« Si nous réussissons, d’ici cinq ou sept ans peut-être, les gens nous percevront d’abord comme une entreprise de métavers. » En juin 2021, Mark Zuckerberg en était certain : le métavers allait devenir son nouveau succès, une quinzaine d'années après la naissance de Facebook, le réseau social qui a fait sa fortune. Dans une longue interview donnée au média américain The Verge, le milliardaire décrivait sa vision du métavers, ce monde en réalité virtuelle dont le grand public n’avait alors encore jamais entendu parler. Divertissement, travail, discussions amicales ou amoureuses… Derrière un (coûteux) casque de réalité virtuelle, le métavers offre à ses utilisateurs une multitude d’activités, jurait Mark Zuckerberg. « Vous pouvez vous téléporter instantanément ! » assure-t-il dans le même entretien.

Presque deux ans ont passé et le métavers n’a toujours pas suscité l’excitation escomptée. Entre-temps, une autre technologie a bousculé bien davantage les géants du numérique : la mise au point par la société Open AI, financée en partie par Microsoft, d’un agent conversationnel d’une précision rare, ChatGPT, développé grâce à l’intelligence artificielle (IA). Et voilà que Mark Zuckerberg, dans une lettre destinée aux employés de Meta, vient lui aussi de décréter le 14 mars dernier, la nouvelle priorité de l’entreprise : « Notre principal investissement aujourd’hui est dans l’intelligence artificielle avancée. » Fini donc le métavers, mentionné seulement deux fois dans les seize pages du message ? Ce n’est pas si certain…