Gironde : des viticulteurs en crise mettent la pression au « plus grand syndicat viticole de France »

« Le plan d’arrachage, c’est nous qui l’avons demandé en premier. La lente concertation avec la grande distribution, elle s’est initiée suite à nos actions. Maintenant, on demande à notre ODG de se bouger. C’est le premier syndicat viticole de France, il doit monter au créneau », insiste Didier Cousiney, porte-parole de Viti33.

Les viticulteurs en colère colonisent les devants du syndicat des Bordeaux et Bordeaux supérieur, à Beychac-et-Caillau.

La « crise est montée d’un cran »

Cette mobilisation intervient alors que la viticulture bordelaise traverse une grave crise économique. Sur les terres des Bordeaux/Bordeaux supérieur, entre 6 000 et 7 000 hectares de vignes ont été arrachés ces derniers mois : la plupart avec le plan sanitaire (État/CIVB) mais également hors cadre primé.

Ces vignerons souhaitent porter 14 revendications à leurs représentants.

Selon Bastien Mercier, autre membre actif de Viti33, dont l’exploitation risque la liquidation judiciaire à la fin du mois, « nous ne sommes pas des gueulards, on veut simplement du concret ». « Nous ne sommes pas candidats à quoi que ce soit, nous n’avons aucune velléité politique, on veut juste porter nos revendications très concrètes à ceux qui nous dirigent », livre le viticulteur selon qui la « crise est montée d’un cran » : « Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans l’urgence mais dans le palliatif. » L’agriculteur évoque notamment l’encombrement dans les tribunaux suite aux cessations de paiements des exploitations ou les tentatives de suicide en hausse, selon lui.Alors que le site Planète Bordeaux, siège du syndicat viticole, pourrait être bloqué une partie de la matinée, son président Stéphane Gabard ainsi que Bernard Farges, vice-président du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), sont venus saluer les manifestants vers 8 heures. Une réunion entre les dirigeants et représentants de Viti33 devrait avoir lieu dans la matinée.