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    Maisons squattées : "Si les préfets appliquaient la loi, il y aurait moins de difficultés !"

    La maison d'un homme de 88 ans à Toulouse, occupée par des squatteurs le 10 février 2021.
    Frédéric Scheiber / Hans Lucas via AFP

    Maisons squattées : "Si les préfets appliquaient la loi, il y aurait moins de difficultés !"

    Impuissance

    Propos recueillis par Mathilde Karsenti

    Publié le 18/01/2022 à 16:31

    Dénonçant l'inaction de la police, le propriétaire d’une maison située à Bobigny a voulu faire justice lui-même en tentant de déloger les présumés squatteurs de son domicile. Une enquête est en cours pour vérifier ses dires. Au-delà de ce fait divers, la loi protège-t-elle les victimes de squats ? Faut-il changer le droit ? Entretien avec l'avocat spécialiste du sujet, Romain Rossi-Landi.

    Une justice privée, faute de solutions ? Avec l’aide de 22 personnes rassemblées via les réseaux sociaux, le propriétaire d’un pavillon situé à Bobigny (Seine-Saint-Denis) a tenté, ce samedi 15 janvier d’expulser trois individus qui occupaient, selon lui, son logement. Malgré de multiples appels à la police, le propriétaire et sa mère avec qui il partageait la maison n’ont pas réussi à retrouver la possession de leur bien immobilier depuis le mois d'octobre. Les services de police, qui ont empêché l'expulsion, doivent vérifier s'il s'agit bien d'un « squat ». Pour tenter de mieux comprendre le régime juridique actuel et ses possibles lacunes, Marianne s’est entretenu avec Romain Rossi-Landi, avocat au barreau de Paris spécialisé en droit immobilier.

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    Marianne : Des vérifications sont en cours pour savoir si l'affaire survenue à Bobigny relève bien d'un phénomène de squat. Toujours est-il que le propriétaire du logement a tenté de faire justice lui-même en délogeant les occupants de la maison. Que traduit selon vous cette situation ?

     

    Maître Rossi-Landi : Elle traduit une lassitude des propriétaires vis-à-vis de la complexité de la procédure pour obtenir l’expulsion des squatteurs. C’est un parcours du combattant et ce n’est pas à eux de pallier la carence de l’État. Certes, depuis l’année dernière, le gouvernement est intervenu en sortant des tiroirs un ancien texte – l’article 38 de la loi DALO de 2007 – permettant aux préfets, et non aux juges, de réaliser la procédure d’évacuation administrative. Ce qui évite aux propriétaires de lancer une procédure judiciaire qui dure parfois un an et demi. Mais la réforme, votée le 7 décembre 2020, tend aussi à ce que le préfet réponde dans un délai de 24 heures et ce que j’ai constaté sur le terrain, c’est qu’elle n’est pas encore bien appliquée.

    C’est-à-dire ?

    Il y a une ambiguïté qui subsiste autour de la notion de « domicile » et souvent les forces de l’ordre ne l’interprètent pas très bien. En effet, l’idée de la nouvelle loi est qu’elle s’applique à toutes les résidences – principales, secondaires et occasionnelles – et non plus que la résidence principale. Jusqu’alors la loi n’était pas utilisée car les logements squattés sont, dans la majorité des cas, des résidences secondaires. Mais à la suite à plusieurs affaires médiatiques – dont celle de Saint-Honoré-les-Bains, dans la Nièvre, où j’ai défendu une famille –, le gouvernement est venu préciser le texte de 2007. Je pense néanmoins qu’il n’est pas allé au bout car la notion de « domicile » y est toujours mentionnée.

    Quelles sont les conditions pour le propriétaire, qui s’estime victime d’un squat, puisse invoquer le bénéfice de l’article 38 de la loi DALO ?

