Le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) dresse un panorama détaillé de la délinquance en France en 2023. L’ensemble des tendances de la photographie provisoire de la délinquance publiée le 31 janvier 2024 sont confirmées avec une correction en légère baisse. Ainsi, le nombre de victimes de coups et blessures volontaires, estimé à 384 082 en janvier 2024, atteint finalement 334 890, soit un écart de -13%.
Pour la première fois, le bilan définitif est enrichi d'un atlas départemental de la délinquance qui rassemble, dans un même document, les données territoriales de référence sur la délinquance enregistrée en France.
Des chiffres nationaux en hausse mais qui augmentent moins vite qu’en 2022
Malgré cette correction à la baisse, la plupart des indicateurs définitifs indiquent une augmentation de la délinquance en 2023 par rapport à 2022, même si cette hausse est plus contenue cette année :
- victimes d'homicide (996 personnes, soit 4% d'augmentation contre +9% en 2022) ;
- victimes de coups et blessures volontaires (sur personnes de 15 ans ou plus) enregistrées (+5%, après +15%) ;
- victimes de violences intrafamiliales enregistrées (191 679 personnes, +8%, après +17%) ;
- victimes de violences sexuelles enregistrées (114 072 personnes, +8%, après +11% en 2022 et +33% en 2021) ;
- viols et tentatives de viol (42 403 personnes, +9% contre +12%) ;
- mis en cause pour usage de stupéfiants (+4% après +14% en 2022 et +38% en 2021 dans un contexte de mise en place des amendes forfaitaires délictuelles) ;
- victimes d'escroqueries et fraudes aux moyens de paiement (+6% contre +8%) ;
- cambriolages (+3% contre +11%), la hausse de 2023 est notamment portée par celle des cambriolages de locaux industriels, commerciaux ou financiers ;
- vols de véhicules (+5% contre +9%).
Certains indicateurs n’augmentent pas ou sont en diminution par rapport à l’année précédente :
- mis en cause enregistrés pour trafic de stupéfiants (+0% contre +5%) ;
- victimes d'autres coups et blessures volontaires (+0% contre +14%) ;
- vols sans violence contre des personnes (-3% contre +14%) ;
- vols d'accessoires sur véhicules (-9% contre +30%) ;
- vols violents sans arme (-9%) dans la continuité d'une baisse entamée depuis 2013.
La publication d’un atlas départemental et régional de la délinquance
L’atlas agrège les résultats correspondant aux 18 principaux indicateurs de la délinquance issus des données enregistrées par la police et la gendarmerie nationales et suivis par le SSMSI dans les départements et les régions. Seules les tentatives d’homicides ne sont pas répertoriées. Il fournit un outil de comparaison affiné et complémentaire par rapport au bilan statistique national.
L'atlas constate une répartition inégale de la délinquance sur le territoire :
- le nombre de victimes d’homicides pour 100 000 habitants est de 20,5 en Guyane, contre 1,5 dans toute la France ;
- le nombre de victimes de coups et blessures est plus élevé Outre-mer ainsi que dans les départements de Seine-Saint-Denis, du Pas-de-Calais et du Nord ;
- le nombre de victimes de violences sexuelles est plus élevé dans les Hauts de France et en Normandie. Seules la Guyane et La Réunion affichent un bilan plus négatif ;
- le nombre de personnes mises en cause pour usage de stupéfiants culmine dans les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse et Paris, dont les taux dépassent 6,4 pour 1 000 habitants.