Tous les usagers le savent, à Bordeaux comme ailleurs, il arrive que, bondés, les bus ne s’arrêtent pas faute de pouvoir accueillir de nouveaux passagers. C’est ce que montre, une vidéo postée le 13 novembre, devenue virale sur Instagram et sur laquelle on voit des enfants rester sur le trottoir.
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Pleins, les bus de Bordeaux Métropole ne s’arrêtent pas, sans pour autant afficher « complet »
Pleins, les bus de Bordeaux Métropole ne s’arrêtent pas, sans pour autant afficher « complet »
Sur la ligne 25, nous avons constaté des non-arrêts de bus aux heures de pointe, laissant ainsi des enfants sur le quai. La direction de Keolis a lancé une réflexion pour adapter son réseauDes adolescents attendent le bus de la ligne 25 sur les quais rive droite à 8 heures. Celui-ci leur passe devant sans s’arrêter. Le chauffeur leur adresse un geste. L’internaute interprète ce geste et précise en commentaire dans son post : « Cerise sur le gâteau, ce matin, il les nargue en leur faisant coucou. J’ai déjà déposé une réclamation la semaine dernière, j’exige d’être contactée dans la journée pour une explication. »
Il doit s’arrêter
Nous avons contacté la direction de Transports Bordeaux Métropole (TBM) au sujet du geste, des bus bondés et de l’adaptation de la fréquence des bus au besoin. « Il est évident que le chauffeur ne ‘‘nargue’’ pas les jeunes, tranche d’entrée Pierrick Poirier, directeur général de Keolis Bordeaux Métropole Mobilités gestionnaire de TBM. Nos chauffeuses et chauffeurs sont respectueux et font de leur mieux pour gérer les situations. En l’occurrence, il leur a fait signe qu’il ne pouvait pas les prendre, le bus étant complet. »
Dans ce cas, pourquoi ne pas inscrire « complet » sur l’éclairage lumineux au fronton du bus, comme sur les cars de la Région ? Ceux du réseau de la métropole effectuent beaucoup plus d’arrêts et ne peuvent donc pas adapter le message indiqué à chaque montée et descente de passagers, la contrainte serait trop forte pour les conducteurs. « Néanmoins, concède, Pierrick Poirier, le bus doit s’arrêter pour expliquer qu’il ne peut pas prendre de nouveau passagers et préciser si un autre arrive derrière lui. » Cette information est accessible par les chauffeurs en temps réel grâce au système informatique.
Les cars régionaux affichent le message « complet ».
Laurent Theillet/ « SUD OUEST »Gestion des flux
Le directeur explique aussi que lorsqu’un bus ne peut pas prendre de nouveaux passagers, le conducteur doit en informer le poste de commandement en appuyant sur un bouton. Or, le matin, la ligne 25 qui arrive de Bouliac et passe par Floirac draine des jeunes sur un trajet qui dessert trois établissements scolaires : le collège et lycée Sainte-Marie-Bastide et le lycée François-Mauriac. Soit beaucoup de monde au même endroit au même moment.
« En lien avec les établissements scolaires, nous avons renforcé la ligne 25 par rapport à l’ancien réseau, en proposant une fréquence toutes les quinze minutes, affirme Julien Estanove, responsable de l’offre au sein de Keolis. Nous allons essayer de mieux conseiller les passagers, grâce aux informations de nos études et de nos datas, sur le meilleur horaire à choisir en fonction de l’heure à laquelle ils doivent arriver. »
Le problème du recrutement
À la suite de notre demande d’interview et de la vidéo d’Instagram, Keolis a dépêché sur le terrain des agents pour comprendre les flux de population sur la ligne 25, « en observant qui monte où et descend où ». Précisons également que Keolis rencontre des difficultés à recruter. Depuis août, la société a ouvert 83 postes et prévoit d’en pourvoir 200 d’ici à 2024.
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