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    Guerre en Ukraine: la France va accueillir 2 500 réfugiés ukrainiens venant de Moldavie

     

    Ce sont les pays frontaliers qui sont le plus impactés pour l’heure. Principalement la Pologne, la Hongrie, la Roumanie et la Moldavie

    Ukrainian refugees arrive at the Berlin Central Train Station, Germany - 10 Mar 2022
    Photo d'illustration : des réfugiés ukrainiens à la gare de Berlin.
    EyePress News/Shutterstock/SIPA

    Paris affiche son soutien. La France accueillera 2 500 réfugiés ukrainiens venant de Moldavie dans le cadre d’une opération de transfert coordonnée par la Commission européenne vers les pays membres volontaires, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, vendredi 11 mars. « A la demande du président de la République, la France annonce que 2 500 Ukrainiens venant de Moldavie seront accueillis sur son sol », a-t-il écrit dans un message posté sur Twitter.

    Pour l’heure, un important élan de solidarité s’est déclenché au sein de l’Union européenne. Les Vingt-Sept ont notamment décidé de la mise en place d’un statut protecteur pour les migrants, il permet de pouvoir travailler dans le pays d’accueil, de bénéficier de la sécurité sociale ainsi que de pouvoir scolariser leurs enfants.

    Répartition ? Dans les faits, ce sont les pays frontaliers qui sont le plus impactés. Principalement la Pologne, ainsi que la Hongrie, la Roumanie et la Moldavie. Plus de 2,5 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays. Les arrivants sont essentiellement (à 80 %) des femmes et des enfants. Pour l’instant, l’Union européenne navigue à vue, gérant l’urgence sans anticipation.

    Il est possible que la question d’une solidarité dans la répartition finisse par se poser, afin de ne pas faire peser un poids trop grand sur les pays limitrophes, bien que ceux-ci soient aidés financièrement. Une manière, aussi, d’illustrer le pouvoir décisionnel de l’Union européenne ainsi que son désir de cohésion et d’entraide sur une question stratégique.

     


  • "Reporter de l'âge de la retraite à 65 ans, c’est faire payer le "quoi qu’il en coûte" aux travailleurs"

    AFP

    "Reporter de l'âge de la retraite à 65 ans, c’est faire payer le "quoi qu’il en coûte" aux travailleurs"

    Entretien

    Propos recueillis par Emmanuel Lévy

    Publié le 11/03/2022 à 11:16

    Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, l'a confirmé ce jeudi 10 mars. Le programme du candidat Emmanuel Macron encapsulera bien un allongement progressif de l'âge de départ à la retraite à 65 ans. Henri Sterdyniak, animateur des économistes atterrés en explique les enjeux.

    Marianne : Cette annonce vous a-t-elle étonné ?

    Henri Sterdyniak : Non. Emmanuel Macron traîne comme un boulet sa réforme des retraites qui n’a pas abouti. En reprenant le sujet pour son premier thème de campagne ��� le deuxième en réalité après la très populiste abolition de la redevance TV, le candidat donne un signal à l'Europe. La Commission qui insistait sur une baisse de 3 points de PIB des dépenses publiques de la France va être satisfaite. C’est aussi un geste en direction de la droite, puisque dans sa forme, la proposition consistant à reculer purement et simplement de l'âge légal de la retraite à 65 ans réplique celle de Valérie Pécresse.

    « Que fait-on des personnes qui sont hors du marché du travail dès 58 ans ? »

    Pourquoi ce choix ?

     

    Il y a 5 ans, le vaste projet de refonte complète est vite apparu comme irréalisable. Techniquement compliqué, il induisait également des recalculs, et présentait des effets de bords. Le recul à 65 ans est non seulement simple techniquement mais surtout il rapporte gros. Cependant, Emmanuel Macron prend des risques. Avant tout, électoraux : un certain nombre de Français ne vont pas apprécier de devoir travailler 3 ans supplémentaires. Mais il ne facilite pas non plus la tâche avec les partenaires sociaux classés plutôt réformistes. Il va devoir se cogner la CFDT qui promeut la hausse du nombre de trimestres cotisés plutôt que la hausse de l'âge légal de départ. En outre, le simple décalage de trois ans complexifie davantage le procédé pour les personnes ayant des carrières incomplètes. Que fait-on des personnes qui sont hors du marché du travail dès 58 ans ? On les laisse 3 ans de plus dans les minima sociaux ?

    Qui va supporter le coût de cette réforme ?

    Il s’agit d’abord de faire payer le « quoi qu’il en coûte » aux travailleurs. Et parmi eux, ceux qui sont entrés tôt sur le marché du travail. C’est d’autant plus injuste que l'aggravation du déficit structurel de 5 points de PIB durant le quinquennat ne leur profite que très marginalement. Ils ne sont pas les principaux bénéficiaires de ce creusement du déficit, issu de la réduction des recettes, elle-même induite par les baisses d'impôts de production de l'impôt sur les sociétés ou encore de la fin de la taxe d’habitation.

    Vous évoquez le creusement du déficit structurel de 5 points de PIB, le report à 65 ans suffira-t-il à le compenser ?

    Non. Avant aménagements, une telle réforme permettrait de compenser 3 points de PIB. Mais il y aura des compensations pour les carrières longues, pour les carrières incomplètes, et des bonus pour ceux qui optent pour travailler plus. De sorte que le gain se réduit à 1,5 point de PIB. Presque le tiers du chemin. Pour les deux autres tiers, on devine la recette : non-remplacement des fonctionnaires partant à la retraite, gel de la masse salariale des agents publics, et désindexation des prestations sociales.