Joëlle Béauce foule de ses pantoufles son jardin plein d’eau et de feuilles mortes. Elle resserre sur elle sa robe de chambre épaisse, montre ses arbres fruitiers. «Ils vont être rasés.» Son cerisier «peut-être centenaire», qui donne «peut-être des Napoléon», ces fruits charnus et bicolores, elle ne sait pas exactement. Son figuier, qui livre ses fruits deux fois dans l’année, en juin et en septembre. Et puis le pêcher, l’abricotier et d’autres encore. Ce n’est qu’un bout de jardin, avec une balançoire jaune et verte, «trois chiens enterrés», un carré de terrasse où sa fille adorait petit-déjeuner, déjeuner, prendre le soleil. «C’est pas grand-chose mais…» Joëlle Béauce parle en bribes.
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Comme 25 propriétaires de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), elle a reçu au cœur de l’été une lettre, «même pas recommandée». Une lettre qu’on ne prend pas au sérieux, qu’on lit d’un trait, «sans y croire».