• L’instant et la conscience

    Pour Bergson, l’instant est le moment du choix. Il définit la période de durée très courte, quasiment indéfinissable car non mesurable où tout se joue.
    Ainsi la mémoire se cristallise en une fraction non mathématique et non hasardeuse où le cerveau et la personne dans son for intérieur prennent une décision.
    Cette décision fait appel à la notion de conscience, c’est à dire que pour décider il faut être conscient, avoir les clés en main, c’est à dire d’une certaine façon se détacher du contexte, de l’environnement, cela semble ainsi à première vue, et pourtant…
    Le philosophe assure que tout être vivant, végétal ou animal est doté de conscience car la vie est conscience.
    C’est d’une certaine façon vrai à partir du moment où tout être est doté d’un réseau d’information qui peut être pour la plante de se refermer pour se protéger du soleil, du virus qui cherchera un moyen intelligent pour pénétrer une membrane cellulaire ou le choix de l’amant amoureux, c’est à dire ressentant les effets du milieux sur soi.
    Il y a donc une émotion également derrière la conscience, c’est à dire que le ressenti appelle le choix et que tout être pour décider doit ressentir.
    La possibilité de sensation intégrée dans la mémoire détermine donc la motivation de l’instant, du oui ou du non, celle-ci critique par rapport aux sensations passées la sensation présente et détermine si cela est convenable ou non.
    Cette conscience n’est rien d’autre qu’un déterminisme personnel dans un monde qui n’est fait que de hasards d’abord d’existence, ensuite d’expériences et enfin de conséquences.
    Ainsi toute conscience amène une conséquence, car du choix du présent va découler le futur ;
    Il y a donc un enchevêtrement entre la liberté de réalisation de l’action motrice et le contexte dans lequel cet événement se déroule.
    On ne décide pas en apesanteur, coupé du monde ou des autres.
    Il y a un terreau, une gravité au sens scientifique et au sens figuré qui nous rattachent à cette réalité.
    Et c’est bien l’émotion qui créé la conscience en ce moment présent ou j’écris ces lignes, relié à un clavier, à la cloche qui résonne pour annoncer la fin du jour, pour prendre la décision de publier cet article qui n’est pas destiné qu’à moi-même.
    C’est bien que la conscience est porteuse et vectrice d’émotion que l’on désire partager.
    Ainsi ce mot arrive enfin, car le partage est le moment où dans la conscience humaine les femmes et les hommes se regroupent, autour du feu, sur un réseau social, dans le travail et le loisir, et échangent.
    Car uniquement de l’échange avec l’autre ne peut naître la conscience.
    Ce n’est que par l’effet miroir que je peux reconnaître mes semblables, avoir de l’empathie, car je suis presque pareil à eux, et je me reconnais dans leurs gestes, leurs paroles, leurs écrits.
    La voix qui circule entre les êtres est la voie du langage propre à chaque être, le chant de l’émotion, et celui de la conscience qui est à la fois instantanée et sans limites.

     

    « Pérou: Une fillette de 9 ans tombe enceinte après avoir été violée par son beau-pèreLa cyberdépendance »