Deal ! L’Allemagne et la Commission européenne ont trouvé un accord afin de débloquer un des textes du paquet climat de l’Union européenne sur les émissions de CO2 des voitures. « Nous avons trouvé un accord avec l’Allemagne sur l’utilisation future des carburants de synthèse dans les voitures », a annoncé Frans Timmermans, commissaire européen à l’Environnement, samedi 25 mars sur Twitter. L’interdiction des moteurs thermiques après 2035 va ainsi être assouplie, selon les desiderata de Berlin, dont l’industrie automobile est puissante.
« Les véhicules équipés d’un moteur à combustion pourront être immatriculés après 2035 s’ils utilisent exclusivement des carburants neutres en matière d’émissions de CO2 [e-fuels, NDLR] », a précisé sur Twitter le ministre allemand des Transports, Volker Wissing, samedi. A terme, d’ici à 2030, l’objectif de l’UE reste toujours de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’Union d’au moins 55 % par rapport à 1990.
Brèche ? Les exigences des libéraux allemands du FDP ont ainsi été entendues. Ces derniers avaient bloqué un vote du Conseil de l’UE, signe de leur détermination politique. L’an dernier, les Européens s’étaient pourtant accordés sur une loi actant de l’interdiction de la vente de nouvelles voitures et camionnettes à moteur thermique dans l’UE à partir de 2035. Une réglementation aux conséquences majeures, qui ne fait pas l’unanimité. Le 14 février, le Parlement européen s’est ainsi prononcé à 340 voix pour et 279 contre, le Parti populaire européen (PPE, droite) y étant notamment opposé.
Alors que cet accord concernait le Conseil, la Commission et le Parlement, le revirement de l’Allemagne – pourtant pilier du projet européen –, demandé par le FDP pourrait avoir ouvert une forme de brèche dans la crédibilité européenne. « Imaginez que chaque Etat procède comme cela : il n’y a jamais d’accord, par définition ! » s’exclamait l’eurodéputé Pascal Canfin auprès de l’Opinion.