• « On transporte 85 tonnes de matériel dans un bateau qui consomme comme une Clio… » À quand le fret sur le

    « On transporte 85 tonnes de matériel dans un bateau qui consomme comme une Clio… » À quand le fret sur le 

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    « On transporte 85 tonnes de matériel dans un bateau qui consomme comme une Clio… » À quand le fret sur le canal ?

     

    Depuis 2021, des expériences de transport en péniche sont menées entre Damazan et le port de Bordeaux. Pour la première fois, lundi, le test concernait du matériel industriel et non des vivres

     

    Le transport de fret sur le canal latéral à la Garonne, ce n’est pas pour demain. Mais cela en prend le chemin. Une nouvelle expérimentation a été menée entre Damazan et Bordeaux, avec du matériel industriel. Ce lundi 30 septembre, une énorme grue plonge dans le ventre du « Tourmente », la péniche qui revient de Bordeaux avec, à son bord, des déchets de bois de la société Ecofield, à Bassens. Ils seront remplacés par du broyat de pneumatique, 18 tonnes, de Soregom, qui arrivera au port de Bordeaux dans quelques jours.

    « L’idée était, comme pour les autres expérimentations, de ne pas naviguer à vide sur l’un des trajets », rappellent les différents acteurs. « Cela représente, à chaque trajet, 15 camions en moins sur les routes », souligne Jean-Marc Samuel, capitaine de la péniche « Le Tourmente ». La rotation entre le port lot-et-garonnais et celui de Bordeaux se fait en une semaine. « Nous restons dépendants des marées. » De plus en plus d’acteurs institutionnels, industriels, sont convaincus. Pour des raisons écologiques, de sécurité routière et économiques. « On transporte 85 tonnes de matériel dans un bateau qui consomme comme une Clio… », estime le capitaine. Pourtant, le combat n’était pas gagné d’avance. « Quand nous avons relancé l’idée de fret, on attaquait une montagne à la petite cuillère. »

    Manque le quai à Damazan

    Aujourd’hui, la cuillère a grossi. Mais la montagne est loin d’être devenue une colline. Il reste, en effet, de sacrés obstacles à surmonter. Des obstacles techniques tout d’abord. « À Bordeaux, nous nous sommes retrouvés devant un matériel un peu surdimensionné pour nos besoins », rappelle Frédéric Dupart, directeur de la Soregom. À Damazan, c’est l’inverse. « Mais, en proposant une expérimentation au plus près du réel, on voit que c’est possible ! »

    Voies navigables de France a financé une partie de ces expériences. « Sur le secteur sud-ouest, nous avons 400 km de fleuves et canaux navigables sous notre responsabilité. » Et les acteurs de rappeler que le canal a été mis en circulation justement pour permettre ce fret, avant qu’il soit concurrencé par la route et que le tourisme fluvial ne l’emporte.

    Quand nous avons relancé l’idée du fret, nous attaquions une montagne à la petite cuillère »

    La route, justement, n’est plus en odeur de sainteté. « Aujourd’hui, le fret fluvial représente 2 % du transport de marchandise », rappelle Jean-Marc Étienne. Il faut donc un quai à Damazan. Et des outils adaptés à cette péniche, « Le Tourmente », de type Freycinet, qui mesure 38,50 m de long sur 5,05 mètres de large. Du côté du port de Bordeaux, son directeur, Jean-Frédéric Laurent, se dit prêt à réfléchir à des solutions adaptées. « On sera là pour vous accompagner », avance ce convaincu du fret.

    Les acteurs économiques et politiques sont donc d’accord pour avancer ensemble. « Mais nous, Communauté de communes du Confluent et des coteaux de Prayssas, nous n’avons pas l’envergure pour porter seuls ce projet », rappelle José Armand, président de la collectivité. Une mission d’assistance technique à maîtrise d’ouvrage, pour un quai à Damazan, va être lancée d’ici à la fin de l’année.

    Après plus de trois ans d’expérimentation, le fret sur le canal devient un peu plus palpable.

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