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Comment Donald Trump va rouler pour Elon Musk
Comment Donald Trump va rouler pour Elon Musk
Gouverner, c’est prévoir, et Elon Musk a bien choisi son candidat, celui des pick-ups, des V8 et du gaz de schiste. Aux antipodes des préceptes de Tesla.
Ils ne connaissent sans doute pas l'expression française du « mariage de la carpe et du lapin ». Pourtant, c'est bien la partition que jouent Donald Trump, fraîchement élu comme 47e président des États-Unis, et Elon Musk, chantre de la voiture électrique…, que le premier déteste ouvertement. Mais que le second entend défendre sans attaquer frontalement les convictions de l'ex-magnat de l'immobilier, proche de ses électeurs assez terre à terre qui ne jurent que par le moteur à explosion. Plutôt que de se heurter au tempérament de bulldozer de Trump, Musk a habilement contourné le problème en devenant l'un de ses plus fervents soutiens et sans doute le plus généreux contributeur aux comptes de campagne.
Cela a coûté très cher, pas loin de 120 millions de dollars, selon les dernières estimations, mais cela vaut mieux que la banqueroute de Tesla perdant ses appuis sur son propre territoire. Cela aurait été un coup très dur pour la crédibilité et la pérennité de la solution électrique, Comment justifier en effet à l'exportation l'achat d'une voiture électrique Tesla si celle-ci n'est pas prophète en son pays ? Mieux encore, Donald Trump connu pour son peu d'engagement en faveur de la cause environnementale peut mettre un coup d'arrêt à la progression des ventes de voitures électriques. Aux États-Unis, la part des ventes sous le mandat Biden a bondi de 1 % en 2019 à 8 % cette année.
Elon Musk a bien senti le danger au moment précis où les réticences à l'égard de la conversion électrique apparaissent un peu partout sur la planète chez ceux qui paient, les consommateurs. En procédant comme avec SpaceX pour détrôner la Nasa et capter les capitaux fédéraux, Elon Musk a réutilisé une martingale gagnante.
Des dollars pour devenir amis
Son pire ennemi s'est mué en son plus inconditionnel soutien après que quelques millions de dollars soient tombés dans la caisse de campagne de Donald Trump. Du coup, sa prophétie prononcée lors d'une convention du parti radical – « Je mettrai fin au mandat des véhicules électriques dès le premier jour, et je sauverai ainsi l'industrie automobile américaine de l'anéantissement » – bat de l'aile.
Sans rougir une seconde depuis qu'il a fait monter Elon Musk dans son équipe, il a déclaré à Reuters : « Je suis pour les voitures électriques, je dois l'être parce qu'Elon m'a fortement soutenu. » Pareille candeur désarme toute critique à l'égard d'un président qui feint de ne pas s'apercevoir du conflit d'intérêts. Il va même plus loin en promettant à Elon Musk le pilotage d'un « comité de l'efficacité gouvernementale » à créer.Enjeu pour l'homme d'affaires sud-africain, orienter les décisions au mieux de ses multiples intérêts dont, évidemment, Tesla. Les voitures électriques aux États-Unis devraient conserver leur crédit d'impôt pourtant clairement menacé par Trump. À côté de cela, le nouveau titulaire de la Maison-Blanche pointe les importations qui pourraient être taxées à 60 % pour les chinoises et 10 % pour les autres, notamment les voitures allemandes, bête noire de Donald Trump.
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