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Une nouvelle agence consacrée aux maladies infectieuses émergentes en manque de moyens
Le chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Bichat (AP-HP) Yazdan Yazdanpanah, ici à Paris le 15 septembre 2020, présidera l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS). CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
Presque un an jour pour jour après l’irruption du Covid-19, la France va se doter d’une agence de recherche consacrée aux maladies infectieuses émergentes. Mais alors que l’ampleur de la pandémie et ses impacts tant sanitaires que sociaux et économiques justifient pleinement une telle initiative, les spécialistes comme les associations de patients s’interrogent sur la modestie des moyens propres mobilisés à cette fin.
La nouvelle entité va voir le jour le 1er janvier 2021. Elle est issue du rapprochement de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS), née en 1988 face à l’urgence de l’épidémie à VIH, avec le consortium Reacting (Research and Action Targeting Emerging Infectious Diseases), créé en 2013 sous l’égide de l’Inserm, et regroupant des équipes et des laboratoires « afin de préparer et coordonner la recherche pour faire face aux crises sanitaires liées aux maladies infectieuses émergentes ». La nouvelle agence aura aussi pour rôle de travailler de manière pluridisciplinaire sur ces maladies infectieuses émergentes comme Ebola, Zika ou le Covid-19.
« Anticipation »
Cette structure « vise à donner un nouvel élan à la recherche sur les maladies infectieuses émergentes tout en gardant ses missions actuelles », nous indiquait début décembre Gilles Bloch, président de l’Inserm, pour qui « l’idée est d’organiser une réponse rapide aux événements majeurs tels que celui de l’année 2020 ». Son nouveau nom sera « ANRS, maladies infectieuses émergentes ». Elle sera présidée par Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Bichat (AP-HP) et membre du conseil scientifique Covid-19. François Dabis, à la tête de l’ANRS depuis quatre ans, ne sera plus présent dans l’organigramme, alors qu’il aurait souhaité continuer et que la communauté le voyait poursuivre sa mission. Lui et Yazdan Yazdanpanah travaillent sur ces sujets depuis des années.
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Si elles « saluent la pertinence du projet », les associations Aides et Sidaction, très impliquées dans le fonctionnement de l’ANRS, alertent « sur le manque de garanties financières » dans un communiqué diffusé le 21 décembre. Reçues le 18 décembre à l’Elysée, elles déplorent le manque de réponses satisfaisantes sur le budget. En clair, si le budget actuel dont va disposer l’ANRS pour la partie VIH et hépatites pour 2021 se situe à 45 millions d’euros, dont 39 millions alloués par l’Etat, « l’Elysée n’a pas pu nous assurer d’autre financement, à part 2 millions d’euros », destinés à couvrir les frais de fonctionnement pour 2021, déplore Marc Dixneuf, directeur général d’Aides, reçu, avec Françoise Barré-Sinoussi, présidente de Sidaction, Florence Thune, directrice générale du Sidaction et Catherine Aumond, vice-présidente d’Aides. « Cette agence requiert un doublement de ce budget, soit 36 millions de plus de subvention d’Etat », écrivent les associations.
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