Bordeaux : onze interpellations lors d’une descente de police aux Aubiers
Un important dispositif policier a été déployé ce mardi 15 octobre dans le quartier. Onze suspects, dont des mineurs, ont été arrêtés dans le cadre de deux affaires judiciaires
L’effet de surprise a été total ce mardi 15 octobre à 6 heures du matin. Près de 80 policiers ont cerné plusieurs tours d’immeubles jouxtant la place Ginette-Neveu et la rue François-Roganeau, au cœur du quartier des Aubiers, à Bordeaux.
Les enquêteurs ont agi dans le cadre d’une coproduction de sécurité suivie par le parquet des mineurs du tribunal judiciaire. L’action coordonnée était programmée par les enquêteurs de la division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) et par la division de la criminalité territoriale (DCT) dans deux affaires distinctes.
« L’affaire confiée à la DCOS fait suite à des faits de séquestration commis le 1er septembre 2024 sur un mineur de 12 ans contre lequel les malfaiteurs exigeaient une rançon sur fond de trafic de stupéfiants », indique la procureure de la République Frédérique Porterie, sollicitée par « Sud Ouest ». La victime avait été enfermée pendant trois heures dans une cave de la cité.
Sous la menace d’un couteau
Dans ce dossier, cinq personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, dont quatre pour infraction à la législation sur les stupéfiants et un mineur de 17 ans pour séquestration. Dans la seconde affaire confiée à la DCT, « 17 faits d’extorsions commis depuis le début de l’année 2024 dans le secteur des Aubiers, six personnes ont été placées en garde à vue ». Ils sont âgés de 15, 16 et 17 ans.
Un onzième individu a été interpellé à son domicile, le chien de la brigade cynophile ayant « marqué » dans le hall d’un immeuble et derrière la porte d’un appartement. Lors de la perquisition de celui-ci, les policiers ont découvert des armes de poing de petit calibre.
Les agresseurs isolaient leurs victimes pour les dépouiller de téléphones, bijoux, mais également de cartes bancaires
En raison du profil des mis en cause, les enquêteurs ont agi, ce mardi, avec l’appui de l’antenne du Raid, de la brigade de recherche et d’intervention (BRI), des effectifs de la brigade anticriminalité (BAC) de la division centre, de la compagnie départementale d’intervention (CDI), de la brigade de surveillance et d’intervention (BSI) mais aussi de l’unité d’investigation nationale (UIN). Cette dernière, rattachée à la direction nationale de la police judiciaire (DNPJ) basée à Nanterre, apporte son concours aux services territoriaux en fournissant des moyens d’enquête renforcés, en matière notamment de trafic de stupéfiants, de trafic d’armes et de tentative d’homicide.
Les investigations conduites par l’unité des atteintes aux biens de la DCT ont débuté au mois d’août à la suite d’une plainte pour des faits d’extorsion et de menaces de mort sous la menace d’un couteau commis à Bruges. La victime avait remis son téléphone portable et sa chaîne de cou.
Agressions à un arrêt de tram
À partir de ce fait, les enquêteurs ont fait le lien avec d’autres affaires similaires survenues depuis le mois de février 2024 à l’arrêt de tram de la station Cracovie, sur la ligne C. Toujours selon un même mode opératoire, les agresseurs isolaient leurs victimes pour les dépouiller de téléphones, bijoux, mais également de cartes bancaires avec le code confidentiel.
Les auditions des mis en cause se poursuivaient ce mardi soir dans l’attente des décisions pénales qui seront données par le parquet pour chacun des mis en cause. Dans le quartier des Aubiers, la présence massive de policiers devrait être encore visible au cours des prochains jours.