• Sécurité à Bordeaux : le gérant d’une supérette du cours Victor-Hugo en conflit avec des « dealers »

    Sécurité à Bordeaux : le gérant d’une supérette du cours Victor-Hugo en conflit avec des « dealers »

     

    Sécurité à Bordeaux : le gérant d’une supérette du cours Victor-Hugo en conflit avec des « dealers »

     

    Nishat Abumuslim, devant son étalage en bas du cours Victor-Hugo : « Sans la police, je ne sais pas ce que je ferais. » © Crédit photo : Sébastien Darsy

    Depuis neuf mois, le gérant de cette épicerie subit des agressions récurrentes de la part d’une bande de jeunes qui occupe les abords de son commerce. La police ne cesse d’intervenir dans cette zone

    Depuis le début de son installation, en février 2024, en bas du cours Victor-Hugo, côté Garonne, il est confronté au voisinage d’une bande de jeunes très agressifs. Laquelle interpelle les passants, de jour comme de nuit, pour leur vendre cigarettes à bon prix et du cannabis. Ces activités illégales ne sont pas sans troubler l’ordre public à un endroit précis du quartier : entre le bureau de La Poste et l’épicerie que Nishat Abumuslim tient avec trois autres personnes.

    L’homme est en plein désarroi face à une situation qu’il subit. Dernièrement, le 24 octobre, un « dealer » a agressé son frère et son neveu. Ce dernier lui aurait demandé de se pousser afin qu’il attache son vélo. La réponse a été violente et une rixe s’est ensuivie avant l’intervention de la police. L’affaire devait être jugée ce lundi 28 octobre au tribunal correctionnel de Bordeaux (lire encadré).

    Clients effrayés

    « J’ouvre tous les jours de 7 heures à 23 heures, témoigne Nishat Abumuslim. Les dealers, entre 15 et 25, sont là à partir de 11 heures et tard dans la nuit. Quand la police passe, ils viennent se réfugier à l’intérieur de mon magasin, cachent leurs produits et se font passer pour des clients. Ils mettent aussi leurs produits dans mes légumes qui sont exposés dans la rue. »

    Le 24 octobre, en bas du cours Victor-Hugo, la police est intervenue pour mettre fin à une rixe.Le 24 octobre, en bas du cours Victor-Hugo, la police est intervenue pour mettre fin à une rixe.

    S. D.

    Le gérant de 34 ans constate qu’ils ont fait fuir des clients qui ne viennent plus. « Toute la journée, ils harcèlent les femmes qui passent dans cette rue, relève-t-il. Et il y a toujours les bagarres entre eux. »

    Coups et menaces

    Riverains et clients du bar Le Baron, samedi, non loin de l’épicerie, le constatent régulièrement… Et encore une fois, « il y a deux semaines, quand la police est passée, les dealers se sont réfugiés dans mon magasin. J’en ai attrapé un mais le lendemain ils sont revenus à deux pour me frapper. Les plus petits ont 16 ans, les plus vieux entre 35 et 40 ans, ils me disent qu’ils sont Algériens. On m’a menacé de me couper la tête. »

    Lui est Afghan. Travaillant pour l’Otan, il a dû fuir son pays à cause des Talibans et s’est réfugié en France en 2016. « Quand je suis arrivé ici, j’ai accepté la loi française, dit-il. Tant que la police nous protège, ça va. Mais, sans elle, je ne sais pas ce que je ferai. »

    Le procès renvoyé et des investigations supplémentaires ordonnées

    Après les faits du 24 octobre, deux jeunes Algériens de 20 et 22 ans étaient renvoyés en correctionnelle, ce lundi 28 octobre, pour « violences en réunion et avec arme ». Mais leur procès a tourné court quand l’une des parties civiles a indiqué avoir une vidéo de la scène, qui aurait été enregistrée par les caméras de l’épicerie. « Pourquoi ne l’avez-vous pas dit aux enquêteurs ? » s’étonne la présidente. « Je croyais que le système ne marchait pas, mais un réparateur est passé et, en fait, tout a été filmé », raconte le commerçant.
    Le tribunal a ordonné un supplément d’information pour que cette vidéo soit exploitée, que des investigations soient menées sur une barre de fer abandonnée sur les lieux de l’agression et pour que tous les policiers ayant procédé à l’interpellation des suspects soient entendus. Le procès a été renvoyé au 16 décembre. En attendant, les deux prévenus, qui nient toute implication dans les violences, ont été remis en liberté et placés sous contrôle judiciaire. « Ce dossier est un fouillis total », ont dénoncé leurs avocates.

     

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