Depuis l’élargissement du service en soirée dans les restaurants universitaires, nombreux sont les étudiants à bénéficier des repas à 1 euro le soir. Une initiative du Crous Bordeaux-Aquitaine qui séduit, comme le démontre l’affluence au Mascaret
Une file d’étudiants s’est formée dès 18 h 20 devant le Mascaret. Mercredi 9 septembre, plus de deux semaines après l’élargissement du service le soir, ils sont 250 étudiants à se rendre au restaurant universitaire du campus Carreire. Et parmi eux, 50 % bénéficient des repas universitaires au tarif d’un euro, étant boursiers ou en situation de précarité. Dans l’agglomération bordelaise, trois restaurants universitaires du Crous Bordeaux-Aquitaine proposent cette restauration tardive, du lundi au vendredi, de 18 h 30 à 19 h 45 : le Capu à la Victoire, le Veracruz à Pessac et le Mascaret.
Ce dernier accueille 1 800 étudiants le midi et le soir, son nombre de couverts oscille entre 250 et 300. « On observe une progression constante depuis l’ouverture et, avec le bouche-à-oreille, je ne serai pas surpris que l’on atteigne les 400 couverts prochainement », vise Vincent Chabas, responsable des sites.
Repas à 1 euro pour tous
Avant de rejoindre la bibliothèque universitaire, Aurélien se restaure en vitesse. En cinquième année de médecine dentaire, l’étudiant se rend au Mascaret le midi et, depuis peu, le soir. « Ça me change la vie, je n’avais jamais osé imaginer que c’était possible. Ça me fait gagner du temps et de l’argent », partage le boursier de 23 ans.
Sa camarade, Manon, est davantage sceptique en regardant son assiette : des haricots verts, des samoussas aux légumes et un yaourt. L’étudiante, non-boursière et végétarienne, ne semble pas y trouver son compte : « Il n’y a pas de protéine, c’est carencé. Ça m’embête de payer 3,30 € (tarif pour les non-boursiers) alors que, en faisant mes courses moi-même, je peux manger mieux et moins cher », partage celle qui souhaite une généralisation des repas à 1 euro.
Habitués du Veracruz, Anas et Vallentino fréquentent à présent le Mascaret. Chaque soir, avant de rejoindre leur logement étudiant, ils s’y retrouvent pour le dîner. « Ça m’arrive de louper des repas. Avec 1 euro, je ne mange rien chez moi. Ici, on se régale et en plus, il n’y a pas de vaisselle à faire ! », s’amuse Vallentino. Pour son ami, ce rendez-vous n’est pas seulement un bénéfice économique, mais aussi un moyen d’alimenter sa vie sociale : « Ça permet de rencontrer des gens et de ne pas s’isoler seul chez soi. »