    Il y a trois conditions pour que le propriétaire bénéficie de cet article 38 : d’abord, il faut qu’il rapporte la preuve qu’il est propriétaire (il n’est pas toujours évident de fournir un acte authentique de vente instantanément donc une circulaire du 22 janvier 2021 est venue assouplir cette règle). Ensuite il doit avoir porté plainte pour « violation de domicile » (il faut que la police accepte de qualifier la plainte et non en « dégradation de domicile » par exemple). Enfin l’infraction doit avoir été constatée par un officier de police judiciaire. Or, ce dernier ne se déplace pas toujours soit car il craint d’être lui-même accusé de violation de domicile, soit pour des questions de priorités.

    « Tant que figurera la notion de « domicile » dans la loi, il y aura des interprétations divergentes et opportunes. Il faudrait protéger la propriété et non le domicile. »

    En théorie, une fois que les trois conditions sont remplies, le préfet a 24 heures pour répondre. En réalité, le délai n'est presque jamais respecté par ce dernier et souvent, le préfet répond sous une dizaine de jours. Mais c'est toujours plus rapide qu’une procédure judiciaire… Une fois que le préfet a donné son feu vert, cela va très vite et l’expulsion se fait dans les 48 heures. Sauf qu’en pratique, il y a beaucoup de refus.

    Comment ces refus sont-ils justifiés ?

    Il est fait application de l’ancienne jurisprudence selon laquelle le domicile correspond à la résidence principale et non à une résidence secondaire… Pourtant, la circulaire du 22 janvier 2021 est venue compléter la loi en expliquant aux préfets qu’il ne devait plus y avoir de débat sur le type de résidence du propriétaire. Mais tant que figurera la notion de « domicile » dans la loi, il y aura des interprétations divergentes et opportunes. Il faudrait protéger la propriété et non le domicile selon moi.

    En janvier 2021, une proposition de loi (PPL) pour simplifier la procédure administrative permettant l'expulsion était examinée par le Sénat. Qu’est-elle devenue ?

    Bien que le Sénat ait adopté cette proposition de loi le 19 janvier 2021, cela n’est pas allé plus loin. Aucune loi sanctionnant le délit autonome d’occupation frauduleuse d’un immeuble n’a été votée par le Parlement. Néanmoins, je sais qu’une partie du camp LR dont le député Julien Aubert, se positionne depuis un certain temps en faveur de la protection du droit de propriété. Et si je ne fais pas de la politique, rappelons tout de même que le droit de propriété figure au sommet de la hiérarchie des normes ; or avec le squat il en prend un sacré coup ! En effet, d’après ce que disent les législateurs et le gouvernement, il n’y a plus de débat puisque toutes les propriétés sont protégées. La semaine dernière encore, la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, affirmait au Figaro que peu importe si l'occupation illégale intervient entre deux locataires, la loi doit fonctionner : sauf que les préfets s'abstiennent.

    Comment y remédier alors ?

    Si les préfets appliquaient la loi, je pense qu’il y aurait déjà moins de difficultés ! Après, si l'on veut éviter tout débat, à mon avis, il faudrait rédiger à nouveau l’article 38 pour faire disparaître la notion de « domicile » qui n’est pas claire. Il faut protéger la propriété elle-même. Certes, il y a un problème d’accès au logement en France, mais ce n’est pas au propriétaire privé victime de squat de supporter la carence de l’État. La ministre du Logement estime que la question du squat est résolue mais je considère qu’elle l’a fait de manière imparfaite. À certains endroits comme en Seine-Saint-Denis, les préfets n’appliquent pas la réforme du gouvernement et l’exemple de Bobigny en témoigne une nouvelle fois. Aujourd’hui, il faut qu’une affaire soit médiatisée pour que le gouvernement agisse, ce n’est pas normal !

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    En conclusion, c’est un sujet qui pose pleins de questions intéressantes en matière de hiérarchie des normes et de principes. Le droit au logement est aussi un droit à valeur constitutionnelle et il vient heurter le droit de propriété. Il faut donc opérer une mise en balance des droits fondamentaux et cela n’est pas toujours évident. Mais en l’espèce, le propriétaire est victime car il n’a rien demandé, il est très seul et ce n’est pas facile pour lui de faire valoir ses droits.


