Contacté, Clairsienne reconnaît les nombreux problèmes et répond que « deux agents travaillent sur ces résidences pour en assurer la tranquillité et la propreté. Nos équipes travaillent également avec les services de police municipale et nationale qui ont accès à toutes les parties communes et font des passages chaque semaine. » En attendant les réparations du chauffage, le bailleur « fournit des radiateurs aux locataires s’identifiant auprès de nos services ». Quant à l’ascenseur défectueux, Clairsienne confirme l’avoir réparé plusieurs semaines après la panne.
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Mérignac : entre trafic de drogue et dégradations, des habitants « exténués » dénoncent l’insécurité dans leur résidence
Mérignac : entre trafic de drogue et dégradations, des habitants « exténués » dénoncent l’insécurité dans leur résidence
De l’insécurité au manque d’entretien des bâtiments, des habitants des résidences Bourranville et Victoria, à Mérignac, se sentent abandonnés par leur bailleur social Clairsienne
Ce jeudi 3 octobre, les habitants se sont donné rendez-vous au deuxième étage. Ils sont une quinzaine à vouloir faire entendre leur voix. Céline tient dans sa chemise la liste d’une soixantaine de signataires de sa lettre, qui sera envoyée à la mairie et au syndicat des locataires, le bailleur social Clairsienne. Elle dénonce dans ce courrier le manque d’entretien des résidences Victoria et Bourranville, avenue de Bourranville à Mérignac. Problèmes d’insécurité, d’accessibilité, de nettoyage, d’infiltrations d’eau, de chauffage ou de dégradations, la liste est bien trop longue pour ses résidents qui sont « exténués par l’attitude » du bailleur social.
Devant le palier de son appartement du deuxième étage, Priscilla, en situation de handicap, ne comprend pas pourquoi elle doit continuer à payer ses charges locatives. L’ascenseur qui la conduit au parking souterrain tombe souvent en panne, sans être rapidement réparé. « Comme je suis en fauteuil roulant, j’ai dû être hébergée chez ma sœur pendant un mois car je ne pouvais plus sortir du bâtiment », raconte-t-elle.
Les habitants ont écrit une lettre, signée par une soixantaine de riverains, à destination de la mairie et du syndicat de locataires.
N. L.« Mais le plus gros problème ici, c’est l’insécurité. Il y a du trafic de drogue, de la prostitution et des bandes de jeunes qui squattent dans la cour ou dans les halls d’entrée tous les soirs et le week-end. Certains habitants ont peur de sortir de chez eux, ce n’est pas acceptable », explique Emma. « On doit régulièrement appeler la police mais comme tous les accès à la résidence sont cassés, les jeunes reviennent tout le temps. Il y a beaucoup de nuisances. Quand on entre dans la confrontation avec eux, on se fait insulter ou menacer », assure-t-elle.
Halls forcés
Une riveraine a trouvé un grand couteau dans l’herbe il y a quelques mois et les halls d’entrée sont régulièrement forcés et dégradés. « J’ai peur de perdre mon travail car, quand des parents voient l’état de la résidence en me confiant leurs enfants, ça ne leur donne pas envie », assure Fatheddin, assistante maternelle. « Parfois, on retrouve de l’urine partout dans le hall et dans l’ascenseur, je dois tout nettoyer moi-même », ajoute une autre nounou.
« On sait qu’on vit dans une résidence sociale. On ne demande pas le luxe, mais simplement de vivre tranquillement »
Outre l’insécurité et les dégradations, les riverains se plaignent de malfaçons, d’infiltrations d’eau dans la résidence Victoria, inaugurée en 2012, et de problèmes de chauffage dans la résidence Bourranville, rénovée en 2021, avec « 14 degrés dans les appartements l’hiver ». « Le bailleur Clairsienne ne fait rien. Il laisse la situation s’envenimer », peste Françoise. « On sait qu’on vit dans une résidence sociale. On ne demande pas le luxe, mais simplement de vivre tranquillement », réclame sa voisine Emma.
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