• Talence : après une lourde chute, l’appel de Claude, 84 ans, pour faciliter l’accès des retraités à la pratique du vélo

     

    Talence : après une lourde chute, l’appel de Claude, 84 ans, pour faciliter l’accès des retraités à la pratique du vélo

     

    Cycliste aguerri, Claude Marzat a pourtant lourdement chuté, fin janvier, sur une bande métallique de la voie de tramway, à Talence. Il suggère de répertorier les « situations dangereuses » à l’intention des retraités

    Deux doubles entorses, aux genoux et aux chevilles. Fin janvier, « en plein après-midi », par temps sec, Claude Marzat, 84 ans, glisse à vélo, au coin de la fac de sciences de Talence, sur l’une de ces plaques métalliques qui bordent les lignes de tramway. Il parvient à se relever et à rentrer tant bien que mal chez lui, à Gradignan. Convalescence, séances de kiné : le retour au guidon n’est pas pour tout de suite, mais sa mésaventure a nourri chez l’octogénaire une réflexion autour des retraités à vélo, « sans polémique », s’excuse-t-il, mais avec le souci de braquer les projecteurs sur la nécessité d’accompagner leur pratique du deux-roues.

    Comment l’encourager dans une catégorie de la population souvent négligée, mais conséquente, et de surcroît en demande de sécurisation ? Cycliste aguerri, Claude Marzat circule à vélo électrique depuis déjà dix ans. Une solution idéale, à un certain âge, mais qui incite parfois à redoubler de vigilance : ses roues ont en fait patiné sur la très piégeuse bande métallique de la ligne de tram, laquelle décrit une courbe, au croisement de la chaussée, qu’il est dangereux de prendre en oblique.

    C’est à cet endroit que Claude Marzat a chuté : la courbe, très prononcée, accentue le risque de chute, notamment de vélos électriques.

    C’est à cet endroit que Claude Marzat a chuté : la courbe, très prononcée, accentue le risque de chute, notamment de vélos électriques.

    Lever les appréhensions

    Et la sanction fut immédiate, le poids du vélo, « 25 kilos avec sa batterie », ajoutant à la lourdeur de la chute. Enseignant à la retraite, ce militant de la cause cycliste, par ailleurs adhérent de l’association Vélo-Cité, suggère de cartographier dans la Métropole, expressément « à l’intention des séniors », tous « les points noirs de discontinuité et de situations dangereuses », à l’exemple des ronds-points, arrêts de bus et autres « angles morts de conducteurs ». Au besoin, la liste pourrait être assortie de propositions d’aménagement « dont les coûts sont parfois modestes au regard des risques encourus ».

    « Ce n’est qu’à ce prix que les personnes âgées abandonneront leur voiture pour des trajets inférieurs à 3 voire 1 kilomètre »

    En complément des « cyclofiches » mises en ligne par Bordeaux Métropole avec Vélo-Cité, un état actualisé en temps réel des accidents, qu’ils soient évités de peu, ou qu’ils se traduisent par une simple chute, des blessures, ou pire, serait de nature à lever des appréhensions, chez les retraités prêts à remonter en selle. « Ce que je veux, c’est être convaincant. Qu’on ne se dise pas ‘‘encore un petit vieux qui nous ennuie avec son vélo…’’ », défend Claude Marzat, persuadé que nombre de « seniors » pourraient s’approprier à leur tour l’usage du deux-roues pour des déplacements courts. Un gisement inexploité, selon lui : « Ce n’est qu’à ce prix que les personnes âgées abandonneront leur voiture pour des trajets inférieurs à 3 voire 1 kilomètre, et contribueront ainsi à la diminution de la pollution, à leur santé, avec en prime zéro euro à la pompe ! »

     

     


  • Circulation à Bordeaux : le réseau du tram A inspecté par caméra suite à la coupure

     

    Circulation à Bordeaux : le réseau du tram A inspecté par caméra suite à la coupure

     

    Rue Marcellin-Berthelot, dans le quartier d’Arlac à Mérignac, le long de la ligne A, où les rames bloquées par la panne ont été stationnées.

    C’est l’affaissement de la ligne électrique aérienne qui a entraîné la grosse coupure d’une partie de la ligne de tramway, entre les 15 et 16 mars. C’est réparé, mais des investigations se poursuivent

    Vingt-quatre heures de coupure sur une partie de la ligne de tram la plus fréquentée du réseau TBM, cela ne passe pas inaperçu. C’est ce qui s’est produit sur la A, une ligne qui transporte en moyenne 110 000 voyageurs par jour, coupée durant vingt-quatre heures entre le mercredi 15 et le jeudi 16 mars dans sa partie ouest, entre la station Hôpital Pellegrin et le terminus du Haillan Rostand, après un premier incident survenu lundi 13 mars. « Quelle galère ! » pouvait-on entendre ce jeudi matin à la station Pellegrin, où les passagers découvraient que le tram n’allait pas plus loin, synonyme pour eux de poursuite du voyage en bus. L’exploitant du réseau TBM, Keolis, n’a pas lésiné sur les moyens, plaçant des agents dans chaque station pour orienter les voyageurs décontenancés.

    Les bus de substitution à la station de tram Hôpital Pellegrin jeudi matin, avec les agents de TBM pour orienter les voyageurs.

    Les bus de substitution à la station de tram Hôpital Pellegrin jeudi matin, avec les agents de TBM pour orienter les voyageurs.

    D. L.

    Les gros moyens déployés

    Mais au fait, cette panne, d’où venait-elle ? Dans ce domaine aussi, il a fallu déployer des moyens conséquents pour en dénicher l’origine. Keolis a, entre autres, fait circuler une rame équipée d’une caméra pour trouver la cause de l’incident. Elle est assez simple, rare aussi, mais avec de grosses conséquences. Mercredi, une rame a eu son pantographe (bras articulé installé sur le toit, qui transmet le courant électrique) arraché en passant devant un poteau qui porte la caténaire (ensemble des câbles aériens d’alimentation électrique), entre les stations Saint-Augustin et François-Mitterrand. Le pantographe avait visiblement heurté quelque chose.

     

    La suite est décodée par Pierrick Poirier, directeur de Keolis Bordeaux : « Nos équipes techniques ont fait des investigations dès mercredi soir et pendant une partie de la nuit. L’incident s’est produit deux fois au même endroit, au droit du même poteau. La rame caméra a tout inspecté. Il s’avère que le pantographe a été accroché par un câble de fixation de la ligne aérienne électrique, qui s’est sans doute détendu. Il nous reste à comprendre pourquoi. Les investigations se poursuivent actuellement. »

    Deux pantographes détruits

    Par sécurité, les autres sections du réseau de tram équipées de ce même type de câbles ont également été inspectées. Parallèlement, la circulation des tramways a pu être relancée en début d’après-midi jeudi, après remplacement du câble défectueux. Bilan des opérations : deux pantographes détruits à remplacer, six autres endommagés à remettre en état. « Le personnel technique va rester à pied d’œuvre pendant plusieurs jours. Nous aurons de nouvelles investigations la semaine prochaine. Nous devons savoir si c’est un incident isolé ou pas », ajoute Pierrick Poirier.

    L’hypothèse d’une cote d’usure dépassée n’est pas retenue par Keolis : des travaux ont eu lieu récemment à cet endroit, le câble qui s’est détendu était récent. Une déformation de la pièce fait partie des causes possibles, en cas de dilatation liée aux températures douces de ces derniers jours. L’incident rappelle enfin que, cette année, le tram fête ses 20 ans. Les quatre lignes transportent plus de 550 000 voyageurs par jour et une opération de maintenance lourde est programmée.

     





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