• Pourquoi les photos des instagrammeurs en vacances se ressemblent toutes?

    COPIES CONFORMES Via de jolies mosaïques de photos, le compte « Insta Repeat » montre la frappante ressemblance entre les clichés des instagrammeurs voyageurs…

    Marie De Fournas

     

    Publié le 28/07/18 à 19h52 — Mis à jour le 28/07/18 à 19h52

     

     

    • Un récent compte Instagram montre la ressemblance entre les photos d’influenceurs.
    • Les photojournalistes Anthony Micallef et Louis Witter ont expliqué à « 20 Minutes » d’où venait ce phénomène.

    « Insta Repeat » créé de magnifiques mosaïques avec des clichés de vacances… qui se ressemblent tous. Ce récent compte Instagram se balade sur les pages des instagrammeurs voyageurs et montre la frappante ressemblance entre leurs clichés. Près de 80 publications de 12 images à chaque fois qui montrent à quel point les photos sur Instagram sont parfois standardisées.

    « Lorsque l’on fait une photo, c’est parce que d’une certaine façon, on reconnaît ce que l’on voit, c’est quelque chose que l’on a déjà vu, comme un film, un livre ou un tableau, explique à 20 Minutes  Anthony Micallef, photojournaliste à l’agenceHaytham pictures. « C’est comme si on portait des lunettes qui nous faisaient repérer des choses faisant référence à notre culture générale et artistique. Si cette culture se nourrit presque uniquement d’Instagram, alors on ne fait que des "photos insta" qui se ressemblent toutes ».

    Avec les réseaux sociaux, il n’y a pas que l’aspect esthétique qui est modifié. « Au-delà de la beauté, ces influenceurs cherchent à faire des photos qui vont faire du like. Et ce qui marche c’est ce qui fait rêver, le feel good », poursuit Anthony Micallef. « Ces photos remplissent des critères de beauté qui marchent et plaisent aux yeux », complète pour 20 Minutes, le photographe reporter Louis Witter. Saturation, filtres et contrastes sont en effet les rois d’Instagram et sont même indispensables. Une photo non retouchée, paraîtra simplement terne au milieu de toutes les autres.

    « La galère, cela fait partie du voyage »

    Le problème que met également en avant « Insta Repeat », c’est que ces photos ne reflètent pas la réalité. « Un instagrammeur ne va jamais poster le moment où il a crevé, lorsqu’il était malade où quand il a plu, souligne Anthony Micallef. Alors que la galère, cela fait partie du voyage, c’est même ce qui ancre la beauté de celui-ci ». Pour Louis Witter, ces photos montrent également « une manière bien égocentrique de voyager. Certains à leur retour de voyage ne montrent que des photos d’eux au milieu de paysages paradisiaques, mais eux sont toujours le sujet principal. Ça ne dit rien de leur expérience là-bas, de la terre qu’ils ont découverte, des gens qu’ils ont rencontrés. »

    Pas de course aux clics

    C’est en partie sur ce point que le métier de photographe se distingue de l’Instagrammeur professionnel. Pour Anthony Micallef, « la photo ne doit pas être un but ou un produit fini, mais un moyen pour raconter des histoires, la société, la vie des gens… Pour cela il faut passer du temps sur place, éviter la course aux clics et fuir l’image unique qui ne peut pas traduire LA réalité ou LA vérité ». « Ces photos Instagram montrent qu’aujourd’hui tout le monde accède à la photographie et est capable de faire de très belles images esthétiquement et ça, c’est une excellente chose à mon avis, confie Louis Witter. Pour moi en tant que photojournaliste, ça ne change rien sinon que les gens voient tellement d’images qu’ils n’y font plus attention et que je dois donc encore plus creuser, expliquer et fouiller davantage mon propos pour que les photographies que je fais, racontent une histoire en plus d’être regardables ! »

    La ressemblance entre toutes ces photos révèle simplement que le métier de photographe ne s’improvise pas. « Contrairement à des artistes ou des photojournalistes, les instagrammeurs vont proposer ce qui marche au lieu de se battre pour imposer leur vision, conclut Anthony Micallef. Un pro s’autorise à aller à contre-courant, à élaborer une photo qui sera peut-être encore une œuvre dans 10 ou 100 ans, ce qui contraste avec le côté instantané d’Instagram. »

     


  • Paris: Une femme violemment frappée au visage pour avoir répondu à l’homme qui la harcelait

    PARIS La jeune femme a publié la vidéo, partagée plus de 2.000 fois, et porté plainte...

    M.C.

     

    Publié le 29/07/18 à 04h44 — Mis à jour le 29/07/18 à 05h46

     

     

    Capture d'écran de la vidéo diffusée sur la page de Marie Laguerre. — Facebook

    Frappée pour avoir répondu à l’homme qui la harcelait, elle a décidé de porter plainte. Il est un peu plus de 18h30 mardi quand Marie Laguerre, une étudiante de 22 ans, rentre chez elle dans le XIXe arrondissement de Paris. Boulevard de la Villette, elle croise un homme qui la harcèle verbalement : « Il s’est permis de m’adresser des bruits/commentaires/sifflements/coup de langue sales, de manière humiliante et provocante à mon passage », raconte-t-elle sur Facebook.

    « Pas de chance, c’était pas le premier de la journée et j’étais fatiguée. J’ai donc lâché un "ta gueule" en traçant ma route, poursuit-elle, en ajoutant : Car je ne tolère pas ce genre de comportement. Je ne peux pas me taire et nous ne devons plus nous taire. »

    Toute la scène a été filmée par une caméra de vidéosurveillance du café devant laquelle elle s’est déroulée, sous les yeux de la quinzaine de clients attablés en terrasse. On y voit l’agresseur attraper un cendrier sur une table et le lancer dans la direction de la jeune femme avant de poursuivre son chemin. La jeune fille, qui n’est pas touchée, l’insulte : « J’avais la haine, j’ai refusé d’être rabaissée, c’était humiliant », explique-t-elle au Parisien.

    « Ces hommes se croient tout permis dans la rue, se permettent de nous humilier »

    L’homme revient alors vers elle. « J’ai refusé de baisser le regard, je l’ai regardé droit dans les yeux, je n’allais pas m’excuser », poursuit Marie. C’est alors que l’agresseur la frappe violemment au visage, au point qu’elle heurte le paravent qui entoure la terrasse du café. Des clients se lèvent et se dirigent vers l’agresseur, l’un attrapant une chaise au passage. Il s’en va au bout de quelques secondes.

    La jeune femme, choquée, rentre d’abord chez elle : « Je n’ai pas réalisé tout de suite la violence de ce qui m’était arrivé », raconte-t-elle au Parisien. Une vingtaine de minutes plus tard, elle retourne au café pour y chercher des témoins. Le patron lui montre les vidéos et des clients l’encouragent à porter plainte, selon le site Konbini.

    « Le harcèlement c’est au quotidien, écrit Marie sur Facebook. Ces hommes qui se croient tout permis dans la rue, qui se permettent de nous humilier et qui ne supportent pas qu’on s’en offusque, c’est inadmissible. Il est temps que ce genre de comportement CESSE. » Elle a ajouté plus tard, à l’adresse des internautes qui avaient critiqué la réaction des témoins : « Tout s’est passé très vite et ils n’ont pas eu le temps de comprendre la situation. L’agresseur était dangereux. Après l’agression, je suis revenue et les témoins ont été d’un grand soutien, merci de ne pas les lyncher. »