Raphaël Glucksmann à La Réole : « Travailler sans relâche pour être prêt »
Pour sa rentrée, Raphaël Glucksmann entend faire de Place publique un mouvement de masse et va battre la campagne, au propre comme au figuré, dans l’année qui vient
On le disait sonné, par la séquence dissolution/législatives. Raphaël Glucksmann est remonté sur le ring ce week-end à La Réole, en Gironde. La dernière salve d’un tir groupé « social-démocrate ». Après Carole Delga, présidente (PS) de la Région Occitanie et Karim Bouamrane, le maire PS de Saint-Ouen (93), présents en Gironde, la tête de liste Place publique/PS aux européennes (13,8 %) a posé sa pierre sur un édifice encore fragile : l’émergence d’une gauche extraite de l’orbite de LFI et de son leader Jean-Luc Mélenchon.
« Les sociaux-démocrates contre-attaquent », pourrait être le titre de ces deux jours de remue-méninges de Place publique à La Réole. Avec un Raphaël Glucksmann dans le rôle-titre. Il a pu vérifier le pouvoir de sa force d’attraction : des macronistes en voie de repentance, des socialistes en rupture avec la ligne d’Olivier Faure, des écologistes, tous ont fait le déplacement… Malgré le brouillard qui s’accroche sur le paysage politique, un espace se dégage entre la macronie et les Insoumis.
Antidote
Raphaël Glucksmann entend l’investir. Le choix de la petite commune de Gironde ne doit rien du hasard. Cette terre ayant façonné « l’humanisme de Montaigne, le libéralisme philosophique de Montesquieu. Dans ce berceau, on doit chercher l’antidote à ce vieux mal français du centralisme, de l’absolutisme, du Jupiteriannisme, du Robespierrisme ». Un prélude aux coups de griffes distillés dans son discours de clôture. Un premier pour le président Macron ayant « cassé son jouet (...) Nous avons au pouvoir la seule force politique qui a rejeté le front républicain, pour un gouvernement qui dépend du bon vouloir du RN. C’est l’inverse de la leçon du 7 juillet ». Pour évoquer par la suite un « fiasco coproduit » par Jean-Luc Mélenchon et son « rien que le programme, tout le programme du NFP » : « Au final, nous avons eu Retailleau, explique-t-il. Ce qui était exigé de nous, c’est une révolution mentale, un rapport différent au pouvoir. Il faut se placer dans une logique de coalition. Parler, discuter, ce n’est pas trahir, c’est construire la démocratie française. »
Barrer la route au RN
Ceci dit, Raphaël Glucksmann, rappelle que la mère des batailles consiste à barrer la route au RN. « Nous sommes ici pour lancer l’aventure politique qui doit nous mener au pouvoir », argue-t-il. L’eurodéputé se donne neuf mois pour accoucher d’un programme et transformer Place publique en parti de premier plan. « Sans mettre un sujet sous le tapis. Même ceux qui mettent la gauche mal à l’aise : sécurité, immigration, autorité, identité. Nous aurons des réponses à ces questions. Pas d’impasses, pas de tabous, nous devons être prêts à l’affrontement avec l’extrême droite ». Un mot à l’adresse de ses potentiels partenaires : « Nos initiatives vont converger, c’est notre responsabilité face à l’histoire. Plus le cap sera clair, plus le programme sera ambitieux ». Sans attendre, Raphaël Glucksmann entame prochainement un tour de France : « Nous allons travailler d’arrache-pied pour être prêts », prévient-il. En cas de législatives anticipées comme pour la présidentielle 2027, Raphaël Glucksmann ne jouera plus les utilités.