L'opération suit son cours. Le ministre en charge de l’Industrie, Marc Ferracci, a « pris acte » jeudi 10 octobre au soir, auprès de l’Agence France-Presse, de la décision du groupe pharmaceutique Sanofi d’engager des négociations exclusives avec le fonds américain CD&R dans le cadre de la cession d’Opella, la branche médicaments du géant pharmaceutique qui commercialise le Doliprane.
L'information, dévoilée par Les Échos jeudi soir, a été officialisée ce vendredi matin : Sanofi a confirmé « avoir entamé des négociations avec CD&R pour la cession potentielle d’une participation de contrôle de 50 % dans Opella, son activité de santé grand public ». « Si les discussions devaient aboutir positivement, tout accord serait conclu après consultation des instances représentatives du personnel », a ajouté le groupe.
À LIRE AUSSI Une première usine européenne de paracétamol va ouvrir début 2025 en FranceJeudi soir, Les Échos ont précisé que le fonds américain avait offert plus de 15 milliards d'euros pour acquérir « 50 % ou plus » de la filiale de santé grand public du groupe français.
CD&R l’emporte face au français PAI
Opella, qui comprend plus d'une centaine de marques, dont le Doliprane, le Dulcolax, la Lysopaïne, ou encore le Maalox, est présente dans 150 pays. Elle a réalisé un chiffre d'affaires de 5,2 milliards d'euros en 2023.
Marc Ferracci qualifie CD&R de « fonds d’investissement sérieux qui présente des perspectives positives pour le développement global d’Opella ainsi que pour les sites implantés en France ». Le membre du nouvel exécutif rappelle aussi qu’« un certain nombre d’engagements économiques seront exigés de la part de Sanofi et du futur repreneur CD&R » visant à garantir le « maintien du siège et des centres de décision sur le territoire national » et « l’empreinte industrielle française d’Opella ».
Dans sa déclaration, le ministre répète que « l'État mobilise l'ensemble des outils à sa disposition », dont la procédure de contrôle des investissements étrangers en France. « Ce projet de cession ne remet en question ni la production en France du Doliprane ou des autres médicaments essentiels produits par Opella sur notre territoire ni l'approvisionnement du marché en ces médicaments, assure-t-il. Cela fait naturellement partie des engagements demandés. »
Sanofi réfléchit depuis l’automne 2023 à la façon dont il va se séparer de cette entité. Face au fonds américain, une autre offre était menée par le fonds français PAI Partners. Le groupe pharmaceutique doit communiquer ses résultats financiers trimestriels la semaine prochaine. Le projet de CD&R prévoit, selon Les Échos, que Sanofi garde une part très significative du capital puisqu'« il pourrait rester investi à environ la moitié de sa division ».
Crée en 1964 par les laboratoires Bottu – intégrés dans Sanofi en 2004 – et délivré sans ordonnance, le Doliprane est l'un des grands succès de l'industrie pharmaceutique française.