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    Faire payer l’entrée dans les églises ? « Aberrant », « pas juste »… une idée impensable pour les Bordelais

     

    Faire payer l’entrée dans les églises ? « Aberrant », « pas juste »… une idée impensable pour les Bordelais

    La ministre de la Culture a récemment évoqué l’idée de faire payer l’entrée de Notre-Dame-de-Paris. Interrogés sur le sujet, les visiteurs de la cathédrale Saint-André de Bordeaux, eux, rejettent la proposition de faire payer les églises, où qu’elles soient

    Le parvis de la cathédrale Saint-André de Bordeaux voit défiler les visiteurs. Bordelais ou de passage, ils sont des dizaines de milliers à venir découvrir gratuitement ce monument classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Mais jusqu’à quand ? La proposition de la ministre de la Culture Rachida Dati, dans un entretien au « Figaro » le 23 octobre dernier, soulève des interrogations. Elle souhaite en effet rendre payante l’entrée de Notre-Dame de Paris. L’objectif : financer un « grand plan de sauvegarde du patrimoine religieux » en France.

     

    Mais pour la majorité des visiteurs rencontrés sur la place Pey-Berland, pas question de payer pour rentrer dans une église. « Rendre une église payante, c’est aberrant », s’indigne Marie-Laure, ancienne Parisienne fraîchement installée à Pessac. Un avis partagé par Zoubida, qui habite Floirac. « Ce n’est pas juste. Les églises sont des lieux publics qui doivent le rester. » À cette question de principe, s’ajoute la peur de vider les églises de leurs visiteurs. « Si on demande aux gens de payer, il n’y aura vraiment plus personne dans les églises », s’inquiète Zoubida.

    « Monétisation de la religion »

    Dans l’idée, cette contribution du visiteur pour entrer dans « Notre-Dame de Paris sauverait toutes les églises de Paris et de France », a insisté la ministre de la Culture. Bénédictine, jeune Bordelaise, s’oppose à cette « monétisation de la religion ». « Le prétexte de la restauration n’est pas convaincant », complète son ami Vianney, originaire de Bretagne.

    « Ce n’est pas juste. Les églises sont des lieux publics qui doivent le rester »

    Comme toutes les cathédrales, celle de Saint-André est financée par l’État. « Je trouve l’idée de Rachida Dati pour renflouer les caisses de l’État cocasse », assène Baptiste Maurin, adjoint au maire chargé du patrimoine et du matrimoine de la Ville de Bordeaux. « Le gouvernement doit prendre ses responsabilités pour mieux doter le ministère de la Culture et les collectivités territoriales au lieu de faire payer doublement le citoyen. » La cathédrale fait d’ailleurs déjà payer 2 euros l’accès au trésor et 9 euros celui à la tour Pey-Berland. Un montant qui a déjà augmenté ces dernières années, puisqu’il ne fallait payer que 6 euros en 2022 pour accéder à la tour.

    Alors que penser de la proposition de Rachida Dati appliquée aux églises gérées par la municipalité ? « Cela n’a jamais été discuté à Bordeaux. C’est impensable » soutient Baptiste Maurin. « Si c’était payant, nous ne serions pas rentrés », expliquent Carol et Ronald, venus du Tennessee. « La cathédrale de Bordeaux n’est pas assez connue pour que nous sacrifiions de l’argent. »

    Des alternatives sont proposées par les touristes pour récolter de l’argent : visites guidées de l’église, dons gracieux. Pour Melvyn et Philippa, originaires de Devon en Angleterre, le risque serait néanmoins de récolter moins d’argent qu’une entrée symbolique à 1 ou 2 euros. Mais Baptiste Maurin est catégorique : la ville de Bordeaux a assez de moyens pour se passer des contributions des visiteurs.

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    Et pourtant, cela pourrait rapporter gros. Difficile de compter le nombre de visiteurs qui découvrent la cathédrale Saint-André chaque année, mais on sait que sa voisine, la Tour Pey Berland – classée au titre des Monuments nationaux (quatre en Gironde, avec le château de Cadillac, l’abbaye de La Sauve-Majeur et la Grotte de Pair-Non Pair) – attire chaque année plus de 50 300 visiteurs, selon les chiffres de Gironde tourisme (2022). Ce qui place le monument à la vingtième position des sites et événements les plus fréquentés en Gironde, après notamment la dune du Pilat (plus d’un million de visiteurs), les Bassins de lumières (670 000), le musée des Beaux-Arts (152 300), le musée d’Aquitaine (110 000), le CAPC (100 000) ou le bar à vins du CIVB (près de 85 000 personnes).
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