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« Il faut un changement total de politique » : les Jeunes agriculteurs se mobilisent dans le Libournais
« Il faut un changement total de politique » : les Jeunes agriculteurs se mobilisent dans le Libournais
Des actions de protestation ont débuté ce mardi 22 octobre à Génissac et à Libourne. Les membres du syndicat agricole ont attaché des bâches et pendu des mannequins à différents ponts
« C’est une action symbolique pour un problème qui n’est malheureusement que trop réel. C’est la mort de l’agriculture et aussi celle d’agriculteurs. Il y en a deux par jours qui se suicident », lance Pierre de Rocquefeuil, vice-président des Jeunes agriculteurs (JA) de Gironde. Ce mardi 22 octobre dans l’après-midi, une petite équipe est intervenue dans le Libournais, d’abord à Génissac sur un pont enjambant la route D1089, puis en divers endroits de Libourne (d’autres actions ont eu lieu à Castillon et Pineuilh).
Ils étaient des manifestations du début d’année, des blocages, « mais cela n’a finalement servi à rien », juge l’agriculteur qui estime que sa profession est « face à un mur » qui génère du découragement et de la colère. « Tous les secteurs sont touchés : les grandes cultures, les céréaliers, les éleveurs, les viticulteurs. Certains veulent arrêter mais, surtout chez les jeunes, il n’y a plus personne qui s’installe. Pour le faire, il faut monter un dossier qui est analysé par la Chambre d’agriculture et un cabinet comptable qui juge de la validité et, quelques années après, vous vous retrouvez en redressement judiciaire. »
La banderole « Agriculture sacrifiée » et le pendu sur le pont de Génissac, au-dessus de la RD 1089.
D. F.« Changer les règles »
Et si les agriculteurs râlent face aux annonces selon eux non tenues des politiques, et aux aides qui n’arrivent pas, Pierre de Rocquefeuil ne se fait pas d’illusions : « Les aides ne sont plus suffisantes, c’est un changement total de politique qu’il faut. » Davantage de soutien, par exemple, face à la concurrence internationale. « On nous assaille tout le temps avec des normes et des contraintes face une concurrence qui n’est pas face aux mêmes normes. Il faut changer les règles, ou alors interdire certaines importations. »
Le vice-président des JA entend la grogne de la base. Faut-il alors s’attendre à de nouvelles actions de blocage ? « Encore une fois, cela n’a pas servi à grand-chose. Il faut, sans doute, imaginer d’autres moyens. » En attendant, les JA vont poursuivre le même type d’action qu’en Libournais ce mercredi 23 octobre, dans le secteur de l’Entre-deux-Mers (Sauveterre puis route de Bordeaux), ainsi que dans le Médoc, du côté de Lesparre.
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