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Gel des crédits de l’AME : la ministre Geneviève Darrieussecq assure que «le cadre général ne changera pas»
Volte-faceGel des crédits de l’AME : la ministre Geneviève Darrieussecq assure que «le cadre général ne changera pas»
par LIBERATION et AFPpublié le 15 octobre 2024 à 22h14(mis à jour le 16 octobre 2024 à 9h35)L’heure du service après-vente sur le destin de l’Aide médicale d’Etat (AME). Après l’annonce, la veille, par le ministre du Budget, du gel des dépenses de l’Aide médicale d’Etat, la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq a affirmé mercredi que «le cadre général» du dispositif «ne changera pas», même si «quelques lignes peuvent bouger», d’un point de vue budgétaire. Invitée de France Inter, elle a encore assuré : «Sa modification, elle peut se faire à la marge, comme le préconise potentiellement le rapport de messieurs Evin et Stefanini [rapport publié fin 2023, ndlr]. Il y a quelques lignes que l’on peut bouger, mais ça ne changera pas le cadre général, bien sûr, de l’AME.»
«Je crois que le Premier ministre s’est d’ailleurs exprimé dans ce sens en disant : pas d’idéologie, on regarde ce rapport et on adapte si c’est nécessaire», a encore ajouté la ministre. Et alors que son collègue Bruno Retailleau s’exprime régulièrement pour en restreindre le périmètre, Geneviève Darrieussecq a estimé au contraire que l’AME «est le système le plus contrôlé, le plus sûr». «Je ne suis pas pour sa suppression», a-t-elle ajouté, insistant : «L’Aide médicale d’Etat, c’est un sujet de santé et de santé publique, voire de salubrité publique.»
CheckNewsMardi soir, le gouvernement s’était dit favorable à un gel des crédits consacrés à ce dispositif destiné aux sans-papiers, un changement de pied après avoir prévu initialement de les augmenter dans le budget 2025. Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin confirmait ainsi une information de RMC selon laquelle le gouvernement déposera un amendement dans le cadre de l’examen au Parlement du budget 2025 pour que les dépenses de l’AME ne progressent plus l’année prochaine.
Le projet de budget présenté jeudi dernier prévoyait une hausse des crédits de l’AME de 8 %, à 1,3 milliard d’euros, contre 1,2 en 2024, ce qui avait suscité des protestations chez certains élus du Rassemblement national, opposés à cette augmentation.
466 000 bénéficiaires de l’AME
Interrogé sur BFMTV, Laurent Saint-Martin avait expliqué «qu’on avait besoin comme toutes les dépenses de savoir mieux les maîtriser». Tout en assurant que l’AME, «enjeu de santé publique et d’humanité», «serait préservée». A plusieurs reprises, le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a dit qu’il souhaitait réformer l’AME et la remplacer par une aide médicale d’urgence aux contours drastiquement réduits. Tandis que la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq assurait au contraire qu’il n’était «pas question» d’y toucher. Pendant la campagne des législatives anticipées cet été, le RN indiquait pour sa part vouloir la remplacer par «une aide d’urgence vitale».
L’aide médicale d’Etat permet la prise en charge des personnes en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois, dont les ressources sont faibles et n’ouvrent pas droit à la couverture du système de droit commun. En 2024, l’enveloppe de l’AME prévue par l’Etat représentait environ 0,5 % des dépenses de santé prévues par le budget de la Sécu (PLFSS). Fin 2023, on comptait 466 000 bénéficiaires de l’AME.
Mise à jour à 9h35 avec les propos de Geneviève Darrieussecq.
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