Pour mettre en place cette offre nouvelle, il faut du monde. « Nous lançons un appel : que les gens qui ont envie de faire de la politique autrement, sur une base d’union, une politique partagée, nous rejoignent. C’est un défi, c’est pour cela qu’on s’y prend si tôt », justifie Véronique Oliveros. BEL a aussi besoin d’argent. En 2020, LFI avait financé la campagne. Le collectif doit trouver d’autres ressources pour 2026.
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Bordeaux : déjà candidat aux municipales 2026, le collectif Bordeaux en luttes veut inventer le « mandat tournant »
Bordeaux : déjà candidat aux municipales 2026, le collectif Bordeaux en luttes veut inventer le « mandat tournant »
Le collectif d’extrême gauche annonce sa candidature avec quelques innovations, dont le mandat tournant, pour éviter toute personnalisation du pouvoir
Élue en 2020 avec 9,39 % des suffrages (5 357 voix), la liste Bordeaux en luttes a annoncé ce mercredi 2 octobre sa candidature pour les élections municipales de 2026. Lancée très en amont, elle est portée par le collectif Bordeaux en luttes (BEL), sans Philippe Poutou, depuis son départ après un désaccord interne en 2022. On y retrouve en revanche la figure tutélaire de Myriam Eckert, qui siège au Conseil municipal depuis lors.
Le collectif avant tout
Viscéralement opposée à la personnalisation du pouvoir, cette dernière annonce une innovation : le mandat tournant. « Il n’existe pas aujourd’hui, nous allons l’inventer, tout simplement en démissionnant au bout d’un certain temps. L’un de nous démissionnera, il sera remplacé par un autre. » Une mesure qui aurait le mérite, selon BEL, de séduire des citoyens prêts à s’engager pour des choses concrètes mais sur une durée plus réduite que le mandat de six ans. Toutefois, elle suppose d’avoir un certain nombre d’élus (le groupe en comptait trois en 2020) pour pouvoir tourner. Le collectif forme des remplaçants en permanence et alimente la rotation.
Autre engagement, le mandat impératif : « On se tient stricto sensu à ce qui a été dit dans notre programme. » BEL veut aussi mettre en place le mandat révocable : un élu qui s’écarte de la ligne peut être démis de sa fonction. Dans chaque situation, c’est le collectif qui prime. Qui sera tête de liste en 2026 ? « Il n’y en aura pas, ce sera le collectif », répond Myriam Eckert.
Un laboratoire de la démocratie locale
Même s’il considère que « dans l’opposition, on a aucun pouvoir », Bordeaux en luttes est donc prêt à repartir à la bataille. Il veut mettre en avant l’idée d’un laboratoire de la démocratie locale : faire de la politique sans en faire ni une carrière, ni un titre de propriété. « Le principe de base est d’être à l’écoute des citoyens », explique Bruno Bouyer. Sa consœur Cécile Calmes ajoute que BEL a été créé comme « un outil au service des luttes, qui les articule pour que les habitants puissent agir localement. Nous voulons rester une organisation de terrain. » Selon cette vision, l’échelle du quartier est jugée plus pertinente que celle de l’agglomération. Les quartiers seraient dotés d’un budget et d’un pouvoir de décision autonome.
« Que les gens qui ont envie de faire de la politique autrement, sur une base d’union, nous rejoignent »
Parmi les propositions, la création d’un référendum municipal ou d’une « maison des luttes », un lieu où les citoyens pourraient « mettre librement un sujet sur la table ». D’autres propositions se déclinent autour de grands axes : le logement, la réquisition des immeubles vacants, la création de bureaux de poste municipaux, ou encore la gratuité des transports et des musées.
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