• Les artisans d’Athènes

    L'artisanat est en Grèce antique une activité économique importante mais largement dévalorisée, notamment parce qu'elle était censée être indigne d'un homme véritablement libre. Cependant, si les métèques et les esclaves étaient alors sans doute majoritaires parmi les artisans, on trouvait également nombre de citoyens dans les ateliers, notamment à Athènes, dont certains jouèrent un rôle économique et politique important du fait de leur richesse.

    Concrètement, l'artisanat correspond en Grèce antique à toutes les activités de transformation manufacturée de matières premières, agricoles ou non, aussi bien dans le cadre de l'oikos, de la chôra ou d'un atelier-boutique urbain (ergasterion) que dans celui d'ateliers de taille plus importante réunissant plusieurs dizaines de travailleurs. La plupart du temps, la division verticale du travail y était réduite, chaque artisan prenant en charge toutes les étapes de production de l'objet créé.

     

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    Une définition délicate

    « Artisanat » et « artisan » sont des notions délicates à définir, dans la mesure où elles renvoient à des concepts relativement contemporains dont la définition est inopérante pour la Grèce antique1. Les historiens de l'Antiquité s'entendent pour considérer comme artisan un individu disposant d'un savoir-faire particulier et produisant, hors du secteur agricole, des biens matériels destinés à la commercialisation. « L'artisan peut vendre sa propre production, mais il ne se confond pas avec le commerçant : il fabrique une partie ou la totalité du produit qu'il commercialise2. »

    Dans ce cadre, certains historiens ajoutent un critère sélectif supplémentaire en considérant que l'artisanat se limite à la production de biens matériels finis, ce qui exclurait les activités d'extraction de matière première dans les carrières ou les mines : « la carrière ne nous intéressera donc que si elle est propriété de l'atelier qui fabrique la statue ; si en revanche elle vend ou exporte des blocs, même ébauchés, elle n'entre pas dans notre champ3. » Cependant, une telle restriction n'est pas prise en compte par d'autres historiens, Christophe Feyel et Philippe Casier notamment.

    Le plus souvent, les Grecs anciens ne distinguaient pas l'artiste de l'artisan. De ce fait, certaines activités considérées comme artistiques à l'époque contemporaine font partie intégrante de l'artisanat en Grèce antique, dans la mesure où elles s'expriment dans la fabrication d'un objet concret : n'en sont exclues que les activités « auxquelles les Anciens ont accordé le statut de production artistique et le patronage d'une Muse3 » (musique, poésie, etc.).

     

     

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