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Paris: Le campement de Roms de la petite ceinture à nouveau démantelé
Paris: Le campement de Roms de la petite ceinture à nouveau démantelé
SOCIETE Un campement de Roms installé depuis des mois sur les rails de la «petite ceinture» dans le nord de Paris, a commencé à être évacué mardi matin...
Publié le 28/11/17 à 09h28 — Mis à jour le 28/11/17 à 09h28
En février 2016 déjà, un bidonville était installé depuis des mois sur une voie de chemin de fer désaffectée dans le nord de Paris. (Photo archives). — R.LESCURIEUX
Un campement de Roms qui avait compté jusqu’à 300 personnes, installé depuis des mois sur les rails de la « petite ceinture » dans le nord de Paris, a commencé à être évacué mardi matin, a constaté l’AFP.
« On a tout mis sur nous »
Aux alentours de 7h30, un premier groupe de femmes et d’enfants attendait pour embarquer à bord de bus, lors de cette opération d’expulsion de ce campement insalubre, constitué de cahutes de bois serrées sur la voie de chemin de fer désaffectée, entre la Porte de Clignancourt et la Porte des Poissonniers, dans le nord de la capitale.
Des hébergements seront proposés en Centre d’urgence et en hôtel, prioritairement aux personnes vulnérables, aux parents d’enfants scolarisés et aux personnes se trouvant dans une démarche d’insertion, a-t-on indiqué à la préfecture de région, en rappelant qu’un diagnostic social avait été réalisé sur le bidonville.
Maria, une mère de trois enfants, a pu mettre toutes ses affaires dans un petit chariot. Pour les vêtements, « on a tout mis sur nous », dit-elle en montrant les différentes couches qu’elle porte.
« Je veux une vie normale comme tout le monde »
Evacué en 2016, puis en février 2017, le bidonville qui s’était depuis reformé a connu mardi sa quatrième évacuation. L’opération était attendue, la justice ayant donné aux occupants jusqu’au 10 novembre pour quitter ce terrain appartenant à SNCF Réseau.
Elle n’en était pas moins très contestée du fait de son calendrier, en pleine trêve hivernale, alors même que la loi Egalité et citoyenneté, passée en début d’année, prévoit d’étendre aux habitants des bidonvilles la suspension de toutes les expulsions pendant cette période de l’année.
Mais le tribunal avait estimé que les habitants du bidonville des Poissonniers s’étaient installés de force sur le terrain, ce qui peut constituer une exception à la loi. Plusieurs associations avaient demandé « le respect de la trêve hivernale » pour « des raisons humanitaires » dans une lettre envoyée début novembre aux autorités.
« Nous craignons que la nouvelle expulsion annoncée ne brise les parcours, encore fragiles, de scolarisation et de soins de ses habitants », affirmaient ces associations, dont le Secours catholique de Paris, Médecins du Monde, le Mrap ou la Ligue des droits de l’Homme.
« Je veux une vie normale comme tout le monde », expliquait avant le démantèlement Albert, jeune Rom engagé dans un service civique, et vivant dans le bidonville.
« La solution ce n’est pas deux semaines ici, un mois ailleurs », soulignait pour sa part Elena, mère de trois enfants, dont un petit Darius scolarisé dans le XVIIIe arrondissement.
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