  • Business

    Google, Amazon, Meta et Microsoft tissent leur toile de fibre optique

    Les quatre géants de la tech dominent de plus en plus l’infrastructure de câbles essentielle au fonctionnement d’Internet

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    Le câble Marea, qui s’étend sur près de 6 600 kilomètres entre Virginia Beach, aux Etats-Unis, et Bilbao, en Espagne, a été achevé en 2017.<br/>Il est en parti détenu par Microsoft, Meta et Telxius, une filiale du groupe de télécoms espagnol Telefonica.
    MICROSOFT

    L’affirmation selon laquelle les géants la tech contrôlent Internet peut paraître exagérée mais il est un domaine dans lequel elle se révèle de plus en plus vraie, au sens littéral.

    Internet peut sembler un environnement intangible, à mille lieues du monde physique, où se produisent divers phénomènes comme la propagation « virale » de messages, la circulation de biens virtuels ou des concerts dans le métavers. Créer cette illusion n’en nécessite pas moins une toile gigantesque et sans cesse croissante de connexions physiques.

    Un câblage en fibre optique, assurant le trafic de 95 % des données mondiales d’Internet, relie à peu près tous les centres de données de la planète, ces vastes entrepôts où des calculs informatiques transforment les 0 et les 1 en autant d’expériences en ligne.

    Ces connexions internationales par fibre optique prennent quasiment toutes la forme de câbles sous-marins – 1,3 million de kilomètres de fils de verre groupés donnent ainsi sa forme physique à l’Internet mondial. Il y a peu de temps encore, l’essentiel des câbles de fibre optique sous-marins qui étaient installés étaient contrôlés et utilisés par des entreprises de télécommunications et des gouvernements. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas.

    En moins de dix ans, quatre mastodontes de la tech – Microsoft, Alphabet (maison mère de Google), Meta (anciennement Facebook) et Amazon – sont devenus les principaux utilisateurs de ce câblage sous-marin. Avant 2012, ils ne représentaient que 10 % de l’usage de cette infrastructure mondiale.

    Aujourd’hui, leur part s’établit à 66 % environ, et ce n’est qu’un début, selon des analystes, des ingénieurs en câbles sous-marins et ces entreprises elles-mêmes. Au cours des trois prochaines années, elles devraient devenir les premiers bailleurs de fonds et propriétaires des câbles Internet sous-marins qui relient les pays les plus riches et les plus gourmands en bande passante de l’Atlantique et du Pacifique, selon la société d’analyse TeleGeography.

    D’ici à 2024, les quatre géants technologiques détiendraient collectivement, selon les prévisions, une participation dans plus de 30 câbles sous-marins longue distance, mesurant chacun jusqu’à plusieurs milliers de kilomètres et reliant tous les continents du globe à l’exception de l’Antarctique. En 2010, ces entreprises ne possédaient de participation que dans l’un de ces câbles, baptisé Unity et détenu en partie par Google, reliant le Japon aux Etats-Unis.

    La voracité des entreprises de la tech en matière de bande passante à l’échelle mondiale a suscité la méfiance, voire l’hostilité, des entreprises de télécommunications classiques. Des analystes du secteur se sont demandé s’il était souhaitable que les plus puissants fournisseurs mondiaux de services et de marchés en ligne soient aussi les propriétaires des infrastructures qui les sous-tendent. Ces inquiétudes sont compréhensibles ; c’est un peu comme si Amazon était propriétaire des routes que ses livreurs utilisent.

    Mais l’implication de ces entreprises dans le secteur de la pose de câbles a également eu pour effet de réduire les coûts de transmission des données à travers les océans pour tout le monde, y compris leurs concurrents, et de contribuer à l’augmentation de 41 % des capacités de transmission internationale de données sur la seule année 2020, selon le rapport annuel de TeleGeography sur les infrastructures de câbles sous-marins.

