• Jean-Luc Germani, parrain du grand banditisme corse, de nouveau recherché

    Jean-Luc Germani, parrain du grand banditisme corse, de nouveau recherché

    Un mois après le mandat d’arrêt délivré par le tribunal de Paris, Jean-Luc Germani ne s’est toujours pas rendu. Va-t-il se présenter à la justice ? Rien n’est moins sûr…

     

    En ne se présentant pas à son procès, le 24 septembre dernier devant le tribunal correctionnel de Paris, le parrain corse avait déjà laissé un sérieux indice aux autorités quant à ses intentions.

    En ne se présentant pas à son procès, le 24 septembre dernier devant le tribunal correctionnel de Paris, le parrain corse avait déjà laissé un sérieux indice aux autorités quant à ses intentions. © Jan Schmidt-Whitley/Le Pictorium / MAXPPP / Le Pictorium/Maxppp

     

    Jean-Luc Germani va-t-il une nouvelle fois échapper à la justice ? En ne se présentant pas à son procès, le 24 septembre dernier devant le tribunal correctionnel de Paris, le parrain corse avait déjà laissé un sérieux indice aux autorités quant à ses intentions. « Ce n'était pas forcément de bon augure, glisse un gradé de la police insulaire. Maintenant, on sait à quoi s'en tenir… »

    Et pour cause, un mois après sa condamnation à trente mois de prison ferme avec mandat de dépôt dans le procès de sa cavale, cette figure du grand banditisme est de nouveau… en fuite ! Le mandat d'arrêt décerné par les juges à son encontre est resté lettre morte. Jean-Luc Germani va-t-il se rendre à la justice ?

    Sollicité par Le Point, l'avocat du bandit corse, Me Jean-Jacques Campana, n'a pas souhaité faire de commentaire. À l'audience, cette figure du barreau de Marseille avait expliqué que son client ne s'était pas présenté au procès car il craignait pour sa sécurité. Et sans doute aussi un nouveau passage par la case « prison »…

    Selon nos informations, Germani n'a pas jugé utile de faire appel du jugement. Cet homme de 59 ans, surnommé « Lizarazu » en raison de sa ressemblance physique avec le joueur de foot basque, a-t-il entamé une nouvelle cavale ? C'est en tout cas depuis Libreville, la capitale du Gabon, que ce parrain corse décidément insaisissable a appris, le 26 septembre, sa cinquième condamnation judiciaire.

    Une luxueuse cavale

    La dernière fois, la police avait mis trois ans avant de réussir à l'interpeller. Entre 2011 et 2014, ce redoutable chef de clan, qui figure toujours en bonne place dans les fichiers du Sirasco, le service d'information, de renseignement et d'analyse stratégique sur la criminalité organisée, avait fait courir tous les flics de France. Les policiers avaient fini par l'arrêter… à la Défense (Hauts-de-Seine), le 27 novembre 2014. La brigade de recherche et d'intervention (BRI) l'avait intercepté dans une BMW noire, conduite par un ami corse suivi depuis plusieurs semaines par les enquêteurs. Dans la voiture, les policiers avaient mis au jour un faux passeport au nom de Jean Filippi, assorti de la photo de Germani, ainsi qu'un faux permis de conduire.

    Grâce au téléphone du parrain corse, les enquêteurs avaient pu remonter le fil d'une longue, luxueuse et surprenante cavale, ponctuée de voyages, d'emplettes dans les magasins chics de la rive gauche, à Paris, de parties de chasse en Sologne et de séjours en famille dans le très prisé domaine de Murtoli, en Corse-du-Sud.

    Le beau-frère et héritier de Richard Casanova – l'un des fondateurs du puissant gang de la Brise de mer – était recherché dans plusieurs affaires. En particulier, le tonitruant dossier dit « du cercle Wagram », du nom d'un ancien établissement de jeu, situé près de la place de l'Étoile, à Paris, et une association de malfaiteurs en lien avec l'assassinat de Jean-Claude Colonna. Présenté comme la figure de proue d'une bande mafieuse rivale, ce viticulteur avait été découvert, presque décapité, au volant de son 4 X 4, le 16 juin 2008 sur une route déserte de Pietrosella (Corse-du-Sud), atteint par les tirs de trois hommes embusqués.

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