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Trafic de drogue : Marseille, piège mortel pour les jeunes «intérimaires» du deal
EnquêteTrafic de drogue : Marseille, piège mortel pour les jeunes «intérimaires» du deal
par Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille
publié aujourd'hui à 6h52Kamel (1) est descendu du train gare Saint-Charles. Une voiture type Uber l’attend, direction sans transition la cité des Micocouliers, dans le 14e arrondissement de Marseille, dans le nord de la ville. Le jeune homme, 20 ans, a prévu d’y passer une semaine, loin de Montpellier où il vit, chez sa mère. Son père est en prison, c’est Kamel qui subvient aux besoins de la famille. L’annonce pour le job, dénichée sur Snapchat, précisait «nourri et logé», mais c’est surtout le salaire qui l’a appâté : 150 euros la journée, contre 60 à 80 dans sa ville, pour faire le «chouf», le guetteur pour le réseau local de trafic de stupéfiants. «Donc tu réfléchis pas, tu viens direct… Et puis ici, c’est une ville où il se passe des trucs que t’as jamais vus dans les quartiers, comme dans les films. C’est Marseille, quoi !» confie-t-il en se tordant les mains sur son siège, à l’entrée de la salle d’audience du tribunal correctionnel. Il va être jugé pour «offre ou cession de stupéfiants», un mois après son interpellation, dès son premier jour de terrain. «J’étais sur mon téléphone, je n’ai pas vu arriver les policiers…»
TémoignageKamel est un «jobbeur», ces jeunes venus d’ailleurs pour travailler à Marseille dans les réseaux de stup. Embauchés quelques jours ou quelques semaines pour faire le guet ou «charbonner», vendre la drogue, sur l’un des nombreux points de deal de Marseille, ils sont aussi, comme les autres jeunes «locaux» préposés à ces postes, les premières victimes d
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