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Mouvements de terrain : dans la commune la plus concernée en Gironde, l’État présente son plan de prévention des risques
Mouvements de terrain : dans la commune la plus concernée en Gironde, l’État présente son plan de prévention des risques
Latresne, commune la plus concernée en Gironde par les carrières souterraines et ses risques, fait l’objet d’un plan spécifique. Les élus locaux en contestent la radicalité
Du XVIIIe siècle jusqu’au début du XXe, le sous-sol de la grande rive droite (de Bourg-sur-Gironde à Langoiran) a été le gisement de calcaire, dite pierre de Bordeaux, pour construire échoppes et monuments de l’agglomération. Conséquence : de multiples carrières souterraines abandonnées et à risques variables d’effondrement.
Après le Bureau des carrières créé par le Département puis la prescription en Gironde par l’État de plans de prévention des risques de mouvements de terrains (PPRMT), plus d’une trentaine de communes concernées se sont associées (Cafap 33) puis fédérées en un syndicat mixte, Études et prévention des risques carrières et falaises 33 (EPRCF33). L’enjeu : édicter les règles urbanistiques permettant ou interdisant les aménagements dans les zones identifiées à risques.
Parapluie trop ouvert ?
Latresne qui concentre le plus d’habitats concernés (200 maisons sur 50 hectares) fait l’objet d’un plan spécifique enclenché… en 2016. Deux ans plus tard, la première feuille de route (« Le Porter à connaissance ») était tombée. Mais selon le syndicat mixte auquel adhère Latresne et dont le président est l’élu tresnais Victor Maldonado, ces préconisations sont trop radicales et généraliseraient un peu vite un danger à nuancer selon les parcelles.
Ronan Flého, maire de Latresne.
Y. D.« Quelques sondages avec un rayon de 500 mètres d’interdiction totale décrété autour des points sensibles ne saurait être une analyse scientifique et précise du risque », estime Ronan Flého, maire de Latresne. Et de vanter l’étude pointue réalisée par les ingénieurs de l’EPRCF33 sur la zone de la « Grande carrière » de Latresne et dont le rapport final a été bouclé en mai dernier : « Des données exhaustives sur la hauteur, taux d’humidité et résistance de chaque pilier, la présence d’eau ou pas. Et les nuances sont de taille. » L’élu dément l’intention, via cette analyse dans la dentelle, de dégager des sites hors de danger pour urbaniser.
« Quelques sondages avec un rayon de 500 mètres d’interdiction totale décrété autour des points sensibles ne saurait être une analyse scientifique et précise du risque »
Chacun ses cartes
« Un propriétaire doit pouvoir agrandir ou aménager sa maison si le risque n’est pas avéré », argue-t-il. « Sans parler d’un autre risque : celui que les assurances ne veulent plus prendre en charge certaines maisons. Notre démarche novatrice d’analyse a été reconnue par le ministère de l’Écologie dont la Direction générale de la prévention des risques (DGPR) a associé le syndicat girondin à ses réflexions. »
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