    Dans le passé, la pose de câbles transocéaniques nécessitait souvent des financements publics émanant des gouvernements ou des entreprises de télécommunication nationales. Ces ressources font aujourd’hui figure d’argent de poche pour les géants de la tech. À eux quatre, Microsoft, Alphabet, Meta et Amazon ont investi plus de 90 milliards de dollars sur la seule année 2020

    Ceux-ci peuvent coûter des centaines de millions de dollars pièce. Les installer et les entretenir requiert une petite flotte de navires remplissant différentes fonctions, de la prospection à la pose de câbles par des bateaux spécialisés qui font appel à un large éventail de technologies sous-marines pour enfouir les câbles sous le plancher océanique. Parfois, ils doivent poser ces câbles relativement fragiles (par endroits, ils ne sont pas plus gros qu’un tuyau d’arrosage) à des profondeurs de plus de 6 kilomètres.

    Ces tâches doivent être accomplies tout en maintenant le degré adéquat de tension dans les câbles et en évitant des écueils aussi divers que les monts sous-marins, les oléoducs et gazoducs, les lignes de transmission à haute tension d’éoliennes offshore, et même des épaves et des bombes non explosées, souligne Howard Kidorf, associé chez Pioneer Consulting, une société de conseil qui aide les entreprises à concevoir et construire des systèmes de câbles en fibre optique sous-marins.

    Dans le passé, la pose de câbles transocéaniques nécessitait souvent des financements publics émanant des gouvernements ou des entreprises de télécommunication nationales. Ces ressources font aujourd’hui figure d’argent de poche pour les géants de la tech. À eux quatre, Microsoft, Alphabet, Meta et Amazon ont investi plus de 90 milliards de dollars sur la seule année 2020.

    Ces entreprises affirment poser des câbles pour accroître la bande passante à travers l’essentiel des régions développées du monde et pour assurer une meilleure connectivité aux régions mal desservies telles que l’Afrique et l’Asie du Sud-Est.

    L’histoire ne s’arrête pas là. Si ces groupes sont entrés dans le secteur de la pose de fibre sous-marine parce qu’il devenait de plus en plus cher d’acheter des capacités auprès des propriétaires des câbles, ils sont aujourd’hui mus par leur propre demande insatiable de téraoctets, note Timothy Stronge, vice-président de la recherche chez TeleGeography. Dans ce contexte, les acteurs traditionnels du secteur de la pose de câble comme NEC, ASN ou SubCom ont vu leurs profits fondre, ajoute M. Stronge. (Il en est allé de même de la rentabilité de grossistes comme Tata et Lumen, qui vendent des capacités de câbles sous-marins.)

    En construisant leurs propres câbles, les géants de la tech s’épargnent à terme des dépenses auprès d’autres exploitants. Il s’agit donc d’un investissement qui n’a pas besoin d’être rentable pour faire sens du point de vue financier.

    Plusieurs de ces câbles financés par les Big Tech sont d’ailleurs issus d’une coopération entre concurrents. Le câble Marea par exemple, qui s’étend sur près de 6 600 kilomètres entre Virginia Beach, aux États-Unis, et Bilbao, en Espagne, a été achevé en 2017 et est en parti détenu par Microsoft, Meta et Telxius, une filiale du groupe de télécommunication espagnol Telefónica. En 2019, Telxius a annoncé la signature d’un accord permettant à Amazon d’utiliser l’une des huit paires de brins de fibre optique que contient le câble, ce qui représente en théorie un huitième de sa capacité de 200 térabits par seconde – suffisante pour visionner simultanément en streaming des millions de films HD.

    De son côté, Meta travaille avec des partenaires locaux et mondiaux sur la totalité de ses câbles sous-marins, ainsi qu’avec d’autres grandes entreprises technologiques comme Microsoft, indique Kevin Salvadori, vice-président chargé des infrastructures de réseau du groupe.

