Deux grandes actions sont programmées ce début de semaine en Gironde : un feu de la colère à l’appel de la FDSEA ce lundi 18 novembre et un convoi de tracteurs de la Coordination rurale ce mardi 19
La population paysanne vient rappeler son éprouvante existence au monde urbain ce début de semaine. Moins d’un an après une intense mobilisation, qui s’était étirée de janvier jusqu’à mars 2024, ponctuée de barrages, d’opérations escargot ou de déversement de fumier jusqu’en plein cœur de Bordeaux, l’exaspération des agriculteurs revient donc sonner sa révolte dans la métropole au creux de l’automne. Dès ce lundi 18 novembre, à l’appel de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) et des Jeunes agriculteurs (JA), un « feu de la colère ou de la détresse » doit briller de mille flammes vers 18 h 30 sur la plaine des sports Saint-Michel à Bordeaux. Une manifestation qui s’achèvera vers 23 heures.
Les automobilistes doivent-ils se préparer à quelques sueurs froides et au retour d’impressionnants bouchons ? Si la volonté n’est pas « d’aller emmerder les Bordelais » alors que « la société française est vraiment à cran », dixit Jean-Samuel Eynard, président de la FDSEA girondine, la préfecture prévoit malgré tout des difficultés de circulation « sur l’ensemble de leur itinéraire et dans le centre-ville de Bordeaux », recommandant « aux usagers de la route d’éviter les axes où la circulation risque d’être perturbée en particulier dans le secteur des quais sud à Bordeaux ».
Le trafic pourrait être également chargé ce mardi 19 novembre avec l’action cette fois de la Coordination rurale. Un convoi de « tracteurs et de véhicules légers » se prépare à rallier la métropole bordelaise depuis Créon, dans l’Entre-deux-Mers. Au regard de l’horaire de départ du cortège (avant 6 heures), nul doute qu’il devrait avoir un impact sur la circulation aux abords et au sein de la capitale girondine en pleines heures de pointe, une délégation d’agriculteurs devant être reçue à la préfecture, dans le quartier Mériadeck, en milieu de matinée.
Et après ?
Ces premières actions pourraient être suivies d’autres dans les prochains jours. « L’acte 2, on en parlera en temps voulu, si c’est nécessaire », confiait Jean-Samuel Eynard, en fin de semaine dernière. En attendant, l’État s’active ou fait la promotion de son action. Hasard du calendrier ou pas, la préfecture de Gironde vient d’annoncer l’ouverture de son guichet pour les demandes des prêts bonifiés à destination d’une viticulture en crise. Dans un long communiqué, le préfet Étienne Guyot vient également rappeler les « mesures concrètes et [le] soutien financier important en faveur des exploitants agricoles », pris par le gouvernement ou en cours d’adoption. Y figurent notamment l’abandon de la hausse de la fiscalité sur le gazole non routier agricole ou la hausse des dégrèvements de la taxe foncière sur les propriétés non bâties.
En Gironde, plus spécifiquement, Étienne Guyot revient sur les 18 millions d’euros d’aides d’urgence à la viticulture et la participation de l’État aux différents dispositifs d’arrachage : le « sanitaire » qui bénéficie d’une enveloppe de 38 millions d’euros et le « définitif », subventionné à hauteur de 120 millions d’euros à l’échelle nationale et qui doit concerner plus de 4 000 hectares dans le département.