Les chasseurs rassemblés dans le Médoc pour la défense de la chasse de l’alouette aux filets
Près de 150 chasseurs se sont retrouvés ce samedi 5 octobre au siège de la Fédération départementale. Le combat en faveur des chasses traditionnelles et en particulier de celle de l’alouette aux pantes n’est pas terminé
La semaine prochaine s’annonce décisive pour les chasseurs d’alouettes aux pantes (filets). Mardi 8 octobre, une délégation de la Fédération départementale des chasseurs de la Gironde, accompagnée de représentants de la Fédération du Lot-et-Garonne (FDC47) et de juristes, se rendra à la Direction de l’eau et de la biodiversité, à la Grande arche de la Défense à Puteaux (92) pour y rencontrer la directrice, Célia de Lavergne.
Les responsables cynégétiques vont présenter le projet d’un nouvel arrêté cadre autorisant un système de dérogation pour la chasse de l’alouette des champs aux pantes. Car le temps presse désormais et les « pantayres » sont inquiets après la décision du Conseil d’État du 6 mai 2024, qui a annulé l’arrêté du 4 octobre 2022 relatif à la capture de l’alouette aux moyens de pantes dans les départements de la Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques.
Henri Sabarot (au micro) s’est exprimé devant des parlementaires et élus.
J.-M. D.
« Ce mode de capture ne pèse en aucun cas sur la conservation de l’espèce »
Ce samedi 5 octobre, près de 150 chasseurs rassemblés au siège de la fédération (FDC33) sur le domaine de Pachan à Ludon-Médoc, ont souhaité mettre un « coup de pression » devant un parterre de parlementaires et d’élus. « Nous allons vous solliciter très rapidement », a lancé dans leur direction le président de la Fédération des chasseurs, Henri Sabarot.
Une lettre au Premier ministre
Henri Sabarot et Laurent Vicini, président de la FDC47, ont écrit au Premier ministre Michel Barnier dès le lendemain de sa nomination pour le sensibiliser sur le sujet, sans manquer de lui rappeler que, « par le passé, il avait défendu les chasses traditionnelles à Bruxelles ».
Pour répondre aux points qui n’étaient pas suffisamment explicites aux yeux du Conseil d’État, les chasseurs exposent désormais de nouveaux arguments. « Pour la sélectivité, nous avons fait évoluer la technique de capture et à présent, le chasseur ne doit déclencher ses filets que si et seulement si les alouettes parfaitement identifiées sont posées, et après vérification de l’absence de toutes autres espèces animales dans la zone de capture », précise le projet du nouvel arrêté. « Ainsi, aucune prise accessoire n’est possible, rendant caduque une nouvelle étude sur la sélectivité pour ce mode de chasse, argumente Henri Sabarot. Il n’y a pas d’autre solution satisfaisante pour sauver cette pratique culturelle régionale. La chasse à tir ou l’élevage ne le permettent pas. »
Colère et incompréhension
La colère et l’incompréhension sont grandissantes dans les rangs des chasseurs. « Qu’on nous foute la paix, ce mode de capture ne pèse en aucun cas sur la conservation de l’espèce », insiste Laurent Vicini, aux côtés de Frédéric Bareyt, président des chasses d’alouettes aux pantes des Landes. « Les pantes ne constituent pas un système de mise à mort massive. »
Michel Auroux, président de l’association Chasseurs du Grand Sud-Ouest méprisés dit : « Ça suffit. Si on nous enlève la chasse à l’alouette, on nous prive de nos racines, de notre savoir-vivre. Nous sommes entrés en résistance et si nos démarches n’aboutissent pas, il y aura le feu dans les campagnes. »