• Paris: Pour ses un an, le mouvement Nuit Debout réinvestit la place de la République COME BACK Le temps d’un week-end, le mouvement Nuit Debout cherche un nouveau souffle…

    Paris: Pour ses un an, le mouvement Nuit Debout réinvestit la place de la République

    COME BACK Le temps d’un week-end, le mouvement Nuit Debout cherche un nouveau souffle…

    Un participant de Nuit Debout informe les passants, le 3 mai 2016 Place de la République à Paris

    Un participant de Nuit Debout informe les passants, le 3 mai 2016 Place de la République à Paris - PHILIPPE LOPEZ AFP

    Caroline Politi avec Camille Anger

    Le mouvement a bien failli s’appeler « Nuit Rouge ». « Mais on voulait réunir au-delà des cercles militants, “rouge” c’était trop connoté », confie l’une de ses membres historiques, Leïla Chaibi. Finalement, le comité de pilotage s’arrêtera sur un autre nom, « Nuit Debout », en référence à la maxime de La Boétie « les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux ». C’était il y a tout juste un an. Le 31 mars 2016 alors que prend fin une énième manifestation contre la Loi Travail, des milliers de manifestants décident de ne pas rentrer chez eux et d’investir la place de la République, en plein cœur de Paris. « On n’y croyait pas, il pleuvait des cordes. On se demandait s’il ne valait pas mieux tout annuler quand les gens ont commencé à affluer », se remémore la jeune femme qui a depuis quitté le mouvement pour militer auprès de Jean-Luc Mélenchon.

    Ce qui devait durer le temps d’un week-end se prolongera plusieurs semaines avant de s’étioler à la mi-juin. « Même si c’était moins visible, le mouvement ne s’est jamais arrêté, assure Daniel Lartichaux, membre de l’assemblée de coordination à Paris. Plusieurs événements ont été organisés, tous les week-ends se tenaient des commissions Education Populaire. » Mais ce week-end, c’est sous sa forme originelle que les organisateurs ont décidé de réanimer le mouvement. Même lieu, la place de la République. Même programme, ateliers-débat, exposition photos, théâtre-tribune et un concert d’ Orchestre Debout dimanche soir.

    Nouveau souffle

    « On veut redonner un nouveau souffle au mouvement, le rendre plus visible aux yeux du grand public », poursuit le militant pour expliquer l’événement. Nuit Debout avait pris son envol lors des manifestations contre la loi El-Khomri, c’est grâce aux élections qu’il compte à nouveau mobiliser. Le passage en force de la loi travail « avait entraîné des frustrations et donné envie de créer la démocratie autrement. Changer les choses, c’est une constante du mouvement », assure Rémi Buisine, qui a couvert chaque soir l’actualité de Nuit Debout sur l’application Périscope.

    >> A lire aussi: Le mouvement Nuit Debout risque-t-il vraiment de devenir un produit commercial?

    Faire évoluer un système jugé injuste, donner la parole aux « petits ». Une constante au sein du mouvement. Mais les manières d’y parvenir divergent chez ses militants. Certains votent, principalement pour Jean-Luc Mélenchon « mais pas que », d’autres prônent l’abstention ou encore le vote blanc. « On sait très bien qu’on arrivera jamais à se mettre d’accord là-dessus », explique Daniel Lartichaux. Mais ces divergences ont poussé certains membres historiques, à l’instar de Leïla Chaibi, à quitter le navire. « L’an dernier, j’ai vraiment cru qu’on tenait le bon bout, qu’on allait réussir à faire tomber la loi travail, à renverser l’oligarchie », confie la trentenaire. La déception a été grande, à la hauteur des espoirs suscités. Pour autant, elle retient l’aspect positif de la mobilisation. « Ce mouvement a été l’occasion pour tout un tas de gens pas politisés de s’engager. »

     

    Quelle forme prendra cette fois le mouvement ? Difficile à dire. Les membres organisateurs attendent de mesurer l’engouement. Mais cette fois, l’idée n’est pas d’investir pendant de longues semaines la place mais plutôt de rester présent dans le paysage médiatique. D’autres événements sont d’ores et déjà prévus pour les semaines à venir, notamment en vue des élections. Le 23 avril, le dimanche du premier tour, le mouvement organise un Jour Debout. « Que l’on vote ou non, on sait déjà qu’il y a de très grandes chances que nous soyons déçus, notamment si Marine Le Pen arrive au second tour. » D’où cette idée d’envahir les places des grandes villes au soir de l’élection. La suite s’écrira probablement en fonction des résultats de l’élection.

     

     

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