    Partager la bande passante avec des concurrents permet de garantir l’accès de chaque entreprise à des capacités sur davantage de câbles, ce qui est nécessaire pour maintenir le fonctionnement d’Internet en cas d’endommagement d’un câble. Ce type d’incident se produit environ 200 fois par an, selon le Comité international de protection des câbles, un organisme à but non lucratif. (La réparation de câbles endommagés peut représenter un immense chantier, nécessitant le recours aux mêmes navires que ceux qui posent les câbles, et durer des semaines.)

    « Il faut comprendre que cet investissement ne fera à terme que renforcer leur domination dans leurs secteurs, parce qu’elles sont en mesure de fournir des services à des prix toujours plus bas »

    Partager ouvertement des câbles avec la concurrence, comme le fait Microsoft avec son câble Marea, est essentiel pour garantir la disponibilité quasi permanente des services de cloud, ce à quoi Microsoft et d’autres fournisseurs s’engagent explicitement dans les accords qu’ils passent avec leurs clients, observe Franck Rey, responsable sénior de l’infrastructure de réseau Azure chez Microsoft.

    La structure de ces accords sert également un autre objectif. Réserver des capacités pour des entreprises de télécommunication comme Telxius est aussi un moyen d’éviter que les autorités de régulation considèrent ces entreprises technologiques américaines elles-mêmes comme des opérateurs de télécommunication, souligne M. Stronge. Or, les entreprises technologiques s’évertuent depuis des décennies, dans la presse comme devant la justice, à faire accepter l’idée qu’elles ne sont pas des opérateurs classiques tels que les groupes de télécommunication – ce qui les obligerait à devoir se conformer à des milliers de pages de réglementations propres à ce statut.

    « Nous ne sommes pas un opérateur, nous ne vendons pas notre bande passante pour gagner de l’argent, affirme M. Salvadori. Nous sommes et continuerons d’être un acheteur majeur de capacités sous-marines là où elles sont disponibles, mais là où elles ne le sont pas et où nous en avons besoin, nous sommes très pragmatiques, et nous investirons s’il le faut. »

     

    La collaboration des Big Tech avec des concurrents dans les infrastructures Internet sous-marines compte une exception. Google est le seul des géants technologiques à être déjà le propriétaire exclusif de trois câbles sous-marins différents, et ce nombre devrait être porté à six d’ici à 2023 selon TeleGeography.

    Google n’a pas souhaité préciser s’il partageait ou partagerait les capacités de ces câbles avec une quelconque autre entreprise.

    Google construit ces câbles détenus et exploités en exclusivité pour deux raisons, explique Vijay Vusirikala, responsable principal de l’ensemble des infrastructures de fibre terrestre et sous-marine du groupe. D’abord, l’entreprise en a besoin pour assurer ses propres services, tels que son moteur de recherche et YouTube, de manière rapide et réactive. Ensuite, l’objectif est d’obtenir un avantage dans la conquête de clients pour les services de cloud.

    Toutes ces évolutions en matière de propriété des infrastructures d’Internet reflètent ce que nous savons déjà de la domination des plateformes en ligne par les géants de la tech, note Joshua Meltzer, membre émérite de la Brookings Institution spécialisé dans le commerce numérique et les flux de données.

    La capacité de ces entreprises à assurer leur intégration verticale depuis les infrastructures physiques de l’Internet leur permet de réduire leurs coûts, qu’il s’agisse du fonctionnement du moteur de recherche Google, des réseaux sociaux de Facebook ou des services de cloud d’Amazon et de Microsoft. Elle accroît en outre leur avantage concurrentiel par rapport à tout rival potentiel.

     

    « Il faut comprendre que cet investissement ne fera à terme que renforcer leur domination dans leurs secteurs, parce qu’elles sont en mesure de fournir des services à des prix toujours plus bas », observe M. Meltzer.

    (Traduit à partir de la version originale en anglais par Anne Montanaro)