• La ligne TGV qui met Bordeaux à 2 heures de Paris inaugurée ce mardi

    Travaux de la ligne Paris-Bordeaux au dessus de la Dordogne.

     

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    Les premiers trains ne rouleront qu'à partir du 2 juillet mais dès ce mardi, François Hollande vient inaugurer en Charente la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux.

    Bordeaux bientôt à 2 heures 05 de Paris contre 3h15 ou 3h30! La ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux n'est pas encore en service, ses premiers trains rouleront en effet à partir du 2 juillet. Mais les travaux - un chantier titanesque qui a coûté 8 milliards d'euros au concessionnaire privé Lisea, une filiale de Vinci - sont enfin terminés. A cette occasion, François Hollande est attendu ce mardi en milieu d'après-midi sur la base de Villognon, au nord d'Angoulême (Charente) pour inaugurer cette LGV.

    «Cette première inauguration de la ligne est un évènement d'une importance extrême» a commenté dans la matinée sur France Info le président de la SNCF, Guillaume Pépy. Après la ligne «Bordeaux-Paris en 2h» suivra la LGV «Rennes-Paris en 1h25, et puis la Bretagne à un peu plus de 3h de la capitale» ajoute le président de la SNCF. «C'est un vrai changement de la géographie. (...) C'est comme si notre pays avait en quelque sorte rétrécit», ajoute-t-il. Cette ligne à grande vitesse pour le Sud-Ouest, mettra également des villes comme Hendaye à 4h30 de Paris au lieu de 5h42, ou encore Toulouse à 4h09 de Paris au lieu de 5h25 actuellement selon la SNCF.

    Le président de la SNCF promet une offre «35 000 sièges par jour entre Paris et Bordeaux». Il devrait en principe y avoir 18,5 allers-retours directs Paris-Bordeaux par jour. Avec cette nouvelle offre de transport à grande vitesse, la SNCF espère ainsi attirer 2,3 millions de voyageurs supplémentaires.

    Hausse des prix des billets redoutée

    Les tarifs des billets seront dévoilés mi-mars. Les usagers redoutent toutefois une flambée des prix. Et notamment, la disparition des «petits prix» proposés par iDTGV. D'après Christian Broucaret, président de la Fnaut, la fédération des usagers des transports de la région Aquitaine, «il est d'ores et déjà impossible de réserver un billet Bordeaux-Paris en iDTGV au-delà du 1 juillet». Ce service permet de prendre des billets de trains, uniquement par internet, à des tarifs meilleurs marché. En faisant le test, on constate en effet qu'après le 1 juillet, il est impossible de prendre sur le site idtgv.com un billet de train Paris-Bordeaux, ni même sur le site de la SNCF. Alors que les trains Paris-Marseille, après le 1er juillet, sont déjà ouverts à la vente en ligne.

    Par ailleurs, la mise en service de cette ligne coincide, à un mois près, avec la hausse de l'offre à bas prix iDTGVMAX qui permet de voyager sur une partie du réseau de manière illimitée. Face au tollé provoqué par l'annonce de la disparition de cette offre, la SNCF a prolongé l'offre iDTGVmax pendant deux ans. Mais son prix passe à 64,99 euros par mois au lieu de 59,99 euros à partir de juin.


  • Bordeaux: De «Vous êtes charmante» à «Tu sais que t'es bonne»...La campagne du réseau TBM contre le harcèlement

    HARCELEMENT Elle a été lancée après qu'une étude a démontré que 80% des utilisatrices du réseau ont déjà été harcelées...

    Les affiches sont présentes dans les bus et tramway

     

    Les affiches sont présentes dans les bus et tramway - Affiche de la campagne Stop ça suffit

    Laetitia Dive

    « Je n’ai pas encore remarqué ces affiches mais a priori c’est une bonne idée, je vais faire attention une fois dans le tram ! ». Violaine, 22 ans, attend le tramway place de la Victoire avec son amie Anna. Toutes deux voient d’un bon œil la campagne de lutte contre le harcèlement sexiste mise en place dans les trams et les bus TBM de la métropole de Bordeaux.

    « Réponds sale chienne »

    Depuis quelques jours, des affiches qui prennent l’apparence d’un plan sont placardées à l’intérieur des transports. Mais en guise de noms de station, des phrases apparaissent.

    Elles ont été déclinées en trois rôles : celui du harceleur, celui de la victime et celui de la personne qui assiste à une situation de harcèlement sans réagir. Sur la première, cela commence par un simple « Mademoiselle » à la première station, suivi d’un « Vous êtes charmante » pour terminer sur un « Réponds sale chienne ».

    Les associations ont demandé que la campagne nationale soit reprise à Bordeaux. Les associations ont demandé que la campagne nationale soit reprise à Bordeaux. - Affiche de la campagne Stop ça suffit

    «Une enquête a été menée conjointement par la ville de Bordeaux, la métropole et la TBM. Les résultats (parus fin novembre) ont montré que 80 % des voyageuses ont déjà été victimes de harcèlement. On a décidé de réagir immédiatement », raconte Christophe Duprat, vice-président de Bordeaux Métropole.

    Une campagne déjà menée à Paris

    A la demande des associations, ils décident de reprendre les affiches proposées par la campagne « Stop ça suffit » menée à l’échelle nationale. « On ne voulait pas perdre de temps pour le mettre en place après l’enquête. Ça n’est pas anodin et on veut que les personnes qui harcèlent comprennent rapidement qu’il n’y a aucune tolérance. »

    Les conducteurs et le reste du personnel de la TBM ont été formés pour savoir détecter les cas de harcèlement. Les conducteurs et le reste du personnel de la TBM ont été formés pour savoir détecter les cas de harcèlement. - Affiche de la campagne Stop ça suffit

    Sur la ligne C du tramway, Sébastien, 31 ans, salue l’initiative : « J’ai tout le temps des copines qui me racontent qu’un type les a emmerdées. Parfois c’est l’air de rien, ils disent juste "t’es jolie" ou posent une question débile pour engager la conversation… Mais à la longue ça peut être lourd. »

    Et quand il apprend que 80 % des utilisatrices ont déjà vécu ces situations, le trentenaire n’en revient pas : « C’est horrible parce que ça signifie aussi que la proportion d’hommes qui harcèlent est plus élevée qu’on ne le croit… J’espère que je n’en connais pas ! »

    Jusqu’au 8 mars

    A Bordeaux, la campagne, inédite dans la ville, se poursuit jusqu’au 8 mars : une date symbolique puisqu’il s’agit de la journée de la femme. En parallèle, l’ensemble du personnel TBM est formé pour détecter des situations ou des gestes qui s’apparentent à du harcèlement.

    « On fera une nouvelle campagne l’an prochain, raconte Christophe Duprat. On attend les retours de celle-là et on espère surtout que d’ici là, le nombre de cas va baisser. »

    >> A lire aussi : Education: Pourquoi l'école française est-elle encore jugée trop sexiste?

     

     





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