• Chirurgie : le scandale des opérations inutiles

    Chirurgie : le scandale des opérations inutiles

      23h16 , le 25 novembre 2017

    Le JDD dévoile une enquête de la Fédération hospitalière de France qui révèle un nombre important d'interventions chirurgicales inutiles en France, avec de fortes disparités selon les départements. 

    La mise au jour des inégalités de pratiques chirurgicales en France confirme la tendance aux actes inutiles.

    La mise au jour des inégalités de pratiques chirurgicales en France confirme la tendance aux actes inutiles. (Reuters)
     

    C’est un secret de polichinelle dans le monde de la santé : certains chirurgiens, du privé mais aussi du public, opèrent beaucoup trop ou beaucoup trop vite ; des médecins prescrivent à tour de bras IRM et prises de sang non pertinentes. Depuis une dizaine d’années, la Fédération hospitalière de France (FHF), le représentant des hôpitaux, tire la sonnette d’alarme en réclamant une réflexion sur "la pertinence des actes médicaux". Alors que la ministre de la Santé a promis de lancer enfin la bataille pour une meilleure "qualité" des soins, la FHF enfonce le clou dans une nouvelle étude choc dévoilée par le JDD. "Notre travail montre qu’il y a un problème d’actes inutiles en France", dénonce Frédéric Valletoux, son président. Ce constat est confirmé par un sondage également commandé par la FHF dans lequel 88% des médecins interrogés disent avoir déjà prescrits certains actes ou examens qui, après coup, leur ont semblé non justifiés. 

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    De fortes inégalités de traitement d'un département à l'autre

    L'étude met au jour de fortes disparités géographiques pour cinq opérations fréquentes. Par exemple, la probabilité de subir un pontage coronarien pour un patient de clinique est ainsi cinquante fois plus élevée dans certains départements que dans d’autres. Pour les césariennes, qui peuvent causer des complications, l’écart est de un à vingt. "Notre idée n’est pas de clouer les cliniques au pilori mais plutôt de mettre le doigt sur des pratiques injustifiées, soutient Cédric Arcos, délégué général de la FHF. Public ou privé peu importe : les écarts sont épouvantables."

    Par Anne-Laure Barret
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