• Gérard Depardieu sur l’affaire Weinstein : "Je me tiens éloigné des dénonciations"

    Gérard Depardieu sur l’affaire Weinstein : "Je me tiens éloigné des dénonciations"

      22h45 , le 28 octobre 2017, modifié à 23h02 , le 28 octobre 2017
    INTERVIEW

    L’acteur Gérard Depardieu publie un livre très personnel, qui mélange les genres et explore les facettes de cet homme inclassable. Il se confie dans une interview au JDD sur sa relation à la littérature, aux journalistes, aux pouvoirs et décrypte l’actualité.

    Pour Gérard Depardieu, "le pourvoir cloue au sol".

    Pour Gérard Depardieu, "le pourvoir cloue au sol". (Eric Garault / Pascoandco pour le JDD)
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    Dans son hôtel particulier du 6e arrondissement de Paris, Gérard Depardieu reçoit comme un roi sans divertissement. L’interprète de Sous le soleil de Satan et du Garçu est bien un personnage de Maurice Pialat. Sublime et grotesque, raffiné et grossier, agressif et attentionné. Monstre (Cherche Midi 212 pages, 18 euros), recueil de courts chapitres personnels, se situe entre la poésie et la prière. Un livre qu’il refuse de définir : "Je ne définis rien. Mon livre est le contraire de Nicolas Hulot qui, dans ses émissions, dénonçait la pollution tout en polluant."

    Selon lui, le pouvoir "enterre" l'homme

    Dans le JDD, il se confie longuement et érige en mode de vie la liberté. "Le véritable pouvoir réside dans la liberté, dit-il. Il n’en existe aucun autre. Ceux qui aiment le pouvoir finissent le plus souvent en dictateurs car le pouvoir exige des comportements inhumains afin de le faire perdurer. Le pouvoir enterre, ensable l’homme. Je n’aime pas le pouvoir. Je préfère observer, prendre de la hauteur, voler. Le pouvoir cloue au sol, alors que la liberté donne des ailes." Il cite Cyrano de Bergerac en modèle : "On se trompe quand on interprète ­Cyrano comme un ­fanfaron. Il parle sur le souffle. Il est le contraire d’un fanfaron : il est simplement vivant. Il ne ­voulait pas subir. Il ne voulait rien en ­dehors de sa liberté et de sa ­volonté de faire des choses par lui-même. Je suis pareil." Il se définit lui-même comme un provocateur : "Je n’ai pas de codes, je n’ai pas de frontières."

    Dans le grand entretien qu’il accorde au JDD, Gérard Depardieu donne son avis sur l’affaire Weinstein : "Je me tiens éloigné des dénonciations et des meutes. Mais je déteste les prédateurs, dans tous les domaines, car ils sont dans l’abus de pouvoir." Il assume aimer "ne pas apprendre par cœur une partition" : "On me donne une oreillette où l’on me dicte le texte, et alors un troisième cerveau se met en marche. Tout devient une question de vibration, de respiration. À ceux qui disent 'il a une oreillette', je réponds : 'Faites-le.'"

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    • Par Marie-Laure Delorme Logo leJDD.fr

     

     

     

     

    Gérard Depardieu : "Je ne fais pas des pipes aux journalistes"

      07h00 , le 29 octobre 2017
    INTERVIEW

    Dans une interview accordée au JDD, l’acteur Gérard Depardieu ne mâche pas ses mots sur les journalistes, "qu’il n’aime pas".

    "Les journalistes ne sont plus des gens qui informent", selon Gérard Depardieu.

    "Les journalistes ne sont plus des gens qui informent", selon Gérard Depardieu. (Eric Garault / Pascoandco pour le JDD)
     

    A l‘occasion de la grande interview qu’il a accordé au JDD sur la sortie de son livre, Monstre, Gérard Depardieu dit enfin ce qu’il pense franchement des journalistes. "Vous n’aimez pas les journalistes", lui souffle-t-on. Il réplique : "Là, vous écrivez une ligne au lieu de poser une question. Je n’aime pas les journalistes car ils avancent leurs propos et déforment mes ­réponses. Ils devraient se contenter de retranscrire ce que je dis mot pour mot. Je me méfie des journalistes comme je me méfie des flics. Quand j’étais jeune, parmi les administrations, la gendarmerie a contribué à m’éduquer en me fixant des règles et en m’inculquant des valeurs. J’ai appris : on ne dit pas ça, on ne fait pas ça. Les écoles, les églises, les polices ne m’ont rien enseigné du tout. Il y a eu beaucoup de grands journalistes, je pense notamment à ­Joseph Kessel, mais aujourd’hui tout le monde se prétend journaliste."

    Lire aussi l'opinion de Gérard Depardieu sur l'affaire Weinstein : "Je déteste les prédateurs"

    Il "fuit" les journalistes

    Et l’acteur, chanteur et écrivain de poursuivre : "Les journalistes ne sont plus des gens qui informent, mais des gens qui dénoncent. On est en garde à vue, avec eux. À l’heure des réseaux sociaux, un mot, une virgule suffit à vous faire condamner. Nous ne sommes pas loin de l’Inquisition. C’est déconcertant. J’ai plus ou moins d’affinités avec les journalistes. Je rends ce qu’on me donne. Je n’aime pas ceux qui ont peur de moi. Je les fuis. Je considère que je ne suis pas là pour les cajoler. Je refuse de faire des pipes aux journalistes. Vous parlez bien de cette manière-là dans les rédactions de presse ? À Libération, ils parlent comme ça."

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