 euros par mois. Comment continuer à vivre dans ces conditions ? « Et encore, mes parents m’aident en payant les échéances pour la maison. »

    C’est son assistante sociale qui a alerté le Fonds solidarité logement et permis que le Slime prenne en compte son cas. Début novembre, une visite-diagnostic était donc organisée à son domicile, menée par Gauthier Hauberoche, conseiller de l’agence immobilière à caractère social Soliha. Une visite dont l’objectif était de déterminer où se situait le problème, que ce soit sur le bâti ou sur les habitudes d’usage de l’habitant, afin de pouvoir prodiguer des conseils et émettre des pistes de solutions.

    Didier Robin avait, lui, bien du mal à trouver une explication à cette surconsommation. « J’ai hébergé des gens, mais… » Pas suffisant pour tout expliquer, d’autant que la maison semble bien isolée. « Il y a peut-être un problème d’estimation du fournisseur d’électricité. Vous devriez faire installer un compteur Linky qui permet de contrôler la consommation en temps réel », avançait Gauthier Hauberoche. Lequel s’étonnait d’une consommation de 14 110 kW/h à l’année pour ce logement de 130 m², et surtout de voir une consommation en heures creuses (donc beaucoup la nuit) représentant 72 % du total, « alors que la moyenne est de 30 % ».

    Poêle à granulés

    La faute pourrait revenir à un cumulus de 200 litres situé dans une pièce non chauffée, « qui se refroidit et doit forcer pour revenir à la bonne température ». En cause, également, l’appareillage électroménager (réfrigérateurs, plaque de cuisson…). « Vous devriez mettre un poêle à granulés dans votre cheminée pour économiser de l’électricité », indiquait Gauthier Hauberoche. Lequel va, à la suite de cette visite, émettre un rapport à partir duquel un comité de suivi va donc accompagner M. Robin jusqu’à la résolution des problèmes.

    Cette nouvelle vie, hors de toute précarité énergétique, c’est que vit Maria, elle aussi propriétaire et qui, il y a deux ans, a suivi le même parcours vers le Slime après avoir vu sa facture d’électrique atteindre 3 000 euros, soit une mensualité de 300 euros, « alors que j’ai 914 euros pour vivre. Lorsque j’ai rencontré l’assistant social, il m’a demandé si je chauffais le quartier », sourit-elle à présent. Le diagnostic a abouti à une meilleure isolation du toit, l’installation d’un poêle à granulés et d’une VMC. « Au total, sur 24 000 euros de travaux, 5 000 sont restés à ma charge. » Aujourd’hui, Maria paie 700 euros d’électricité par an et n’est plus obligée de limiter le chauffage à 17 degrés.

    Le Slime depuis 2017

    Alertes énergétiques : 6 143. Diagnostics et accompagnements : 5 301, 256 dossiers en attente (562 non joignables). Profils : 4 535 locataires et 770 propriétaires. Budget 2024 : 1,7 million d’euros.
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