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    Comment le passe sanitaire pourrait être supprimé, selon le Conseil scientifique

    D'ici la fin de l'année, il pourrait être possible de se rendre dans un restaurant sans avoir à présenter de passe sanitaire.
    Hans Lucas via AFP

    Comment le passe sanitaire pourrait être supprimé, selon le Conseil scientifique

    Covid

    Par Ella Micheletti

    Publié le 08/10/2021 à 13:30

    Dans son rapport du 5 octobre, le Conseil scientifique brosse un panorama précis de la situation sanitaire en France. L'organe consultatif ouvre notamment la porte à la levée, immédiate ou à moyen terme, du passe sanitaire et évoque les potentiels traitements antiviraux à venir en fin d’année.

    Allons-nous vivre un peu moins au rythme du Covid ? Dans son rapport du 5 octobre, le Conseil scientifique l’affirme : « Nous nous trouvons actuellement dans une situation "apaisée" ». La circulation du virus s’amenuise, avec une « incidence moyenne en métropole à 57 cas pour 100 000 sur 7 jours en diminution », écrit cet organe consultatif.

    La campagne vaccinale s'avère être un net succès, avec 50,5 millions de Français – sur 67 millions – qui ont déjà reçu une dose et les hospitalisations sont en baisse constante. « La situation épidémiologique est donc nettement plus favorable que celle qui était observée l’an dernier à la même époque », insiste le Conseil.

    « Temporaire et proportionné »

    À court et moyen terme, la situation épidémiologique devrait donc rester satisfaisante, même si plusieurs facteurs d’incertitude persistent, comme le changement de température à l’approche de l’automne, l’efficacité vaccinale qui se trouve réduite de moitié au bout de six mois et le taux de vaccination des personnes âgées de plus 80 ans qui doit encore être amélioré : 14 % d'entre elles n'ont pas encore reçu d’injection.

     

    Cette situation encourageante permet au Conseil de soulever une question essentielle pour les Français : la levée du passe sanitaire. Ce dernier, récemment étendu aux plus de 12 ans, a « joué un rôle dans l’accélération de la dynamique de vaccination », en particulier pour les Français de 20 à 49 ans.

    Autre avantage : il a « peut-être permis de réduire la transmission dans un certain nombre de lieux à risque » et a été globalement bien accepté par les Français. D’après un sondage Elabe pour BFMTV publié le 23 août dernier, il était approuvé par 64 % des sondés pour l'accès aux bars et restaurants et par 77 % d’entre eux dans les transports longue distance.

    Ces points positifs ne doivent pas faire oublier que ce passe est censé « rester temporaire et proportionné ». Le Conseil souhaite que cet état « d’apaisement » perdure en France, ce qui dépend aussi de la prise en compte des franges de la population qui se montrent critiques et méfiantes envers les mesures sanitaires.

    Deux scénarios

    Alors, quand faut-il mettre un terme au passe sanitaire ? Le Conseil émet deux propositions. La première consisterait à supprimer le passe immédiatement ou très rapidement, d’ici deux à trois semaines, afin d’éviter sa banalisation. Cette levée pourrait être globale ou appliquée en fonction des lieux plus ou moins à risque. Exemple : la concentration de personnes dans les boîtes de nuit constitue un terreau plus fertile à la circulation du virus, contrairement à la terrasse d’un restaurant ou aux grandes pièces d’un musée.

    Dans un second scénario, le passe serait supprimé entre le 15 novembre et la fin de l’année 2021. Un choix plus prudent qui permettrait de « consolider la baisse observée de l’incidence dans les prochaines semaines, de vérifier l’absence d’effet de la rentrée scolaire […], de ménager une période de préparation au cours de laquelle la vaccination des personnes vulnérables est complétée ».

    Cette fin d’année devrait également être marquée par l’arrivée de traitement antiviraux par voie orale, le molnupiravir et ritonavir. Un bon moyen pour la France de mettre en place une « stratégie "Test & Treat", voire de prévention primaire », en parallèle de la campagne vaccinale. Ces médicaments se révéleraient utiles pour les patients non-vaccinés, pour ceux qui réagissent mal aux vaccins et pour les territoires où la vaccination reste basse. Le molnupiravir serait susceptible de réduire la mortalité et l’hospitalisation de 50 % lorsqu’il est donné « de façon précoce, soit moins de cinq jours après le début des symptômes, chez des sujets à risque non-vaccinés ».

    Soignants exténués

    Le Conseil scientifique alerte enfin sur l’état d’épuisement des soignants – notamment des infirmières – qui se matérialise par des insomnies pour 37,9 % d’entre eux et des symptômes de dépression chez 36,1 % d'entre eux. Par ailleurs, 7,7 % du personnel médical prend quotidiennement un psychotrope. Pour le Conseil, une prise en charge adéquate doit être proposée à ces professionnels en souffrance. Plus largement, tout le système médical est sous tension depuis deux ans. Plusieurs professions sont touchées par un manque flagrant de personnel tels que les kinésithérapeutes, les manipulateurs en radiologie ou les infirmiers.

    Ces pénuries ont entraîné la fermeture d’un nombre non négligeable de lits, ce qui entrave la bonne prise en charge des patients. Même si la vaccination de masse permet d’aborder l’hiver avec une relative tranquillité d’esprit, le Conseil scientifique n’exclut pas complètement un débordement des services, d’autant plus avec l’arrivée probable des épidémies saisonnières de grippe et de bronchiolite


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    Selon le sénateur UDI Olivier Henno, entre 1,5 million et 3 millions de Français ont envoyé leur échantillon d'ADN par la poste... © ERIC BARADAT / AFP

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