-
Gironde : l’élu d’opposition Patrick Alvarez milite pour créer du maraîchage sur une partie de l’hippodrome du Bouscat
Gironde : l’élu d’opposition Patrick Alvarez milite pour créer du maraîchage sur une partie de l’hippodrome du Bouscat
L’élu PCF souhaite relancer l’idée d’une activité maraîchère sur une portion des 50 hectares de l’hippodrome, sans remettre en cause des courses hippiques ni les activités économiques dans le domaine équestre. © Crédit photo : O. D.
Étonné d’apprendre l’arrivée d’un practice de golf à l’hippodrome du Bouscat, un élu de l’opposition relance l’idée d’une production agricole sur une partie des 50 hectares du site hippique. Gwenaël Lamarque, premier adjoint, exclut tout projet « utopique » de ferme urbaine, mais se dit ouvert à la création de jardins partagés
Produire des légumes sur les terres de l’hippodrome de Bordeaux-Le Bouscat. Il y a longtemps que Patrick Alvarez en rêve. Dès 2014, l’élu PCF, alors tête de liste Front de gauche aux municipales, défendait le projet d’implanter une zone de culture sur une partie des 50 hectares de l’équipement dévolu au sport hippique. Le biodrome du Bouscat était appelé à devenir « le plus grand potager urbain d’Europe en cohabitation avec les activités hippiques », selon un document de campagne de l’époque. Sanctuarisation du site, biodiversité accrue, création d’une filière innovante en agroécologie en partenariat avec le lycée agricole de Blanquefort, la Région, le Département, la CUB (en 2014), la promesse était belle.
La liste conduite par Patrick Alvarez proposait la création d’une SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif) mettant en lien agriculteurs, restaurateurs, cuisine centrale, Amap… En vain. Réactivé aux municipales 2020, puis lors des Départementales 2021, le biodrome n’est jamais sorti de terre.
Practice de golf
Toutefois, l’élu communiste est tenace. Sans attendre le prochain rendez-vous électoral, il revient à la charge. La raison ? « J’ai appris par la presse la création d’un practice de golf au milieu de l’hippodrome. Reconstruire la ceinture maraîchère du Bouscat, alors que la surface agricole utile a quasiment disparu, répond davantage aux nécessités de l’heure qu’une implantation de ce type », considère-t-il, dans une logique de développement durable. Il appuie sa démarche sur deux programmes : le Projet alimentaire de territoire de la Métropole et Gironde Alimen’terre du Département.
« Reconstruire la ceinture maraîchère, alors que la surface agricole utile a quasiment disparu, répond davantage aux nécessités de l’heure »
La priorité de Godard
« Il n’y a pas de contradiction entre avoir une activité économique sur l’hippodrome et développer une activité maraîchère dans son quadrant nord-ouest », admet le premier adjoint Gwenaël Lamarque. À condition de s’entendre sur les termes : « Cette zone peut être dédiée à des jardins partagés, mais pas à une activité de ferme urbaine. » Et l’élu de la majorité de préciser sa position : « L’autosuffisance alimentaire de la métropole bordelaise est de sept jours. Il est utopique de croire qu’une ferme urbaine pourrait nourrir les enfants de nos écoles et de nos crèches. Elle ne serait pas en capacité de répondre aux volumes d’approvisionnement nécessaires. La rentabilité économique m’apparaît fragile. »Partant de ce constat, Gwenaël Lamarque juge plus pertinent de proposer des terrains à des familles bouscataises « le désirant ou le nécessitant », avec des critères d’attribution à la clé. « Cela aurait une vertu sociale », glisse-t-il, tout en reconnaissant la nécessité de se concerter au préalable avec la Société d’encouragement de Bordeaux qui dispose d’un bail emphytéotique pour l’organisation des courses hippiques (29 réunions par an). En outre, il fait part de priorités plus urgentes à régler dans l’immédiat, comme la remise à plat des jardins dans le secteur Godard. « Il faut qu’on récupère des parcelles illégalement occupées dans cette zone. On s’y emploie avec Bordeaux Métropole. »
« À Bordeaux, un réseau de proxénétisme démantelé et soupçonné d’avoir fait travailler neuf femmes sud-américainesRaphaël Glucksmann à « Sud Ouest » : « La France crève de l’absence de dialogue » »