• « Ils se manient mieux » : avant la mise en service, les capitaines des nouveaux « Bato » se forment

    « Ils se manient mieux » : avant la mise en service, les capitaines des nouveaux « Bato » se forment

     

    « Ils se manient mieux » : avant la mise en service, les capitaines des nouveaux « Bato » se forment

    Alors qu’une nouvelle ligne fluviale La Bastide - Bègles doit être mise en service d’ici novembre prochain, les capitaines prennent déjà en main les nouveaux « Bato »

    Le regard rivé droit devant les eaux troubles de la Garonne, à bâbord, la rive gauche, à tribord, la rive droite, derrière, les courants aléatoires causés par les piles du pont de pierre : direction le ponton de Darwin. Pour Jean-Baptiste Nivet, ce n’est qu’une simple formalité. Pourtant en cette matinée du jeudi 29 août, la traversée se trouve quelque peu différente. Après plus de dix années d’expérience, le capitaine retourne, fortuitement, sur les bancs des bateaux écoles afin de prendre ses marques sur les deux nouveaux modèles, identiques, des « Bato », la navette fluviale de Bordeaux Métropole anciennement prénommée « Batcub ».

    Après des phases de tests à la mi-juillet et la formation des équipages jusqu’en octobre prochain, les premiers passagers pourront traverser le fleuve d’une rive à l’autre à compter de novembre.

    Ces deux catamarans, dotés de moteurs électriques suppléés par un générateur diesel, changent de mode de propulsion, passant d’hélices habituelles à l’hydrojet. « La sensation est un peu différente et plus agréable. Les bateaux se manient mieux et le temps de réaction est nettement plus faible », analyse Stéphane Malbos, capitaine formateur référent. Construit aux Sables-d’Olonne en Vendée, chaque navire a coûté 2,5 millions d’euros à la Métropole. À bord, les passagers ne sont pas non plus en reste. « On passe d’une capacité maximale de 65 à 70 passagers. On pourra également accueillir 10 vélos à la place de six », explique Matthieu Ragot, responsable d’exploitation.

    Les « Bato » et leurs couleurs pétantes.Les « Bato » et leurs couleurs pétantes.

    GUILLAUME BONNAUD/SO

    Pas un métier facile

    « Je navigue depuis le lancement des ‘‘Batcub’’ en 2013 donc il faut se faire aux nouveaux, estime Jean-Baptiste Nivet. Sur les anciens, tout est instinctif pour moi. Ici, les dimensions ne sont pas les mêmes, les commandes sont un peu plus sensibles. Mais en définitive, nous ne sommes pas totalement dépaysés, un bateau reste un bateau. » Malgré des repères quelque peu troublés, l’homme y trouve rapidement ses marques. Le tableau de bord est pavé d’écrans tactiles, de GPS et de joysticks et d’autres manettes. Parfois, la radio crache plusieurs informations incompréhensibles pour le profane. Bien que nostalgique des Batcubs, qui restent tout de même en service, le futur maître à bord du « Bato » loue le poste de pilotage bien plus confortable, et surtout fermé. « Au moins dans ceux-là, nous sommes isolés des passagers et des discussions. Parce qu’après sept heures de navigation, ça peut être vraiment fatigant. »

    « Ça a l’air d’être un métier facile, mais en fait il faut tout le temps rester concentré », abonde dans ce sens Stéphane Malbos. Surtout avec une Garonne réputée pour être bien difficile à maîtriser. « Ah ça, c’est une capricieuse ! », sourit-il. « La marée est déjà importante, elle peut aller jusqu’à 6 mètres, et puis, les courants sont compliqués et parfois contraires. Il ne faut pas oublier non plus les troncs d’arbre. » Outre les événements naturels, la circulation dans le port de la Lune revêt également d’une certaine dextérité entre les croisières fluviales, les bateaux de particuliers et les énormes paquebots maritimes.

    Développement des lignes

    Avec ces nouveaux catamarans et ce « rebranding », Bordeaux Métropole et Keolis comptent étoffer leur offre fluviale, et ce toujours au prix d’un ticket de transport, alors que les « Bato » ne rentrent pas encore dans les habitudes des Bordelais. En 2023, le trafic quotidien des trois Batcubs représentait 0,2 % du trafic global des transports en commun de la métropole. Ainsi, après la mise en service de novembre, deux autres catamarans similaires devraient rejoindre la flotte en 2025. L’escadre comptera alors sept vaisseaux. Afin de les conduire, l’effectif passera également à 13 capitaines et 13 matelots.Le tableau de bord des Bato est bien fourni en écrans et autres boutons.

    À savoir aussi, après la ligne originelle entre Stalingrad et Lormont, une seconde viendra s’ajouter en novembre en amont du fleuve et de l’autre côté du pont de pierre. Il sera ainsi possible de rejoindre par le fleuve La Benauge aux Rives d’Arcins de Bègles avec un arrêt au quartier Belvédère Saint-Jean. En 2025, six autres pontons devraient également voir le jour dans l’agglomération au quartier Saint-Michel, à l’Arkéa Arena de Floirac, à Bouliac, à Bacalan Brandenburg, à Bastide Brazza et à Paludate la Méca. De cette façon, les « Bato » seraient plus qu’une curiosité touristique et bien un véritable transport en commun pour les métropolitains.

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