Bonne nouvelle : il sera désormais possible de savoir si la quantité d'un produit a diminué alors que son prix non. C'est une promesse de la ministre déléguée chargée de la Consommation, Olivia Grégoire, interrogée par Ouest-France. Le gouvernement va obliger les supermarchés à apposer une affichette alertant les consommateurs d'une réduction des quantités d'un produit à prix inchangés. « À partir du 1er juillet, quand des produits (alimentaires ou non alimentaires d’ailleurs) seront "shrinkflatés" », autrement dit verront leur quantité diminuer mais pas leurs prix, « il y aura une affichette dans le rayon durant deux mois », a indiqué Olivia Grégoire dans cet entretien mis en ligne ce jeudi 18 avril au soir.
Sur cette affichette, « sera écrit : "pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix au kilo, gramme ou litre a augmenté de X % ou X €" », a élaboré la ministre. L'arrêté, « signé le 16 avril », est actuellement « sur la table du Premier ministre » et « devrait être publié » au Journal officiel (JO) « dans les jours qui viennent », a assuré Olivia Grégoire. La « shrinkflation » – du verbe anglais « shrink », « rétrécir » –, consiste, pour les fabricants de produits de grande consommation, agro-industriels ou distributeurs, à réduire les quantités des produits vendus plutôt que d'augmenter – trop – significativement les prix.
Le distributeur Carrefour avait par exemple réduit drastiquement les quantités de ses légumes « premiers prix » pour rester sous la barre de 1 euro, rappelait en décembre le magazine 60 millions de consommateurs, évoquant le passage de trois à deux salades ou la réduction d'un tiers du filet de pommes de terre. « Si un décret sort, nous le respecterons et l'appliquerons mais nous le regrettons », avait indiqué en janvier le patron du quatrième distributeur français, Système U, Dominique Schelcher.« C'est l'industriel qui sait que son emballage a baissé, que la recette a été remise en cause » , a-t-il déclaré, craignant « une perte de temps » pour les équipes en magasin. Olivia Grégoire a par ailleurs indiqué souhaiter que cette obligation incombe, à l'avenir, aux industriels plutôt qu'au distributeur, et ce, au niveau européen, à l'occasion d'une « révision des règles de l’information du consommateur sur les denrées alimentaires en Europe en 2025 ».