Alors que se tient depuis deux jours le Congrès des maires et des présidents d'intercommunalité de France, le dernier jour de l'événement coïncide avec la réouverture du Beauvau des polices municipales par Nicolas Daragon, ministre délégué chargé de la Sécurité du quotidien. Ce dernier ne veut plus mettre un policier en uniforme sur l’espace public sans qu’il soit armé.
Une idée à laquelle 66% des Français adhèrent, d'après un sondage CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD publié ce jeudi 21 novembre. À la question «Faut-il systématiser le port d'armes pour les policiers municipaux ?», seuls 33% des interrogés ont répondu «non», tandis que 1% de l'échantillon ne s'est pas prononcé. En avril 2024, un précédent sondage avait démontré une première tendance au «oui» à 59%, soit sept points de moins qu'aujourd'hui.
© CNEWS
Chez les femmes comme chez les hommes, l'équilibre entre le «oui» et le «non» est similaire à celui observé en population générale. Il en va de même dans la plupart des tranches d'âge, sachant que le «oui» est majoritaire chez les plus jeunes comme chez les plus âgés. Les personnes en faveur du port d'armes des policiers municipaux sont les plus nombreuses chez les 50-24 ans, à 73%.
CSA
La question fait davantage débat lorsqu'on s'attache à la proximité politique des interrogés. À gauche, le «non» l'emporte, à 55% chez les électeurs du Parti socialiste ou encore 70% pour ceux de La France insoumise. Le rapport s'inverse du côté de la majorité présidentielle, avec 63% de personnes estimant que l'armement de la police municipale doit être systématique. La part du «oui» est encore plus importante à droite, à 89% chez les sympathisants du Rassemblement national et 81% chez ceux des Républicains.
Concernant les catégories socio-professionnelles, les CSP+ (66%) et les inactifs (70%) sont légèrement plus favorables au port d’armes des policiers municipaux que les CSP- (60%), même si dans l’ensemble les résultats sont assez similaires.
Plus largement, lors de ce Beauvau de la Police municipal, il sera question de l’accroissement des capacités à intervenir des policiers municipaux, rappelant que ceux-ci ne peuvent, en l’état actuel du droit, «ni relever une identité ni ouvrir un coffre», comme le ministre l’avait déclaré au début du mois.
Pour lui, il est anormal qu’un policier municipal n'ait pas accès aux fichiers concernant les voitures volées, les voitures assurées, l’identité des personnes contrôlées et il est invraisemblable qu'il n'ait pas accès aux registres des plaques d'immatriculation.
*Sondage réalisé les 19 et 20 novembre par questionnaire auto-administré en ligne sur un échantillon national représentatif de 1.011 personnes âgées de plus de 18 ans, selon la méthode des quotas.